Chapitre 11

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L'appareil se pose enfin après des heures de vol. Je descends, les jambes engourdis et pressée de pouvoir respirer de l'air frais. Et aussi de la voir... surtout de la voir. Trois jours, c'est beaucoup trop long. Steve me suis de près et on remonte un sentier jusqu'à une maison de campagne. La porte s'ouvre alors que je vais pour sonner et Natasha est déjà attachée à mon cou.

- Tu m'as manquée... souffle-t-elle dans le creux de mon cou en serrant plus fort.
- Toi aussi... je lui réponds en lui rendant son étreinte.
- Trop mignon, se moque Steve, derrière moi.

J'embrasse Natasha et elle nous fait rentrer dans leur refuge. Je vois Clint assis à table avec d'autres personnes. J'ai un léger mouvement de recul, réticente. Natasha prend ma main et m'entraîne dans la salle à manger avec elle, suivi par Steve.

- Te voilà ma belle ! s'extasie Clint en se levant et en me prenant dans ses bras.
- Vous avez réussi à ne pas mourir ! Je suis fière de vous, je le félicite en lui ébouriffant les cheveux comme on le ferait à un enfant.

Il rigole et me donne un coup de coude dans les côtes. Je fais mine d'être vexée et m'assois à côté de Natasha.

- Steve, Amalia, je vous présente ma sœur, Yelena, et mes parents, Alexeï et Mélina.
- On a beaucoup entendu parler de vous ! s'exclame la jeune blonde qui doit être Yelena. Surtout de toi, s'amuse-t-elle en me lançant un clin d'œil.

Je baisse la tête, gênée, et Natasha pose sa main sur ma cuisse. On entrelace nos doigts et je plonge mon regard dans le sien. Il m'avait manqué. Elle m'avait manquée.

- Alors ? je commence. Vous avez des pistes pour le soldat ? j'interroge Clint et Natasha.
- Les veuves sont sur le coup, me répond à la place Yelena, on va le retrouver.
- Il ne s'agit pas seulement de le retrouver... il faut en finir avec lui. Pour de bons.
- Et s'il était contrôlé ? s'interroge Steve, soudain songeur.
- Est-ce que c'est possible ? surenchéris Natasha, à mon attention.
- Je n'y avais jamais vraiment pensé... j'admet. Mais, il a été créé par Hydra, alors, je pense qu'il faut partir du principe que tout est possible.

Je réfléchis silencieusement à cette nouvelle possibilité, que je n'avais jamais trop envisagé, bien trop submergé par mon désir de vengeance. Mais s'il s'avère vrai que ce soldat est sous l'emprise d'Hydra, alors il a besoin d'aide.

Le téléphone de Yelena se met à sonner et elle décroche rapidement. Quelques minutes plus tard, la conversation est terminée et j'attends avec impatience des nouvelles informations.

- Il se dirige vers New-York, nous informe la sœur de Natasha.
- Il va s'en prendre à notre équipe... je conclus rapidement.
- Il faut alerter l'équipe et parti immédiatement, nous ordonne Steve.
- Les veuves nous rejoignent là-bas, poursuit Yelena.
- On n'a pas de temps à perdre alors... je souffle, inquiète.
- On vient avec vous, reprend Yelena.
- C'est notre combat, leur répond Natasha en se levant tout comme moi et Steve.
- C'est aussi le nôtre maintenant, lui répond sa mère.
- On est une famille...
- Vous en discuterez plus tard, je leur suggère. On a une équipe à sauver.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

Le quinjet se pose devant le campus et je me précipite déjà vers le bâtiment. Des coups de feux retentissent dans tous les sens. Je cours à travers les couloirs et arrive finalement au coeur des combats. Je m'élance en direction du soldat et commence un duel entre nous. Aucune arme. Uniquement nos corps. J'envoie mon poing dans son visage masqué, il esquive et enchaîne avec un coup de genou dans l'abdomen qui me fait me pencher en avant. Il poursuit avec un balayage de ma jambe d'appui. Je tombe au sol et il se retrouve au-dessus de moi.

- Ça y est ! J'en ai marre ! je râle en l'envoyant valser contre un mur par la pensée.
- Tricheuse... souffle-t-il en se relevant difficilement.
- Ce n'est pas de ma faute si tu n'es pas assez fort...

Il se lance dans ma direction et sort son sabre pour m'affronter. Ce n'est pas très loyal... je n'ai même pas d'arme... et c'est moi la tricheuse... On échange plusieurs coups violents, mon pied part en direction de son visage alors qu'il est déjà à genoux. Il tombe à plat ventre sur le sol, le masque tombe. Enfin. Mais je parviens à remarquer une puce électronique à la base de son cou. Je sors une fiole rouge que Natasha m'avait donnée avant de quitter la Russie et l'explose à la proximité de son visage. On avait tout faux depuis le début. Le soldat est finalement une femme. Je la tiens par les épaules et l'immobilise le temps qu'elle reprenne connaissance.

- C'est fini... je la rassure alors que son regard se pose sur moi.
- Merci... souffle-t-elle, épuisée.

Natasha me rejoint et s'agenouille à côté de moi. Elle regarde cette femme puis regarde soudainement Steve, à l'autre bout de la pièce, inquiète et surprise. Je regarde cette femme, qui se tient devant moi, et plus je la regarde, plus son visage me dit quelque chose. Steve nous rejoins lui aussi et son visage s'éclaircit aussitôt.

- Steve ? l'interroge-t-elle, d'un coup moins inquiète.
- Peggy... souffle-t-il en la serrant dans ses bras.
- Agent Carter, la salut poliment Natasha.

J'ai bien entendu là ? Je n'ai pas rêvé ? Non bien sûr que non... Après tout, plus rien ne m'étonne maintenant. Je regarde furtivement autour de moi pour évaluer l'ampleur des dégâts, qui me semble que matériels. C'est déjà bien. On laisse Steve et Peggy ensemble et je monte à l'étage, épuisée. Je monte dans ma chambre et trouve Ares, endormi sur le sol. Je le laisse dormir paisiblement et regarde par la fenêtre. Le ciel est magnifique ce soir. Un mélange de bleu et d'orange. Je sens ses mains s'enrouler autour de ma taille et sa tête se poser sur mon épaule.

- Tu n'as pas flirté avec la mort cette fois... soupire-t-elle contre moi.
- Tu as vu ça un peu... je lui réponds en me retournant vers elle.

J'enroule mes bras autour de sa nuque et embrasse tendrement ses lèvres. Ses mains se posent délicatement sur mes reins et elle plonge sa langue dans ma bouche. Là, ça devient chaud... mais genre, vraiment chaud. Ses lèvres glissent dans mon cou faisant frémir ma peau. Je glisse mes mains sous son tee-shirt et caresse délicatement sa colonne vertébrale. Son dos se cambre et elle frissonne légèrement. Je l'allonge sur le lit et embrasse son cou. Je laisse ses mains se balader sur mon corps. Et je voudrais pouvoir vivre ce moment des milliers de fois.

Je finis par m'allonger à côté d'elle et la laisse poser sa tête sur ma poitrine pour lui caresser les cheveux. Ses doigts s'enroulent autour de mes longs cheveux blonds.

- Je t'aime... m'avoue-t-elle en redressant sa tête vers moi.
- Moi aussi, je t'aime, je lui réponds avec conviction en lui embrassant le front.

Je ferme les yeux et vis l'instant présent, avec elle. Et je repense à la personne que j'étais avant ma mission en Allemagne. Et je me dis que si, elle me voyait, là, maintenant, allongée dans un lit, avec la femme que j'aime, elle fuirait à coup sûre. Mais pas moi. Je n'ai plus aucune raison de fuir. S'il y a bien une chose dont je suis certaine, c'est que je mourrai pour elle, je laisserai le monde brûler pour elle. Parce qu'elle mérite tout le bonheur du monde. Parce que je l'aime et que je ne laisserai rien lui arriver. S'il le faut, ça sera elle et moi contre le reste du monde.

- Je peux entrer ? fait une voix féminine depuis l'entrebâillement de la porte de ma chambre.
- Bien sûr, je l'autorise tout en me redressant dans mon lit, Natasha encore dans mes bras.
- Je voulais m'excuser... pour tout ce que je t'ai fait...
- Je t'arrête tout de suite... je commence. Hydra est l'unique responsable, j'affirme. Et ils payeront pour ce qu'ils ont fait à ma famille, et à toi.

Elle baisse la tête, tout de même, l'air de culpabiliser. Ça me donne des envies de meurtres de voir à quel point Hydra s'amuse à briser des gens.

- Il faut que vous sachiez que je ne suis pas la seule à avoir fait partie du projet Renaissance...
- Il y en a d'autres ? l'interroge Natasha. Combien ?
- Un seul. Et je ne suis pas sûr que votre ami Tony tienne le choc...
- De qui s'agit-il, je lui demande.
- Howard Stark...

I've always been yours - Natasha RomanoffOù les histoires vivent. Découvrez maintenant