Chapitre 5

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- Tu m'as raccroché au nez ! me réprimande Natasha alors que le jet privé de Tony se pose à l'aéroport de Seattle.

Je descends de l'avion épuisé par ce revirement de comportement depuis ma virée d'hier soir.

- Je te préférais silencieuse, je rétorque calmement. Au moins, le trajet aura été calme et reposant.
- C'était irresponsable ! poursuit-elle.
- Oui, et c'est moi que ça regarde.

On emprunte un taxi pour se rendre à l'hôtel. Le trajet se fait en silence avec Natasha qui est toujours énervé pour je ne sais quelle raison tordue. En moins d'une demi-heure, le taxi se gare devant l'Hôtel Monaco. On attrape chacune notre valise et nous entrons à l'hôtel. La secrétaire de l'accueil nous donne le badge d'accès et on monte au troisième étage. Le couloir est immense, on avance jusqu'à la chambre 322 et je scanne le badge. La première chose que je vois en ouvrant la porte est un lit King seize. Un. Pas deux. Non. Un seul. Génial ! Même pas un malheureux canapé pour me sauver la mise... Si on me retrouve morte dans mon sommeil, vous saurez qui m'a tué.

- Je vais prendre une douche... je soupire en sortant une tenue et en m'enfermant dans la salle de bain avant qu'elle ne se remette à me crier dessus.

Je pose mes affaires sur le rebord du lavabo et entre dans la cabine de douche. J'ouvre sur de l'eau froide. Toujours de l'eau froide. L'eau ruisselle sur mon visage, puis mon corps. La sensation du froid sur mon corps me rappelle le froid de cette mission, de la glace qui recouvrait le lac, du tapis de neige sur le sentier dans la forêt, de la fraîcheur de l'air, tout. Le froid m'empêche d'oublier cette journée, où ma vie ne tenait qu'à un fil.

- Tu en as encore pour longtemps ? crie Natasha de l'autre côté en tambourinant la porte avec son poing. Je te préviens, s'il n'y a plus d'eau chaude...

Je rigole intérieurement à l'idée de prendre une douche chaude.

- Bon, tu me réponds ou quoi ? hurle-t-elle alors que préfère me terrer dans un silence.
- Amalia ?! reprend-elle. Amalia réponds-moi bordel !!

Je sors silencieusement de la douche et enroule une serviette autour de ma taille. La porte s'ouvre dans un fracas sur Natasha inquiète. Elle me regarde d'abord rassurée de voir que je vais bien puis ensuite viens l'énervement sur son visage. Je me tourne vers elle et affiche un grand sourire fier

- Tu te fous de ma gueule ?!? Non mais j'hallucine !
- Quoi ? Quand je parle, tu t'énerves ! Et quand je ne dis rien, tu t'énerves aussi ! Qu'est-ce qui faut que je fasse pour que tu arrêtes de t'énerver pour rien ? 

J'attends qu'elle me réponde, mais aucun son ne sort de sa bouche. Je soupire et lui ferme la porte au nez, épuisé. J'enfile un jean bleu clair et une chemise blanche légèrement déboutonnée en haut. J'accroche ma chaîne en or et mes boucles d'oreilles. Je me maquille légèrement pour cacher mon état de fatigue et sors enfin de la salle de bain.

Je regarde Natasha assise au bout du lit, la tête baissée. Je ne comprends pas pourquoi elle est énervée. Je ne lui ai rien fait. En-tout-cas, rien que je ne me souvienne. Est-ce que j'ai oublié quelque chose ? C'est vrai que je ne me rappelle pas grand-chose de ma virée d'hier soir.

- Est-ce que je t'ai dit quelque chose de blessant hier soir ? je lui demande voulant comprendre pourquoi elle agit comme ça.
- Non...
- Alors j'ai fait quelque chose de mal ?
- Arrête. Tu n'as rien fait de mal. C'est juste moi... bref, laisse tomber. Oublie.

Le reste de l'après-midi passe lentement. Natasha semble plus calme que ce matin. C'est un début. L'attaque aura lieu ce soir lors du Conseil municipal. On quitte l'hôtel pour nous diriger vers la tour municipale. On monte à l'étage le plus haut et on se dirige vers le bureau de la maire.

I've always been yours - Natasha RomanoffOù les histoires vivent. Découvrez maintenant