Believe Me Again | Slenderman x Reader | Tome 2

Chapitre 12

Pdv Interne | T/p

"Réfléchis, tu connais la réponse."

Cette réponse m'avait laissée perplexe. Comment aurais-je pu la connaître ?

À peine une journée s'était écoulée depuis mon escapade chez mon voisin, et pourtant, le stress me donnait l'impression que cela faisait une semaine. J'avais beau chercher, retourner la situation dans tous les sens, je n'avais pas la réponse à cette énigme.

Épuisée, je me couchais sur mon lit et observais mon plafond, mes mains posées sur mon ventre se soulevant au rythme de ma respiration. J'appréciais un instant le silence morose dans lequel j'étais plongée.

Lorsque je rouvrais les yeux, je tournais mon regard vers mon réveil, annonçant l'heure exacte : 22h22.

J'observais un instant les deux points centraux, s'éteindre et se rallumer de leur lueur rouge avant de baisser les yeux vers le livre posé sur ma table de chevet.

Je perdis mon regard sur la couverture bleue, illustrant un ciel étoilé, avec le titre en lettres dorées : "Là où tout a commencé."

Un livre que m'avait conseillé la dernière psychologue que j'avais eue. Avant que je ne l'a tue comme toutes les autres avant elle. Je devenais paranos...
Elle disait que ça pourrait m'aider à me sentir moins seul. Mais je ne l'avais jamais ouvert en vérité.

"Tu connais la réponse"
Me souffla la voix de mon voisin dans mon esprit.

Soudain, tout me semblait clair.

Retourner là où tout a commencé...

J'aurais pu penser que c'était la meilleure chose à faire. M'enfuir, tout plaquer et retourner de leur côté. Mais quelque chose m'en empêchait. Quelque chose serrait mon cœur et me figeait sur place.
J'en étais incapable.

Chaque jour de ma vie que j'avais consacré à mon propre secours après ma libération partirait en fumée. J'allais laisser partir en fumée trois ans de dur travail pour tout recommencer à zéro ?

Non.

Je refusais de penser que c'était l'unique solution.

Les creepypasta m'avaient tout pris. Ma famille, mes amis, ma liberté... Et mon cœur...

Un frisson me parcourut l'échine.
Il m'avait pris tellement plus. Bien plus qu'ils n'auraient dû.

De l'autre côté, il y avait les creepyhunter. Eux étaient les pires. Ils m'avaient détruite alors que je pensais déjà l'être. Il m'avait fait voir un côté de la vie que je pensais jusqu'ici, imaginaire, ou possible uniquement dans les films d'horreur. Ces chiens m'avaient jetée au fond d'un trou que j'avais cru impossible à remonter. Mais j'avais réussi.

Les creepypasta avaient beau être venus me sauver, ça ne les avait pas empêché de me laisser à la rue.

Et depuis, trois ans étaient passés. Trois ans à me reconstruire petit à petit. Seule.

Je savais ce qui m'attendait si je retournais avec eux : exactement la même chose qu'auparavant.

Des spasmes me parcouraient le corps en repensant à tout. Rapidement, des sueurs froides me montèrent et bientôt, une migraine abominable me prit.

Non... Pas encore...

Le fil qui me maintenait entre l'équilibre et la démence était mince. Celui-ci avait été bien trop sollicité.
J'avais beau avoir un mental d'acier, je savais que je n'y survivrais pas une seconde fois. Pas encore.

Je laissais un soupir m'échapper en reprenant le contrôle de ma mémoire. N'y pense plus...

Sans savoir pourquoi, les paroles d'une de mes nombreuses psychologues me revinrent en mémoire.
Elle parlait de relation et du syndrome de l'infirmière. Ce truc, où tu prends un rôle que tu ne dois pas prendre quand tu es amoureuse. Un rôle où tu sauves l'autre, où tu l'épaules, où tu le consoles, et où tu t'oublies.
Un rôle que j'ai pris trop de fois dans ma vie...
Et puis, elle racontait que si je voulais tant sauver les gens, c'était parce que j'aurais aimé qu'on me sauve moi. Alors dans la vie, je devenais à la fois la sauveuse, et à la fois celle qui aurait dû être sauvée.

Mais est-ce que j'ai vraiment envie de ça ? Est-ce que j'ai encore envie de ça ? De sauver les gens... Finalement, dans quel but ? Pourquoi ?

Mon coeur se consume. Je le sent au fond de moi. Moi, personne ne m'a aidé...

Je fermais les yeux.

Parfois, j'aimerais simplement qu'on me laisse tranquille et reprendre une vie normale, loin de ces problèmes qui me tourmentent. Mais je sais que cette vie n'existe plus.