Chapitre 1

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Musique : Daylight - David Kushner

PDV Gabriel

Le bruit de mes pas résonnant contre le sol me donnait mal au crâne.

La longueur de ce couloir qui me paraissait interminable me donnait envie de vomir.

Les actes de l'homme censé être mon fiancé me donnaient envie de vomir.

La déception prenait le dessus sur toutes les émotions que je ressentais, même sur la colère, pourtant bien présente.

Car je n'ai jamais été autant déçu qu'hier soir quand j'ai aperçu Stéphane flirter avec Nolwenn Olivier.

Je n'ai jamais été autant déçu qu'hier soir quand j'ai aperçu Stéphane entrer dans l'appartement de cette femme pendant qu'ils s'embrassaient.

Je n'ai jamais été autant déçu qu'hier soir quand j'ai découvert que Stéphane me trompait.

Lui qui était mon fiancé.

Lui qui disait m'aimer.

Lui qui m'avait tout appris, tout donné.

Mais lui qui m'a trompé.

C'est quand j'ai vu les mains de Stéphane se balader sur le corps de Nolwenn avant même qu'ils soient seuls que j'ai compris.

C'est quand j'ai perçu leurs rires et leurs gémissements à travers les murs de cet appartement que j'ai compris.

J'ai compris qu'il me trompait.

J'ai compris que j'avais bu ses paroles.

Je n'ai pas versé une seule larme, pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque.

Je m'y attendais. Il était tellement distant ces derniers temps.

Comment ai-je pu croire qu'on pouvait réellement m'aimer ?

Comment ai-je pu être aussi idiot ?

J'étais déterminé à mettre fin à tout cela. Je voulais savoir depuis combien de temps cela durait. Depuis combien de temps me mentait-il ?

Le couloir dans lequel je marchais me faisait tourner la tête. Les souvenirs de Stéphane et moi arpentant ce corridor me hantent.

Au bout de ce couloir il y avait la pièce que j'avais tant aimé mais que je commençais à détester.

Le bureau de Stéphane.

Ce bureau qui avait capturé chacun de nos rires, chacune de nos paroles.

Ce bureau qui avait assisté à nos nombreuses discussions philosophiques ou encore à nos disputes devenues bien trop fréquentes depuis quelques temps.

Une fois arrivé devant cette porte, je n'osai même pas toquer. Ce n'était pas mon habitude. Depuis presque cinq ans, j'entrais dans ce bureau comme si c'était le mien.

Mais aujourd'hui c'était différent. J'allai entrer dans cette pièce pour la dernière fois.

« Gabriel ? »

Mon corps se tendit à l'entente de cette voix beaucoup trop familière. Je ne voyais pas mon locuteur, pourtant je savais très bien qui se trouvait derrière moi. Et cela m'en rendait malade. En me retournant, mon regard croisa celui de Stéphane.

Ses yeux plissés dû à son sourire faux me tendait plus qu'autre chose.

« Stéphane. Nous devons parler. »

Ces mots furent si compliqués à prononcer au vu des paroles que je m'apprêtais à lui adresser.

Il ne m'était jamais venu à l'esprit que nous allions avoir cette conversation un jour. Je n'y ai jamais songer. Pas une seule fois.

Tout au fond des abysses. (Attal x Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant