Chapitre 6

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Pdv Interne | T/p

Ellipse d'une semaine

Assez tôt dans la semaine, nous avions été appelés par un couple de retraités, nous signalant que depuis plusieurs années, une maison dans les bois semblait abandonnée et commençait à tomber en ruine. Le problème étant que de fortes odeurs s'en dégageaient de l'intérieur et que personne n'avait osé s'en approcher.

Aujourd'hui, Mike et moi prîmes donc cette mission pour nous rendre sur le terrain les premiers pour faire une première analyse.

Lorsque nous arrivâmes à la lisière de la forêt, Mike me donna des gants, un masque et des sacs en plastique bleu pour couvrir mes chaussures. J'enfilai le tout rapidement et suivis Mike. Les hautes herbes ne nous aidèrent pas dans notre chemin périlleux, mais Mike semblait assez confiant sur le chemin qu'il empruntait.

Après de longues minutes de marche, chassant les pensées intrusives de mon esprit par rapport à ce lieu si mémorable pour moi, nous réussîmes à retrouver ladite maison. Aussitôt, une odeur macabre, limite nauséabonde, traversa mon masque et arriva jusqu'à mes narines.

Mike - Ok. Une chose est sûr, quelque chose est en train de moisir ici.
Affirma t-il avec un brun d'amusement pour essayer de détendre l'atmosphère.

Je reconnais cette odeur...

Le nez pourrait apparemment se souvenir de plus de plus de 1000 milliard d'odeur différentes. Et celle-ci, faisait partie d'un registre bien rangeait au fond de ma mémoire. J'ai déjà senti ça. Je le sais.
J'espérais pourtant au fond de moi que mon odorat me trompait, et qu'une odeur pouvait facilement ressembler à une autre. Mais j'en doutais. Celle-ci était indescriptiblement unique.

Il poussa la vieille porte grinçante et entra dans l'ancienne maison en ruine.

Une fois à l'intérieur, je me retrouvais à tenter ridiculement d'esquiver les déchets jonchant le sol. En ce qui concerne le mobilier, seul le strict minimum restait, les murs ornaient de graffiti et le plafond dégoulinait de champignons et de moisissures.

Mike s'avança dans le salon et son hoquet de surprise me fit comprendre que quelque chose n'allait pas. C'était certainement ici que l'odeur était la plus présente, et j'ai compris trop vite pourquoi.

Partout dans la pièce, une vingtaine de cadavres étaient là.
En remarquant leur petite taille, je réalisais : c'était des enfants.
Pour beaucoup, leur corps n'étaient même plus identifiables. Les insectes grouillant sous leur peau semblaient avoir fait un sacré travail...

Je m'approchai des cadavres avec prudence lorsque mon regard tomba sur une feuille de papier, dépassant de dessous le reste de ce qui semblait être, un vieux canapé.

Je m'abaissai et attrapai la feuille d'une main avant de l'observer. Aussitôt, j'écarquillai les yeux.

Il y avait des arbres dessinés à l'encre noire sur une vieille feuille jaunie, et au milieu de celle-ci, un homme sans visage dessiné grossièrement. Mais je reconnaissais cet homme malgré tout. J'aurais pu le reconnaître n'importe où et n'importe quand.

Je me sentis pâlir à l'instant même où cette révélation silencieuse prit son sens dans ma tête. Ces enfants, c'étaient les siens. C'étaient les restes de sa nourriture ou de ses armées, laissés à l'abandon.

Lorsque je tournai la feuille, le signe des proxy avait été dessiné au bas de la page. Là aussi, mon cœur manqua un battement. C'était comme si on m'avait balancé un verre d'eau glacée au visage. J'avais l'impression d'être réveillé d'un sommeil qui me semblait jusqu'ici infini et trop beau pour être vrai.

T/p - On devrait pas respirer ça.
Conseillais-je en me relevant, l'insitant à partir au plus vite sans réellement lui dire.
Mike - Tu a raison.
Acquiesça t-il à ma suite.

Après avoir réalisé un périmètre de sécurité avec les bandes de police jaune et noir, nous rentrâmes au poste pour examiner l'unique indice que j'avais prélevé.

Mike sembla troublé un instant, mais lui, quant à moi, ne trouva aucune réponse à ce dessin. Cependant, je le vis passer un certain temps sur le petit dessin au recto, en bas de la page.

Son cerveau semblait tourner à plein régime et ses souvenirs semblaient flotter juste hors de sa portée, comme des morceaux d'un puzzle qui refusaient de s'assembler. Comme si ce signe lui était familier, qu'il l'avait déjà vu quelque part, sans parvenir à se rappeler où exactement.
 
 
Pdv Interne | Mike

Ellipse,

À nouveau, vers 19 heures, le QG devint rapidement silencieux lorsque tout le monde fut parti.

Continuant de remplir quelques papiers, je pris toutefois un moment pour réfléchir, mes yeux se posant sur le dessin de tout à l'heure. Sur une simple feuille à lignes, y était dessiné un arbre et un grand homme sans visage. Peut-être était-ce l'un des enfants qui avait fait ça de son vivant, mais quelque chose me chiffonnait.

J'attrapai la feuille entre mes mains en prenant soin de mettre des gants avant, et examinai à nouveau le petit logo au dos de la page.

Ce logo...

Soudain, ça me revînt. Tout me semblait clair.
C'est le même symbole que le pendentif de Émilie.
Me rappelais-je enfin.
Déterminé à comprendre pourquoi une telle coïncidence, je me mis à chercher pendant de longues heures dans des vieux dossiers et sur internet.

Je resta jusqu'à tard, sans doute bien trop tard d'ailleurs, devant mon écran d'ordinateur. Le réveil risquerait d'être compliqué demain matin.
Mais peut-être que ce temps n'était pas perdu...

Pendant un moment, je n'en crus pas mes yeux. Je me suis d'ailleurs demandé si tout ça n'était pas une hallucination. Mais tout ce que je lisais semblait réel et plein de sens. C'était comme si les pièces du puzzle s'assemblaient toutes ensemble sous mes yeux.

Un nom, un prénom, et une photo.

Disparue.
Lisais-je dans ma tête, en observant la photo de la jeune fille au cheveux c/c.

Ça ne faisait aucun doute. C'était elle.

Je creusa plus longtemps et mes trouvailles ne furent que plus terrifiantes.

Le choc était tel que je fus cloué sur mon siège, incapable de prononcer le moindre mot. Mes yeux s'écarquillèrent, capturant chaque phrase des articles que je lisais un à un.

Un silence oppressant enveloppa la pièce, interrompu seulement par les battements frénétiques de mon cœur. Les mots se perdirent dans ma gorge, comme si ma voix avait été volée par l'incrédulité. Je sentais mon souffle se bloquer et ma main se crisper sur la souris.

Non, c'est impossible... Il faut que j'en sois sûr...

Believe Me Again | Slenderman x Reader | Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant