Chapitre 3 - Boutique

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Zenaya ne l'avait pas davantage humilié en lui donnant des ordres étranges, alors Elijah, sans pour autant s'apaiser, se permis d'observer avec plus d'attention le sorcier. Il essayait depuis les derniers jours, de tester les limites du jeune homme. Ce dernier le laissait parler autant qu'il le voulait, peut importe ce qu'il disait, parfois même le raillait sans qu'il ne bronche, pourtant, s'il prenait trop de temps ou raillait lorsqu'il lui donnait un ordre, Zenaya s'agaçait.

Lorsque le sorcier s'agaçait, il jouait généralement avec sa soif de sang, n'ayant, jusqu'ici, pas utilisé de nouveau quelques autres formes d'humiliation contre lui. 

A part ça, il avait également observer Zenaya utiliser sa sorcellerie. Le jeune homme était adroit et puissant, ça ne faisait aucun doute, ce qui venait faire douter Elijah sur un point : le corps et l'âme appartenaient-elles à la même personne ? Il ne le pensait pas. Le sorcier ayant prit possession de ce corps devait être vieux de plusieurs siècles, c'était la seule raison expliquant ses connaissances, son expérience et son calme. Le corps, lui, ne devait avoir qu'une vingtaine d'années, à peine adulte donc le visage encore fin, le corps grand mais svelte. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Zenaya en se tournant d'un quart vers lui tandis qu'ils traversaient la rue d'une ville animée

- De quoi as-tu besoin que je te protèges ? Demanda Elijah, essayant de glaner quelques informations

- De tout ce qui se met sur mon chemin. Répondit le sorcier en poussant la porte d'une boutique douteuse, qui fit sonner une petite clochette pour annoncer leur arrivée

La porte se referma sur eux et un silence de plomb envahit l'air. La boutique était sombre, encombrée et dégageait une odeur d'encens particulière.

- Ne me fait pas perdre mon temps, Peter. Soupira Zenaya en croisant les bras contre son torse

Elijah entendit soudainement un battement de cœur, avant de voir un homme, assez petit mais droit et souriant, sortir d'une allée sombre.

- Te faire perdre ton temps ? Moi ? Allons, Zenaya, tu me connais ! S'exclama l'homme en ouvrant ses bras en grand, comme pour faire une étreinte 

D'un geste fluide de la main, le sorcier le fit reculer. 

- Rohh ! Râla l'autre, T'es vexé que je ne t'accueille pas dignement ? Railla le boutiquier

Il appuya au même moment sur un interrupteur et l'endroit s'éclaira, l'air sembla plus respirable et on put même entendre les murmures de la rue agitée dans leur dos. 

- C'est tout de même mieux. Répliqua Zenaya en passant à coter du dénommé Peter

- Ne m'en veut pas, Zenaya, j'ai juste paniqué en voyant un originel venir ici...Qu'est-ce que tu fais avec l'un d'entre eux, d'ailleurs ? 

- Je ne suis pas venu prendre le thé. Tu as ce que je t'ai demandé ou non ? 

Peter soupira en hochant la tête, mais il jeta tout de même un regard dubitatif au vampire. En croisant ses yeux sombres, il détourna rapidement les yeux et disparut derrière son comptoir pour fouiller dans ses tiroirs.

- J'ai eu un mal fou à m'en procurer, tu sais ? Peut de sorcière en vendent maintenant qu'elles se sont passées le mot que tu en cherchais...

Elijah prêta une oreille attentive à cette information. Les sorcières n'étaient pas friandes de Zenaya ? Il garda ce fait dans un coin de sa tête tout en jetant un coup d'œil au sorcier, qui ne bronchait pas, visiblement pas dérangé qu'il ait accès à cette information.

- J'ai compris, je doublerai ton prix, peu importe Peter. Soupira Zenaya en sortant son porte feuille, duquel il tira une carte bleu qu'il posa sur le comptoir, avec un post-it collé dessus

Le regard de Peter s'illumina et il devint radieux alors qu'il déposait en échange un petit sachet de cuir marron clos par un fil noir, que Zenaya récupéra et glissa dans le sac qu'il portait à son épaule.

- Toujours un plaisir de marchander avec toi, Zenaya. 

Peter regarda un instant Elijah.

- Tu ne veux vraiment pas me dire ce que tu fais avec lui ? 

Les yeux bleus et froids du sorcier glissèrent sur le boutiquier.

- Je peux, mais je devrais te tuer après, le souhaites-tu tout de même ? Demanda-t-il avec un léger sourire bienveillant et, bien évidemment, faux

- Je passe mon tour. Rétorqua Peter en levant les mains en l'air, montrant bien qu'il n'était aucunement une menace

- Hm. Lança Zenaya et il tourna les talons

Ses yeux croisèrent ceux d'Elijah, et il lui fit un léger mouvement de la tête pour lui signifier qu'ils sortaient.



- C'est quoi ? Demanda Elijah lorsqu'ils furent dans les rues de la ville

- Quoi, quoi ? Demanda Zenaya

- Ce que tu as acheté. 

- Rien qui ne te concernes.

- Pourquoi les sorcières en ont après toi ? Demanda alors l'originel

Sa question attira sur lui le regard bleu et calme de Zenaya.

- Tu poses beaucoup de questions aujourd'hui.

- C'est un problème ? 

- Non.

Il y eut un silence, durant lequel ils marchèrent quelques mètres, et Elijah crut bien qu'il n'aurait, encore une fois, aucune réelle réponse venant du sorcier. Mais, soudainement, ce dernier se mit à parler.

- Je n'utilise pas de sorcellerie blanche, et ça dérange beaucoup les esprit et toutes les conneries de la nature. 

Elijah le regarda, de ce qu'il avait vu, il supposa:

- Tu pratiques l'Expression, non ?  

Sa remarque sembla surprendre le sorcier.

- Tu t'y connais un peu.

- J'étais sorcier avant d'être vampire, et j'ai surtout plus de 1000 ans. 

- C'est vrai. Murmura Zenaya comme s'il s'en rappelait à l'instant

- Mais les sorcières ne chassent pas ceux qui pratiquent l'Expression comme ça, donc il n'y a pas que ça, n'est-ce pas ? 

- Un vrai détective. Railla Zenaya 

- Tu-

- J'ai faim et tu m'ennuis. Arrête avec tes questions.

Elijah n'apprécia ni le ton, ni la demande, mais il détestait davantage la sensation de perdre le contrôle sur son corps, alors il obéit en serrant les dents. Il regarda le sorcier aller se prendre un sandwich à manger chez un marchant de rue et continuer à marcher comme s'il n'existait pas, alors ce fut à lui de le suivre comme un chien et, en quelques pas, de revenir à sa hauteur. 

En un coup d'oeil vers le sorcier, il remarqua qu'un sourire satisfait étirait ses lèvres tandis que ses yeux avaient glissés sur lui.

Elijah grogna intérieurement. Ce connard attendait de voir s'il le suivrait comme un bon toutou ou pas, et lui, il avait joué le jeu comme un abrutit. 

Bl- My turnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant