la morsure de l'enfer tome 1 (la veuve noire)

une ordure

Je me réveille dans une nouvelle pièce. Cette fois-ci je suis sur un lit, enfin plutôt un vieux matelas. Mais au moins je n'ai pas froid. D'ailleurs je constate qu'on ne m'a pas changée, ce qui me rassure.
La pièce n'a aucune décoration mais plusieurs fenêtres juste en dessous du plafond. Je ne suis bien évidemment pas assez grande pour voir à travers et après un rapide coup d'œil la pièce n'a rien qui me permettrait d'y arriver.

Je ne sais pas vraiment quand je me suis endormie, mais c'est ce qu'il y a dû arriver. Après avoir enfilé le pull, je me suis reculée pour avoir le dos contre le mur et je suis restée là. Assise avec les genoux contre la poitrine et les bras autour. Au bout de quelques minutes j'ai dû m'endormir et on m'a déplacé.

Je me lance dans une inspection de la pièce, ce qui ne me prend pas très longtemps. Dans la pièce il n'y a rien appart une commode totalement vide et un matelas sans aucun drap mais avec un oreiller. Le matelas est posé au sol dans un coin à l'opposé de l'une des portes de la pièce. Cette porte est fermée tandis que la deuxième est ouverte et donne sur une salle d'eau. Elle n'est pas bien grande non plus et n'a qu'une simple hublot pour laisser rentrer la lumière. La douche n'a pas de pommeau ni de rideaux. Il n'y a que de petites serviettes et pas de grande.
J'ai essayé d'atteindre le hublot mais je ne peux pas non plus voir à travers.

Alors sans avoir d'autres options, je me suis remise sur le matelas et j'ai compté les secondes. Arriver à une trentaine de minutes j'ai perdu le fil, j'ai donc essayé de combler les trous de mémoire qu'il me reste mais ça n'a pas été très utile non plus.
Alors j'ai commencé à chanter une chansonnette de mon enfance.
Arriver au deuxième couplet, j'entends une clef ouvrir la porte à l'opposé de la pièce. Quand la porte s'ouvre je me détends un peu en remarquant que c'est l'inconnu. Je reste tout de même méfiante quand je le vois s'avancer pour s'arrêter à à peine 1 mètre de moi.
-je vois que tu as une voix magnifique diabolita. Tu devrais parler plus souvent pour en faire profiter.

Il me regarde dans l'attente d'une réponse, mais quand il voit que rien ne vient il continue.
-je suis désolée pour hier. Ils n'avaient pas à faire ça. Ils ont reçu une correction en conséquence. Si ça ne te dérange pas, je vais rester ici. Si tu ne veux pas parler on ne parle pas.

Je l'observe s'assoir doucement et lui non plus ne me quitte pas des yeux. Une fois assis il ne dit rien et regarde droit devant lui, et toujours à plus ou moins 1 mètre de moi. Au bout d'un certain temps on toque et quelqu'un fait rentrer deux plateaux dans la pièce. Il se lève, les prend et en pose un devant moi.

Je constate qu'il n'y a aucun couvert, ni même une assiette, c'est simplement un sandwich avec un peu d'eau. Comme je n'y touche pas de peur d'être empoisonné, il mord dans le sien et viens ensuite me le donner pour prendre le mien.

Pas totalement rassuré, je croque et ne constate rien de bizarre alors toujours un peu sur mes gardes je mange le repas. Une fois le repas fini, il vient prendre le plateau et ramène les deux près de la porte avant de frapper dessus pour que quelqu'un vienne les enlever. Ensuite il va se rasseoir toujours sans un bruit. Ça a été la même chose pour le souper.

4 jours vont passer comme ça. Au bout du deuxième il est venu avec une pile de feuilles qu'il a passé la journée à parcourir, corriger et autres. Le cinquième jour, j'ai vu arriver sur le plateau une petite tarte à la fraise, un de mes desserts préférés. Tellement heureuse, j'ai commencé par ça et ça l'a fait rire. Nous avons échangé les premiers sourires et de vrais regards.

Au 6ème jour il m'a ramené des livres en me disant :
-le temps doit être long, j'espère que tu aimeras ma sélection.

Il m'a encore ramené d'autres livres pendant 3 jours. Le dixième jour, je m'attendais à le voir rentrer, j'ai attendu. Quand on m'a amené le repas de midi il n'était toujours pas là. Je me suis demandé pourquoi et j'ai eu encore plus de questions quand au soir il n'était toujours pas là non plus.