Believe Me Again | Slenderman x Reader | Tome 2

Chapitre 19

Pdv Interne | Slender

Cela faisait depuis que j'avais quitté T/p et Nurse Ann que je vidais des corps humains, prélevant leur liquide rouge dans des poches à sang.

Je retirai ma veste de costume et la posai dans un coin de la cellule, ne trouvant aucun autre endroit. Je m'étirai longuement, me faisant une fois de plus la réflexion que lui cacher tout ça n'était pas la solution. Elle n'aurait évidemment pas aimé le savoir, mais agir ainsi dans son dos était sans doute bien pire.

J'examinais la cellule, autrefois son lieu de vie, et me remémorai de mauvais moments. Cet endroit me donnait mal à la tête. Je n'y avais plus remis les pieds depuis son départ. Je n'ai jamais trouvé le courage de faire face à toutes mes crasses, c'est donc pour ça que j'ai fait fermer cet endroit.

Pourtant me revoilà, vidant des cadavres sur une table à moitié mangé par la moisissure. Visiblement, ce lieu n'aura accueillit que du mauvais.

Après encore de longues heures, je terminai enfin de remplir les poches, m'autorisant à me débarrasser des cadavres restant. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop quand elle l'apprendra.

  
Ellipse |

Pdv Interne | T/p

Je montais à la chambre après mes longues heures de lectures, tard dans la nuit. Le temps passait plus vite que je l'aurais voulu et minuit était déjà passé.

J'ouvrais la porte et découvrais Slender, allongé sur son côté du lit à lire un livre. Visiblement, c'était une activité qui nous apaisait tous les deux, même si pour moi, il s'agissait plus d'un échappatoire que d'un loisir. Enfin, c'était difficile à expliquer...

Slender - Tu ne lis pas aussi longtemps d'habitude.
Tonna la voix de Slender, plus grave que d'habitude à cause de la fatigue.
T/p - Toi non plus. Remarquais-je à mon tour en me couchant sur le lit.

Je fis mine de jouer avec mes cheveux lorsqu'il baissa les yeux vers moi. Il avait très bien compris que mon esprit était chamboulé, et ça depuis un moment déjà.

Slender - Qu'est-ce qui t'inquiète ?
Il ferma doucement son livre et le posa sur ses genoux, montrant ainsi plus d'attention à mon égard.

T/p - J'ai un peu peur pour demain.
Fis-je honteuse. C'est peut-être bête, mais j'avais du mal à me dire que j'avais peur quand dans le passé, je ne vivais que dans ça. Comme si je n'étais pas vraiment légitime de me plaindre.

Slender - Et c'est normal. Tu ne peux pas être courageuse tout le temps, tu as le droit d'avoir tes faiblesses.

J'esquivai un sourire peu convaincu.

T/p - C'est facile à dire, toi tu n'as peur de rien.
Émis-je en me couchant davantage, laissant ma tête s'écraser dans l'oreiller.

Slender - Détrompe-toi, beaucoup de choses me font peur. Seulement, je ne le montre pas.
Rétorqua t-il se couchant à son tour, délaissant son livre sur son chevet.

T/p - Pourquoi ?

Slender - Pour vous protéger et pour ne pas vous inquiéter. C'est mon devoir avant tout.

Je posais mes mains sur mon ventre, se soulevant au rythme de ma respiration en observant le plafond.

T/p - Et qu'est-ce qui fait peur au grand Slenderman exactement ? demandai-je d'un ton taquin, cherchant à percer le mystère qui l'entourait.

Il resta alors immobile, une main sur son ventre, observant le plafond aussi blanc que sa peau.

Pendant un instant, je regretta ma question, me demandant ce que cela pouvait signifier pour lui. Pourtant, la curiosité me rattrapa et me maintenu en éveil.
Slender - Voir les gens que j'aime souffrir, malheur, mourir... Je tiens à vous tous.

J'aurais aimé me dire que le "tous" m'incluait également, mais ça me paraissait irréel et si loin.

Après tout ce temps à se détester, à se fuir et à se faire du mal, comment pourrais-je encore avoir une place dans son cœur, si au moins, j'en ai eu une à un moment quelconque.

Lorsqu'il tourna la tête vers moi, un sentiment vicieux m'attrapa le cœur. Une tristesse immense, proche du désespoir.

Évidemment qu'il ne voulait pas me perdre. C'était même la première chose qu'il m'avait dite lorsque nous nous étions retrouvés seuls. Seulement encore une fois, le fossé qui me séparait du pardon et de la guérison était encore si grand.

Je pourrais le pardonner 100 fois pour tout ce qu'il m'avait fait subir. Trop de fois je l'avais fait, parce que ma religion m'avait appris à toujours le faire. Cependant, tout se pardonne, mais rien ne s'effaçe, et le chemin de la guérison est sans doute le plus long et périlleux.

Je ne pouvais pas guérir de tant d'horreur. J'avais vu mes parents, mes amis, et des innocents mourir sous mes yeux. J'avais nagée dans un regret et dans un désespoir sans fin. J'avais été séquestré dans des conditions misérables, battue, et forcée à tuer. J'avais cru à un amour calamiteux avec un homme violent, incapable d'agir contre ses pulsions. Je m'étais noyée, perdue dans une spirale de dépression et j'avais été tentée de me suicider, tout ça pour me réveiller avec un pouvoir de destruction difforme.

Et le plus drôle dans tout ça ? : je savais pertinemment que je fonçais droit dans un mur, mais j'avais envie de voir les dégâts que provoquerait le fait de l'aimer, comme ci j'avais besoin de tester ma limite de souffrance.

J'avais été abandonnée à mon triste sort avant d'être repêchée par des chasseurs fous qui m'avaient fait subir la torture à grande échelle. Et tout ça pour quoi ? Me retrouver avec une maladie méconnue, supplément d'une bonne dose de traumatisme.

Comment guérir d'autant de traumatismes alors que la seule chose en laquelle j'avais cru m'avait autant détruite que sauvée ? Comment croire à nouveau avec un cœur paranoïaque ?

Honnêtement je ne savais pas, même si j'avais le sentiment que la réponse résidait en lui. J'avais tout fait pour ce que ça marche, même quand ce n'était pas à moi de le faire.

Toutefois je ne pouvais pas le nier : Il n'était pas tout pour moi jusqu'à ce que nous ne soyons rien, et maintenant qu'il n'est plus vraiment là, il manque quelque chose à mon cœur. Un vide constant et irremplaçable, parce que je sais qu'il est l'unique personne à pouvoir le combler parce que c'est aussi lui qui l'a construit.

Aujourd'hui, c'était un désir de vengeance qui me maintenait en vie, je le savais : ce n'était ni l'amour, ni la guérison. Une vengeance tournée vers eux : les Creepyhunters.

Je baissais les yeux et me retournais dans le lit, consciente que je ne pouvais pas tout arranger comme je l'avais toujours pensé. Mais c'est si dur de raisonner son cœur. Il s'accroche au moindre espoir, à la moindre lueur...

T/p - Moi aussi...
Murmurais-je doucement avant de m'endormir.