Ch1 : Ici Tout Commence

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What Would I Do ?
Strawberry Guy

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Le soleil était à peine levé lorsque Gabriel sortit de la maison où il avait emménagé la semaine précédente. Son cœur battait plus vite que d'habitude, une excitation mêlée d'appréhension l'accompagnant à chaque pas. Aujourd'hui était un jour particulier : son premier jour à l'Assemblée nationale en tant que député.

Gabriel avait passé de longues années à se préparer pour ce moment. Après son élection, fruit de mois de campagne intensive, il se tenait enfin à la porte du Palais, prêt à entrer dans l'arène politique française. Son sourire trahissait un mélange de fierté et de nervosité.

Ici tout commence.

Lorsqu'il passa les lourdes portes du Palais de Bourbon, l'ampleur de l'édifice et la solennité du lieu l'impressionnèrent. Les murs étaient ornés de portraits de figures historiques, témoins silencieux des débats qui avaient façonné l'histoire du pays.

Le son des pas qui résonnent dans le grand hall du Palais Bourbon ressemble à une symphonie orchestrée par l'adrénaline et le stress. Gabriel serre les lanières de son sac en cuir, essayant de masquer sa nervosité derrière une expression calme et assurée. Aujourd'hui est son premier jour en tant que député, et il peut à peine croire qu'il se trouve ici, au cœur même du pouvoir législatif français.

Il jette un coup d'œil autour de lui, absorbant chaque détail : les hautes colonnes de marbre, les lustres scintillants suspendus au plafond, les portraits solennels des anciens présidents de l'Assemblée qui ornent les murs. L'odeur familière de bois ciré et de papier frais emplit l'air, une odeur qu'il associe déjà à son nouvel univers.

Alors qu'il avance dans le couloir principal, une vague de souvenirs d'une époque le traverse brièvement : des éclats de rire étouffés, des promesses chuchotées, des regards échangés dans une salle de classe.

Son cœur se serre un instant, mais il se reprend rapidement. Ce passé appartient à une autre vie, une vie où les rêves d'un avenir radieux n'avaient pas encore été teintés par la réalité cruelle des relations humaines. Aujourd'hui est un nouveau départ, et il est déterminé à écrire un nouveau chapitre de sa vie.

Sa réflexion est interrompue par une voix joyeuse derrière lui.

- Heyy, Gabriel ! Je suis content que tu sois arrivé !

Gabriel se retourne pour voir Stéphane Séjourné s'avancer vers lui, un sourire amical aux lèvres. Stéphane est déjà un visage familier, un bon ami de la fac qui l'a aidé à naviguer les eaux tumultueuses de la politique. Gabriel répond à son sourire, un peu plus détendu.

- Salut Stéphane, je suis vraiment heureux de te voir ici. Merci de m'avoir accueilli. Je dois admettre que c'est un peu intimidant, dit-il en jetant un regard autour de lui.

Stéphane rit doucement, une lueur compréhensive dans les yeux.

- Ne t'inquiète pas, tu vas t'y habituer. Viens, je vais te faire visiter les lieux. C'est un vrai labyrinthe ici, mieux vaut connaître quelques raccourcis.

Ils commencent à marcher côte à côte, et Stéphane commence la visite avec une familiarité rassurante.

- Voici la salle des Quatre Colonnes, explique Stéphane en désignant une grande pièce ouverte où des groupes de députés discutent en petits cercles. C'est ici que tu verras la presse et les collègues échanger entre deux sessions.

Gabriel hoche la tête, mémorisant les visages et les noms, tout en écoutant les conseils de Stéphane. Il sait que chaque rencontre, chaque conversation peut avoir une importance capitale pour la suite de sa carrière.

Ils passent par plusieurs bureaux, chaque pièce semble chargée d'histoire et de décisions cruciales. En traversant une salle de réunion vide, Gabriel est frappé par un souvenir fugace d'une salle de classe, des pupitres usés par le temps et des noms gravés dans le bois.

- Et voici le bureau où tu passeras sans doute beaucoup de temps à travailler, ajoute Stéphane en s'arrêtant devant une porte en bois massif. Vas-y, entre.

Gabriel pousse la porte et découvre un espace plus petit mais chaleureux. Un bureau en chêne trône au centre, encadré par des étagères remplies de dossiers et de livres. Une grande fenêtre laisse entrer la lumière du matin, illuminant la pièce d'une douce clarté. Il se souvient alors d'un après-midi ensoleillé, des rayons filtrant à travers une fenêtre crasseuse, et de la voix rassurante de quelqu'un qui lui avait promis que les choses s'arrangeraient un jour.

- Pas mal, hein ? demande Stéphane en s'appuyant contre l'encadrement de la porte.

- Oui, c'est parfait, j'aime bien la vue, ça aide a réfléchir, répond Gabriel en déposant son sac sur le bureau.

Stéphane sourit, comme s'il voyait en Gabriel une version plus jeune de lui-même.

- Tu verras, le plus dur est de s'y retrouver au début, mais tu as tout ce qu'il faut pour réussir ici.

Gabriel le remercie sincèrement, conscient de la valeur du soutien de Stéphane. Alors qu'ils quittent le bureau pour continuer la visite, Gabriel se sent empli d'une nouvelle détermination.

Les couloirs sont animés par le va-et-vient des députés et assistants, chacun absorbé par ses propres tâches. Gabriel croise quelques regards curieux, des sourires polis, et il échange quelques mots avec certains de ses nouveaux collègues. Chaque échange est un rappel de l'importance de la première impression, quelque chose qu'il avait appris à ses dépens bien des années auparavant.

- Tiens, voici la salle où se tiendront la plupart des débats, annonce Stéphane en désignant une grande porte double.

Ils entrent dans la salle des séances, où l'hémicycle domine. Les bancs en demi-cercle entourent le perchoir central, les couleurs rouge des sièges. Gabriel ressent un frisson d'excitation en réalisant qu'il prendra bientôt la parole ici, défendant ses idées devant ses pairs.

- Impressionnant, n'est-ce pas ? demande Stéphane en voyant l'expression de Gabriel.

- C'est...incroyable. Chaque discours ici a le pouvoir de changer les choses, de faire une différence, admet Gabriel.

Stéphane acquiesce, sérieux pour un instant.

- Exactement. Et c'est pourquoi il est essentiel de rester fidèle à tes convictions, peu importe la pression. Les compromis sont nécessaires, mais ils ne doivent jamais te faire perdre de vue pourquoi tu es ici.

Gabriel grave ces mots dans sa mémoire. Leurs pas résonnent alors qu'ils sortent de la salle, et la visite se poursuit. Tandis qu'ils avancent, Gabriel ne peut s'empêcher de se demander ce que ses amis, et son premier amour du collège, seraient devenus. Mais il chasse cette pensée, focalisant son esprit sur l'avenir.

Alors qu'ils passent par une dernière série de couloirs, Stéphane s'arrête devant une porte vitrée menant à une petite terrasse.

- Et ici, c'est l'un de mes endroits préférés, dit-il en ouvrant la porte. Parfois, prendre un moment pour respirer un peu d'air frais aide à prendre du recul.

Gabriel suit Stéphane à l'extérieur, appréciant la brise légère et la vue sur les toits de Paris. Ils s'appuient contre la balustrade, regardant en silence la ville qui s'étend en contrebas.

- Oh wow.. Merci, Stéphane, pour cette visite, dit Gabriel, sentant un poids se lever de ses épaules.

- C'est normal. On est là pour se soutenir, lui répond Stéphane avec une sincérité qui réchauffe le cœur de Gabriel.

En regardant Paris s'étendre sous ses yeux, Gabriel se souvient d'une promesse qu'il s'était faite des années plus tôt, une promesse de ne jamais oublier d'où il vient, ni ce qu'il a traversé pour arriver ici.

Alors qu'ils retournent à l'intérieur, Gabriel sent la certitude grandir en lui. Il sait que les jours à venir seront pleins de défis et d'opportunités, et il est prêt à affronter tout ce que la vie politique peut lui réserver. La première étape de son aventure vient de commencer, et il est déterminé à marquer cette institution de son empreinte.

Au Fil du Temps [ BARDELLA X ATTAL ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant