Au Fil du Temps [ BARDELLA X ATTAL ]

Ch8 : Flashback 3/4

Gilded Lily
Cults

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Les semaines qui suivirent, la réalité se fit plus brutale. Tandis qu'ils marchaient ensemble dans les couloirs de l'école, main dans la main, comme le feraient deux humains qui s'aiment, les premiers murmures commencèrent à se glisser dans l’air. Au début, ce n'étaient que des regards furtifs, des chuchotements à peine perceptibles. Mais rapidement, les rumeurs se firent plus audibles, plus acérées. Les sourires malveillants et les regards hostiles se multiplièrent, marquant le début d’une tempête qu'ils n'avaient pas vu venir.

Ce qui avait été un simple geste d'affection entre deux adolescents amoureux devenait soudain le sujet de discussions venimeuses, le prétexte à des moqueries cruelles. Le monde autour d'eux semblait se refermer, les couloirs se transformant en un champ de bataille silencieux où chaque pas résonnait d'une menace implicite.

- Regarde-les, murmura un élève, pointant du doigt.

Gabriel sentit son estomac se nouer sous le regard scrutateur de leurs camarades. La chaleur de leur amour semblait soudainement vulnérable face au jugement des autres.

Jordan serra sa main plus fort, chuchotant à son oreille.

- Ignore-les. On est ensemble, c'est tout ce qui compte.

Mais les murmures se transformèrent en moqueries, puis en attaques ouvertes. Gabriel se souvenait de la première fois où ils avaient été pris à partie dans la cour de récréation.

- Pédés ! avait crié l'un des élèves, suivi par le rire cruel de ses amis.

Gabriel avait baissé la tête, la honte brûlant son visage. Jordan, cependant, avait relevé le menton, affrontant leurs agresseurs avec détermination.

- On ne va pas se cacher. Pas pour eux, avait-il murmuré à Gabriel, malgré la peur dans sa voix.

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Un jour, alors qu’ils quittaient leur cours de français, Jordan et Gabriel traversaient la cour pour rejoindre la sortie. Le soleil déclinait, jetant une lumière dorée sur le campus, mais l'atmosphère était lourde de tension. Comme à leur habitude, leurs mains s’effleuraient, un geste discret qui les rassurait dans cet environnement devenu hostile.

C’est alors qu’un groupe de garçons de leur classe, connus pour leurs remarques acerbes, s’approchèrent d’eux. Le meneur du groupe, Juan, avait toujours un sourire tordu aux lèvres, celui qui précédait généralement une attaque verbale.

Juan, remarquant la proximité entre Jordan et Gabriel, ne put s'empêcher de lancer une remarque, son ton suintant de mépris.

- Eh, les pédales, vous avez déjà décidé qui allait se faire enculer ce soir ?

La remarque fut accompagnée de rires gras et moqueurs, les autres garçons tapant dans leurs mains comme pour célébrer la « blague » de Juan. Leurs ricanements résonnaient dans la cour, amplifiant l'humiliation de l'instant.

Gabriel sentit son estomac se tordre, une vague de honte et de colère le submergeant. Son visage se crispa, ses joues enflammées par la rage et l'humiliation. Il voulait répondre, crier, défendre l'amour qu’il portait à Jordan, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge. C’était comme si l’air lui manquait, chaque respiration devenant un effort douloureux.