Chapitre 3

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Le jour se levait lentement sur l'île, baignant le paysage d'une lumière douce et dorée. Les premiers rayons du soleil perçaient à travers les feuilles épaisses des palmiers, projetant des ombres dansantes sur le sable blanc. Le calme matinal n'était troublé que par le bruit apaisant des vagues qui venaient mourir sur la plage, et le chant des oiseaux tropicaux qui commençait à s'élever dans l'air frais du matin.

Dans la villa principale, Gabriel se réveilla en sursaut, le cœur battant à tout rompre. Son souffle était court, et ses draps étaient enroulés autour de lui, témoignant de l'agitation de son sommeil. Le cauchemar avait été d'une intensité terrifiante. Stéphane, son ex-compagnon, était revenu dans ses rêves avec une violence inouïe. Les cris, les éclats de voix, et les gestes brutaux résonnaient encore dans son esprit comme un écho cruel.

Gabriel tenta de se redresser, mais son corps semblait paralysé par la peur. Ses mains tremblaient, et il serra les poings, essayant de reprendre le contrôle. Une sensation de suffocation montait en lui, comme si l'air autour de lui devenait trop dense, trop épais. Sa gorge se serrait, et chaque respiration était un effort douloureux. Le poids de la panique écrasait sa poitrine, rendant chaque battement de son cœur presque insupportable.

Il passa une main tremblante sur son visage, sentant la moiteur de sa peau. Ses pensées étaient embrouillées par la terreur résiduelle du cauchemar. Chaque image de Stéphane, chaque geste violent, chaque parole hurlée résonnait dans son esprit, amplifiant son angoisse. Il avait l'impression que les murs de la villa se rapprochaient, que l'espace se refermait sur lui.

Gabriel se leva finalement, ses jambes flageolant sous son poids. Il chancela jusqu'à la large baie vitrée et l'ouvrit en grand, laissant entrer l'air marin. L'air frais s'engouffra dans la pièce, mais la sensation d'étouffement persistait. Il se pencha, posant ses mains sur ses genoux, essayant de calmer sa respiration. Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. Mais le calme refusait de venir, les battements de son cœur résonnant comme un tambour assourdissant dans ses oreilles.

Il se laissa glisser au sol, son dos appuyé contre le cadre de la baie vitrée. Les larmes coulaient maintenant librement sur ses joues, mélange de frustration, de peur et de douleur. Il ramena ses genoux contre sa poitrine, les entourant de ses bras, cherchant à se protéger de la tempête intérieure. Le chant des oiseaux et le bruit des vagues continuaient en arrière-plan, indifférents à son tourment.

Les minutes semblaient s'étirer en heures alors que Gabriel restait assis là, recroquevillé contre le cadre de la baie vitrée. Peu à peu, le rythme de sa respiration commença à se régulariser, bien que son cœur batte encore à un rythme frénétique. Les larmes avaient cessé de couler, laissant ses joues brûlantes et humides.

Il força ses yeux à s'ouvrir, à regarder autour de lui, à se reconnecter avec la réalité. Le spectacle de l'aube naissante était une bouffée d'air frais, une vision apaisante qui contrastait violemment avec les horreurs de son cauchemar. La lumière douce et dorée du matin, le murmure des vagues, et le chant mélodieux des oiseaux tropicaux commencèrent lentement à adoucir les bords tranchants de son angoisse.

Gabriel se redressa finalement, utilisant le cadre de la baie vitrée comme support. Ses jambes étaient encore faibles, mais il parvint à se tenir debout. Chaque pas vers la terrasse extérieure était une victoire sur la panique qui l'avait envahi. Il sortit enfin, pieds nus sur les lattes de bois tièdes, et inspira profondément l'air salin. Chaque inspiration semblait purger un peu plus de la terreur résiduelle de son système.

Il se dirigea lentement vers la villa de Jordan, hésitant à chaque pas. Gabriel savait qu'il le réveillerait probablement, mais l'idée de rester seul était insupportable.

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