Chapitre 2

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Musique : Sweather Weather - The Neighbourhood

PDV Jordan

L'eau glacée roulait sur mon corps. Quelques légers frissons parcouraient mon corps mais j'avais pris l'habitude.

Cela faisait quatorze ans que je prenais des douches glacées. Quatorze ans que la chaleur m'effrayait.

Cet incendie m'avait tout pris. En commençant par mes parents et ma grande soeur.

Ma soeur, mon exemple. Cette femme pleine de vie, toujours souriante. Cette femme rassurante, gentille et protectrice.

Seuls mon grand frère et moi avons survécu. Parfois je m'en veux. Souvent. Même tout le temps.

Chloé méritait de vivre. Sa pureté et sa bienveillance prenaient toujours le dessus sur tout.

Quatorze ans que pureté et bonheur se sont transformés en saleté et colère.

J'aurai du partir à sa place. Je ne suis qu'impureté et honte. Jules me l'a tellement répété que je m'y suis habitué.

Je crois qu'il n'a jamais digéré ma naissance.

Il n'a jamais digéré le fait d'être l'enfant du milieu.

Ma peau avait la chair de poule mais mes dents ne claquaient plus.

J'enfilai un jogging et un t-shirt en guise de pyjama au plus vite et attrapai une pomme ainsi que mon téléphone.

Quatorze appels manqués et quatorze messages de la part de Jules. Il faisait exprès.

A chaque fois que je ne lui répondais pas il m'harcelait quatorze fois. L'année dernière c'était treize et l'année prochaine ce sera quinze.

Dans deux semaines ce sera quinze.

Le quinze décembre cela fera quinze ans. Quinze ans sans eux.

Mais parmi toutes les notifications provenant de Jules, une se démarqua.

Une s'était perdue.

Gabriel.

Mes lèvres s'élargirent formant un grand sourire sur mon visage.

J'aurai été tenté de répondre à Gabriel par un simple sms mais je voulais entendre sa voix.

« Allô Jordan ? Tout va bien ? »

« Je l'ai dis à Nolwenn. »

« Oh et ça va ? »

« Mieux que jamais. Même si mon frère est furieux. »

« Tu veux m'en parler ? »

J'aurai aimé. Mais c'est bien trop compliqué.

« Peut-etre plus tard Gabriel. Changeons de sujet. »

Il était quatre heures du matin lorsque nous avions raccroché.

J'étais épuisé et je voulais simplement dormir mais j'avais chaud, trop chaud.

Je détestais avoir chaud.

Après avoir ouvert la fenêtre et jeté ma couverture au sol, j'étais fin prêt à dormir.

Et le souvenir de ma conversation téléphonique avec Gabriel m'aida.

C'était donc avec le sourire aux lèvres que je finis par m'endormir.

La voix de Jules s'élevait à mesure que mon coeur se brisait. Encore.

Tout au fond des abysses. (Attal x Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant