Chapitre 7

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Le lendemain, Jordan ouvrit les yeux, la tête encore embrumée par les excès de la veille. Il cligna plusieurs fois des paupières, tentant de chasser la confusion qui l'habitait. Un bref instant, il se demanda où il était, avant que la réalité ne s'impose à lui avec une clarté douloureuse.

Ce n'était pas sa chambre.

Il se redressa légèrement et son regard se posa sur la silhouette endormie à ses côtés. Nolwenn, paisible, ses cheveux en désordre sur l'oreiller, dormait encore profondément. Une vague de culpabilité le traversa, plus intense que le malaise physique causé par l'alcool. Les souvenirs de la soirée précédente commencèrent à refaire surface, et avec eux, une réalisation amère.

Et merde.. se dit-il

Tout avait dérapé. Nolwenn s'était rapproché de lui, et dans l'état où il était, il n'avait pas eu la présence d'esprit de mettre un terme à ce qui se passait. L'alcool avait brouillé ses pensées, ses jugements, et avant qu'il ne s'en rendre vraiment compte, ils avaient fini par céder à l'élan du moment, glissant dans le lit de Nolwenn. Jordan ferma les yeux, un profond sentiment de regret s'emparant de lui.

Ce n'était pas ce qu'il voulait. Ce n'était pas elle qu'il voulait mais lui.

Il n'avait pas cessé de penser à Gabriel. Il avait bu pour se distraire, se convaincre qu'il pouvait encore être celui qu'il avait toujours été. Mais maintenant il se sentait comme un véritable connard. Il savait que Nolwenn l'aimait, et il avait profité de cette affection pour se fuir lui-même. Elle l'aimait, il le savait, et il se sentait comme un véritable connard de l'avoir utilisée pour tenter d'oublier ce qu'il n'osait pas affronter

Jordan se leva doucement du lit, faisant attention à ne pas la réveiller. Il s'habilla rapidement, son esprit tourmenté par ce qu'il venait de faire: il se détestait pour avoir cédé à l'impulsion, pour avoir blessé Nolwenn.

Il quitta l'appartement en silence, refermant doucement la porte derrière lui. L'air frais du matin frappa son visage, lui offrant un semblant de lucidité, mais il ne lui pouvait échapper à la culpabilité qui le rongeait.

Il aurait beau ignorer ce que son cœur lui disait, il était sûr d'une chose: Gabriel comptait beaucoup plus pour lui pour être un simple ami.

Et cette pensée le terrifia.

De son côté, Gabriel se réveilla avec une lourdeur dans la poitrine. Les rayons du soleil perçaient à travers les rideaux, mais ils ne parvenaient pas à dissiper l'obscurité qui planait sur son esprit. La soirée d'hier ne cessait de tourner en boucle dans sa tête lui laissant un goût amer et une sensation de vide. Il se leva lentement, chaque geste empreint de fatigue, comme si la nuit n'avait pas suffi à apaiser ses pensées.

Connard de Jordan.. souffla-t-il

Les images de lui et Nolwenn revenaient sans cesse, accompagnées d'une vague de confusion qu'il penait à comprendre. Ils ne se connaissaient que depuis peu, et pourtant, chaque moment avec Jordan semblait beaucoup plus précieux que tous les autres.

Gabriel traîna dans sa cuisine, se préparant un café, espérant que la routine matinale l'aiderait à trouver un semblant de clarté. Mais rien n'y faisait. Il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi la vue de Jordan embrassant Nolwenn l'avait autant troublé. Il tenta de chasser ces pensées, mais elles revenaient inlassablement, l'assaillant de doutes et de questions.

Alors qu'il buvait son café, ses pensées dérivèrent vers Stéphane. Gabriel n'avait jamais vraiment réussi à tourner la page sur cette histoire. Stéphane n'était jamais totalement sorti de sa vie, même si Gabriel s'efforçait de l'oublier. La peur de cette expérience avait laissée en lui, ce sentiment d'être piégé dans une spirale de diuleuryet de violence, continuait de hanter ses nuits.

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