Chapitre 13

38 0 0
                                    

Le quinjet atterrit à côté de la base de Helsinki. Toute l'équipe se prépare à intervenir, j'enfile mon uniforme, glisse la clé USB dans ma manche et range mes nouveaux sabres en vibranium dans mon dos. Cette fois, je suis certaine, qu'ils ne se briseront pas. J'attache mes cheveux tressés et enfile mes rangers rapidement tout en activant Raiden. Je descends avec Carter de l'appareil pour partir en reconnaissance. Je donne un coup de pied dans la jonction entre les deux portes du portail qui cèdent aussitôt. Tout semble désert.

- Raiden, analyse thermique du bâtiment, je lui demande, voulant valider ma théorie.
"Analyse terminer" me répond-il tout en me montrant les résultats sur l'écran intégré dans la manche de mon uniforme.
- Le bâtiment est vide. Aucune présence humaine, j'informe l'agent Carter. Le champ est libre, j'informe l'équipe à travers mon oreillette.
- On vous rejoint, me répondent Steve et Natasha simultanément.

J'entre à l'intérieur du bâtiment et fouille de fond en comble chaque pièce pour écarter le moindre danger. Tout est vide, il ne reste plus rien. Aucune trace du passage de Hydra.

- Par ici ! j'entends Natasha m'appeler de la pièce d'à côté.
- Qu'est-ce qu'on a ? je lui demande tout en convergeant vers elle.

Elle n'a pas besoin de me dire de quoi il s'agit que je lui saisis le bras et l'entraîne le plus possible. On se met à courir dans tout sens à la recherche d'une issue.

- À couvert ! je préviens l'équipe alors que je compte dans ma tête le temps qu'il nous reste. Par là !

J'ouvre une trappe incrustée dans le béton et aide Natasha à descendre. Je la referme rapidement et on se retrouve projeté contre le sol. Je tiens Natasha par la taille et essai de protéger sa tête avec ma deuxième main. Tout tremble autour de nous et je prie pour que ça s'arrête. Le sol s'effondre sur nos têtes, si bien que j'ai du mal à maintenir ma position de défense.

Les secousses cessent enfin et je regarde Natasha dans les yeux pour m'assurer qu'elle aille bien. Elle hoche la tête et enfoui son visage dans mon cou en toussant à cause de la poussière produite par l'effondrement du bâtiment.

- Tout le monde va bien ? nous interroge Steve à travers l'oreillette.
- On aurait bien besoin de renfort avec Natasha, je l'informe alors que je porte sur mon bras un morceau du mur qui s'est détaché.
- On arrive, me répond Clint, tandis que les communications se mettent à grésiller.

Quelques minutes plus tard, je sens le poids sur mon bras disparaître puis une immense douleur venir dans l'os. Je porte Natasha malgré la douleur dans mon bras et la tends pour aider Clint à la sortir de là. Steve me tend la main pour m'aider à m'extraire des décombres. Je la saisis et parviens à grimper. Tout, autour de nous a été démoli par l'explosion de la bombe.

- Vous n'avez rien, s'inquiète Clint.
- Il lui faut de l'oxygène, j'informe Clint en indiquant Natasha qui respire mal alors que m'étouffe aussi en respirant.
- Toi aussi, remarque-t-il.
- Bien vu Sherlock, je lui réponds avec sarcasme alors que ma gorge me brûle à chaque inspiration. À part ça, Raiden est hors service, je les informe, m'étant habitué à l'aide de Raiden en mission.

On retourne au quinjet, les mains vides. Steve me tient sous l'épaule pour que je ne tombe pas, encore sonné par la puissance de l'explosion. La douleur de mon poignet remonte jusque dans mon épaule. Je serre les dents, silencieuse, et continue d'avancer malgré les vagues de douleurs. Je me laisse tomber sur un des sièges arrières et m'assure que Natasha va bien.

- Elle est juste un peu sonnée, me rassure Clint en voyant mon regard inquiet. Toi par contre, ton poignet m'inquiète.
- Ce n'est rien, je tente de le rassurer.
- Menteuse, affirme-t-il, un sourire en coin. Tu sais que tu fronces les sourcils quand tu mens ? C'est à peine perceptible et bien caché par ton regard... mais dommage pour toi, parce que moi, je l'ai remarqué.

Je laisse regarder l'état de mon poignet pour le rassurer même si j'essaie de ne pas trop y prêter attention. Il relève la manche de mon uniforme et pose ses mains sur mon poignet. Puis il m'adresse un regard plutôt inquiet. Je déteste ce regard.

- Quoi ?
- Je sens plusieurs fractures... il soupire en retirant délicatement ses mains. Il faut l'immobiliser avant que la blessure ne s'aggrave.
- Génial... comme si je n'avais que ça à faire... je soupire en rabattant mon poignet contre mon torse.

Clint stabilise mon poignet avec une atèle et me met sous oxygène pour m'aider à respirer. Je lui fais signe d'un mouvement de tête que je vais bien et que je préfère qu'il s'occupe de Natasha. Il me laisse et la met elle aussi sous oxygène.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? nous interroge l'agent Carter
- Je suis en état de me battre... leur assure Natasha, déjà debout.
- Pareil pour moi, je poursuis bien que mon poignet me fasse atrocement mal.
- Certainement pas, me réprimande Clint. Ton poignet est beaucoup trop abîmé pour combattre.
- Alors je superviserai les opérations depuis le quinjet... j'accepte d'envisager cette possibilité.
- Admettons...

Je lève les yeux au ciel et me mets debout après avoir retiré l'assistance respiratoire. Ce n'est pas en restant assise que je vais me rendre utile. Je m'approche de Natasha et pose ma main valide sur son épaule pour lui montrer que je suis là. Que je l'aime. Elle pose sa tête sur ma main et je reste comme ça quelques minutes.

- Je crois que nous n'avons pas cherché au bon endroit, nous avoue l'agent Carter, l'air perdue dans ses pensées.
- Helsinki n'est pas la seule base de Hydra à avoir participé au projet Renaissance ?
- Non. Je ne crois pas. Il me semble que Bratislava en fait également parti... mais je ne sais pas vraiment si ma mémoire est fiable.
- Je crois qu'il y a qu'un seul moyen de le savoir, je leur propose. 

Clint se dirige vers l'avant du quinjet pour programmer un vol en direction de la Slovaquie. Tout le monde s'installe dans un siège, je me mets à côté de Natasha. Elle me sourit puis serre ma main. Le tableau de bord affiche deux heures de vol. J'essaie de me concentrer sur autre chose que sur la douleur que me procure la blessure à ma main. Je ferme les yeux, et me concentre sur les sensations que je ressens, la vitesse qui me plaque dans mon siège, la main de Natasha sur la mienne.

Je pense déjà à notre prochaine opération en Slovaquie. Je me rends compte que je n'ai encore jamais été en Slovaquie. Il faut bien une première à tout. Mais est-ce que je serai capable de rester sur le banc de touche ? Moi qui fonce toujours au cœur du danger, peu importe mon état. Moi qui flirte avec la mort autant qu'avec la femme que j'aime qui veut continuer à se battre elle aussi. Je suis incapable de rester en retrait. Mon équipe aura besoin de toute l'aide disponible arrivée à Bratislava, plus on avance dans cette mission, et plus on traverse des événements improbables. Alors je préfère être à leur côté quand on sera là-bas, qu'ils le veuillent ou non. Peu importe le prix à payer.

Alors je décide de retirer mon atèle, d'outre-passer la douleur qui s'élance dans mon bras. Natasha se tourne vers moi, le regard désapprobateur. Je soutiens son regard. Je ne renoncerai pas à me battre sous prétexte que je suis blessée. Il en est hors de question. Je n'ai pas survécu à une explosion pour me terrer dans un coin à la moindre difficulté. C'est ma mission. Je les ai entraînés là-dedans. Alors on ira jusqu'au bout. Tous ensemble.

- Ça ne fait pas si mal que ça... je tente de la rassurer en bougeant légèrement ma main.
- On avait dit quoi ? elle me réprimande.
- Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis... et puis ce n'est rien qu'un poignet. Ça va, je t'assure.
- Tu auras ma mort sur la conscience un de ses quatre.

Je préfère ne pas imaginer le pire. Je me dis que cette opération se passera bien. Ça se passe toujours bien. On panique à l'idée que les choses se déroulent mal et au final, tout se passe bien. Ça va bien se passer. Il n'y a pas d'autres options. Tout doit bien se passer.

I've always been yours - Natasha RomanoffOù les histoires vivent. Découvrez maintenant