CHAPITRE 2

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CHAPITRE 2

La lumière tamisée d'un bar était percée par des éclairs de néons rouges et violets, plongeant la salle dans une ambiance presque surréaliste.

Ce bar, celui le plus prisé du quartier de l'Éclipse, n’était pas un bar ordinaire.

C'était une institution dans ce quartier sombre de Paris, une enclave où l'illégalité était monnaie courante, où le danger se dissimulait derrière chaque sourire, chaque verre levé.

Louis, un jeune homme de 24 ans, travaillant ici en tant que barman, essuyait un verre avec une lenteur calculée, son regard balayant la foule compacte qui se déhanchait au rythme de la musique assourdissante.
Les basses faisaient vibrer le sol, le bar, et même l'air, qui se faisait d'ailleurs suffocant, presque irrespirable.

Les corps se pressaient les uns contre les autres, la sueur et le parfum se mélangeant pour créer une odeur distincte, âcre et séduisante à la fois.

Des rires éclataient, vite étouffés par l’alcool et les drogues qui circulaient librement entre les mains tendues.

Il n'était pas rare qu'une bagarre éclate à tout moment, ou que des affaires se règlent à coups de poing dans l'ombre d'un recoin.

Mais ce soir, tout semblait sous contrôle.

Louis, derrière son comptoir, était en apparence un simple barman, un homme brun, silencieux, la barbe bien taillée, ses traits durs trahissant une certaine indifférence face au chaos ambiant.

Mais en réalité, il observait, notant mentalement chaque détail, chaque visage.

C’était son terrain de chasse, et personne n’avait idée de qui il était réellement.

Alors qu'il reposait le verre parfaitement propre sur lequel il s'acharnait depuis de longues secondes, une jeune femme s'approcha du comptoir, titubant légèrement.
Ses longs cheveux blonds étaient emmêlés, sa robe noire moulante collait à sa peau humide de sueur. Elle avait des yeux vitreux, luisants sous l’effet de l’alcool et de la drogue, mais un sourire carnassier flottait sur ses lèvres.

"Eh, beau gosse," lança-t-elle d'une voix traînante, en s'accoudant maladroitement au comptoir. "Qu'est-ce qu'un mec comme toi fait dans un trou pareil ?"

Louis haussa à peine un sourcil, cachant son irritation sous une expression neutre. "Je fais mon travail," répondit-il d'un ton calme, presque détaché, tout en lui servant un autre verre, un cocktail vibrant de couleurs, qu'il poussa vers elle sans un mot de plus.

Elle gloussa, attrapant le verre avant de l'avaler d'une traite. "Ton travail, hein ? Tu pourrais faire tellement plus... Je parie que tu sais comment faire plaisir à une femme..." Sa main glissa lentement sur le comptoir, frôlant la sienne avec une audace désinhibée.

Il la laissa faire, son regard plongé dans le sien. Il y avait quelque chose de dangereux dans cette femme, une audace suicidaire peut-être, ou simplement l'effet de la nuit qui la poussait à flirter avec ce qu'elle ne comprenait pas.

"Peut-être bien," murmura-t-il en se penchant légèrement vers elle, sa voix se faisant plus basse, presque un murmure intime qui se perdait dans la cacophonie environnante. "Mais tu sais... ce que tu vois ici n’est qu’une façade. Les vraies choses se passent derrière les rideaux."

Elle éclata de rire, un rire rauque et sans retenue, avant de poser une main sur le torse de Louis, traçant le contour de ses muscles sous sa chemise grise. "Et tu m’emmènes derrière ces rideaux, beau gosse ?"

ÉclipseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant