Miroir D'âmes

Chapitre 4: Un jour spécial

Artémis

La nuit résonnait souvent comme repos pour les gens. Mais devenait un véritable enfer pour d'autres. Elle ressassait des souvenirs qui ne désiraient qu'à être enfouis et oubliés, comme perdue dans un trou noir. Mais le fonctionnement des traumatismes se montrait beaucoup plus vicieux et perplexe que cela.

« Aller ma chérie, tu souffles tes bougies dans...

Cinq...

Non si je souffle ces bougies il va partir.

Quatre...

Il me laissera toute seule. J'ai besoin de lui.

Trois...

Tu t'es enfuie. Tu n'es qu'une lâche, tu l'as abandonné.

Deux...

Je suis désolée papa. Tellement désolée Côme. Vous me manquez terriblement...

Un...

NON ne part pas je t'en supplie ne me laisse pas !

Un seau d'eau fraiche me fit bondir de sursaut dû au choc thermique contre ma peau brulante et me réveilla net. Une silhouette noire et très grande se tenait debout au-dessus de mon corps encore faible au sol.

-Tu as fait un vilain cauchemar dit moi...

L'obscurité de la pièce ne me permettait pas à assimiler cette voix à un visage. Je plissais les yeux afin de trouver l'identité de la personne, mais rien ne se concrétiser. About de force comme à chaque réveil après un mauvais rêve mes muscles ne répondaient pas tellement. Affaibli et en sueur je vins a difficilement levait le haut de mon corps et m'adosser contre les murs en pierres lisses qui se trouvait derrière moi. Le froid de la pierre embrassa ma colonne vertébrale et remplie mon corps tout entier de frissons. La voix rauque sans visage poursuivi :

-Prise au piège cette fois-ci.

Mes sourcils se froncèrent ou étais-je, ce n'était pas ma chambre. Reprenant mes esprits petit à petit malgré que ma tête me fît atrocement mal, mon regard se posa sur mes jambes. Puis sur mes chevilles. Elles étaient enchainées. Mon souffle s'accéléra de plus en plus vite, ainsi que tous mes sens. Désespérée et apeurée j'essayai d'attraper l'arme de mon père...qui...elle n'était plus là. Elle avait disparu. Cet objet qui ne me quittait jamais. Qui me protéger comme lui l'aura fait.

-C'est ça que tu cherches ? ricana l'homme sans tête.

Il fit un pas vers moi et son visage atteignit enfin la lumière de la lune. Lorsque nos regards se rencontrèrent, mon corps tout entier se crispa. Figé telle une poupée qui ne peut plus être maitre d'elle-même, mais bien des mains de son possesseur.

C'était lui...

L'homme qui a détruit ma vie.

Mes rêves.

Mon enfance.

Le Serpent.

Marceau se tenait là, devant moi et j'étais à sa merci.

-Cette fois tu ne peux plus courir te cacher. Espèce de lâche. Où est ma forêt, où est ma forêt, m'imita-t-il. PLUS LÀ ! Comme ton vieux père ainsi que ton frère, tout a disparu.

-Laissez-moi, arrêtez je vous en supplie. I...il me la dit. Il...il m'a...di...dit de courir.

Je me revoyais étant petite, impuissante face à une situation qui ne devrait jamais se produire sous des yeux purs et innocents.