Nos Destins Lié ( Ian Gallagher )

Chapitre 17 : Le Soutien D'un Ami

Ian

***

Les semaines après la perte du père de Mia se sont étendues comme un interminable dédale de tâches et de réflexions. Pour ma part, je continuais à suivre son parcours de près, restant disponible pour elle tout en essayant de donner de l'espace nécessaire pour qu'elle puisse gérer son chagrin. Chaque jour, j'espérais que les choses s'amélioreraient et que Mia trouverait une forme de normalité dans ce nouvel équilibre de vie.

Je n'avais jamais vécu une situation similaire, mais les appels réguliers avec Mia m'avaient aidé à comprendre l'ampleur de sa douleur. Nos conversations étaient devenues un rituel réconfortant pour elle, une échappatoire aux tâches accablantes et aux souvenirs douloureux. J'étais là pour l'écouter, pour répondre à ses questions ou simplement pour partager des moments de silence lorsque les mots semblaient insuffisants.

Un soir, alors que je travaillais sur un projet important, mon téléphone vibra. C'était un message de Mia, me demandant si nous pouvions discuter. J'avais hâte de lui parler, tout en espérant que cette conversation serait un peu plus légère et apaisante que les précédentes. J'avais l'impression que nous commencions à établir un nouveau mode de communication, un espace où elle pouvait exprimer ses émotions sans la pression des attentes sociales ou familiales.

Nous avons décidé de nous appeler immédiatement. La voix de Mia, bien que fatiguée, portait une note d'espoir que je n'avais pas entendue depuis longtemps. Elle m'a dit que la fin de la période de deuil approchait et qu'elle essayait de se réorganiser. Le chemin de la guérison était semé d'embûches, mais elle semblait être prête à faire face aux défis.

**Mia :** *Je commence à sentir que les choses se stabilisent un peu. Les affaires de mon père sont presque réglées, et j'ai enfin eu l'occasion de me poser un moment pour réfléchir à ce que je veux faire ensuite. C'est étrange, mais je commence à voir des signes de lumière au bout du tunnel.*

J'ai écouté attentivement, sentant une vague de soulagement pour elle. La transition de la douleur aiguë à une forme plus gérable était un signe positif. Il était évident qu'elle se battait pour reprendre le contrôle de sa vie, et je voulais m'assurer qu'elle savait qu'elle n'était pas seule dans ce processus.

**Ian :** *C'est un soulagement d'entendre cela, Mia. La fin de la période de deuil est souvent le début d'un nouveau voyage. Je suis sûr que tu trouveras ta voie, même si cela peut prendre du temps. En attendant, si tu as besoin de parler de tes projets ou même de tes inquiétudes, je suis là pour ça aussi.*

Elle a marqué une pause avant de continuer, comme si elle pesait chaque mot avec soin. Il était clair que les conversations récentes l'avaient aidée à se redresser, mais il y avait encore des aspects de sa vie qu'elle devait réexaminer.

**Mia :** *Je pense à ce que je veux faire maintenant, à Chicago. J'ai l'impression que je devrais changer quelque chose, mais je ne suis pas encore certaine de ce que ce sera. Mon père voulait que je poursuive mes rêves, et je me demande si je devrais me lancer dans quelque chose de complètement nouveau ou essayer de reprendre là où je m'étais arrêtée. La décision me semble écrasante.*

Je pouvais sentir la tension dans sa voix, et je voulais l'aider à clarifier ses pensées sans ajouter à son stress. C'était important pour moi de rester objectif et de lui fournir des perspectives utiles tout en respectant ses sentiments.

**Ian :** *C'est normal de se sentir écrasée par une telle décision. Peut-être que commencer par énumérer ce qui te passionne et ce qui t'apporte de la joie pourrait t'aider à voir plus clair. Parfois, prendre le temps de réfléchir à ce que l'on veut vraiment, sans pression extérieure, peut aider à éclaircir les choses. N'hésite pas à essayer différentes options, même si cela semble intimidant au début.*

Elle a hoché la tête, même si je ne pouvais pas la voir. Nos discussions avaient évolué en un espace où elle pouvait réfléchir à haute voix, et cela semblait être un pas important pour elle.

**Mia :** *Tu as raison. Peut-être que je devrais juste me donner la permission d'explorer sans me mettre trop de pression. Je pense aussi que reconnecter avec des amis et des activités que j'aimais pourrait être un bon point de départ.*

Nous avons continué à parler, abordant des sujets variés, des projets futurs aux petites victoires quotidiennes. À chaque échange, il était clair qu'elle commençait à retrouver une forme de normalité. La douleur ne disparaissait pas, mais elle apprenait à vivre avec et à avancer.

Un autre aspect crucial du soutien que je pouvais offrir était de maintenir une certaine légèreté dans nos conversations. Je savais que Mia avait besoin d'équilibre entre le sérieux de ses réflexions et des moments plus légers pour alléger l'atmosphère. Nous avons partagé des anecdotes drôles, des réflexions sur des films ou des livres que nous avions récemment appréciés, et parfois, simplement des discussions sur des événements quotidiens. Ces moments, bien que petits, apportaient un répit bienvenu dans ses jours souvent lourds.

Il était également important pour moi de respecter son rythme. Chaque fois qu'elle avait besoin de silence ou de temps pour elle-même, je me tenais en retrait. J'ai appris que le simple fait de laisser de l'espace pouvait être aussi précieux que des mots de réconfort. Mia avait besoin de ce temps pour se retrouver et décider de la meilleure voie à suivre.

En parallèle, j'ai commencé à lui parler des aspects de ma propre vie que j'avais négligés. Partager des parties de mon quotidien l'a aidée à voir que, même si je n'avais pas vécu une perte similaire, j'avais moi aussi des défis et des moments de réflexion. Cela a renforcé notre connexion, car elle pouvait voir que je traversais des hauts et des bas à ma manière. Cette ouverture a enrichi notre relation, rendant notre soutien mutuel plus profond et plus authentique.

L'un des moments marquants de ces semaines fut une conversation où Mia a exprimé sa gratitude pour le soutien que je lui avais apporté. Elle m'a dit que les moments que nous avions partagés avaient été une source de réconfort, non seulement par la compréhension mais aussi par la normalité qu'ils apportaient à ses journées troublées.

**Mia :** *Je ne sais pas comment te remercier assez. Tes messages et nos conversations m'ont vraiment aidée à traverser cette période. C'est comme avoir une ancre dans une mer agitée. J'espère pouvoir te rendre la pareille un jour.*

Je l'ai rassurée en lui disant que le soutien était mutuel et que, dans des moments de besoin, il était normal de puiser de la force les uns dans les autres. Cette réciprocité était essentielle pour une véritable amitié et je me sentais chanceux de pouvoir être là pour elle.

**Ian :** *Tu n'as pas à me remercier. Je suis heureux de pouvoir être là pour toi. L'amitié consiste à se soutenir mutuellement dans les moments difficiles. Et, je suis sûr que nous aurons l'occasion de nous soutenir encore plus à l'avenir, dans de nombreux autres contextes.*

Avec le temps, Mia a commencé à réintégrer des aspects de sa vie d'avant, mais avec une perspective renouvelée. Elle a repris certaines de ses anciennes passions et s'est reconnectée avec des amis, cherchant à trouver un équilibre entre honorer la mémoire de son père et avancer dans sa propre vie.

Pour moi, être présent dans cette phase de transition a été enrichissant. J'ai appris que le véritable soutien ne réside pas seulement dans les grands gestes, mais aussi dans la constance et la présence quotidienne. Nous ne savions pas encore ce que l'avenir nous réservait, mais nous étions déterminés à continuer à avancer, côte à côte, même si nos chemins devaient diverger.

Le chemin de la guérison de Mia était loin d'être terminé, mais elle semblait mieux équipée pour faire face aux défis. Et pour ma part, être témoin de sa résilience et de sa force m'a rappelé l'importance de l'amitié et du soutien sincère. Chaque conversation, chaque moment partagé était un pas vers la lumière dans l'obscurité, et je savais que nous allions tous les deux trouver notre propre chemin, en apprenant à vivre avec les souvenirs et les leçons de ces moments difficiles.

1383 Mots