Madrid
24 juillet 2020, 15h30PDV ANTOINE
- Tout va bien se passer, ok ? Pas de stresse, pas de pression, pas de torturage de cerveau...
Gabriella, les paumes de ses mains posées de part et d'autre de mon visage, tente de me rassurer du mieux qu'elle le peut.
Une boule s'est formée au creux de mon estomac dès mon réveil, elle ne cesse de s'agrandir au fil des heures et arrive dangereusement dans ma gorge alors que je suis à quelques minutes de me rendre au centre d'entraînement afin de rejoindre mes coéquipiers avant de prendre le bus qui nous emmènera au Civitas Metropolitano pour le match de ce soir.
- Ne penses à rien d'autre que ton match, rien d'autre ne compte pendant les minutes où tu es sur le terrain.
Je ferme les yeux, essayant d'imprégner ses paroles. Ses pouces caressant lentement la peau de mes joues m'apaisent légèrement. Elle est si proche de moi que son souffle s'écrase sur mon visage, au point où son odeur mentholée me picote les narines.
- On sera là, tes parents, ton frère, ta fille, et moi... Tu connais notre placement dans le stade ?
Je hoche simplement la tête pour lui confirmer. C'est moi qui ai choisi leurs places, alors bien évidemment que je sais à quel endroit ma famille sera installée. J'ai d'ailleurs pris soin de leur choisir le meilleur placement qui était encore disponible lorsque le coach m'a annoncé que je serai sur le terrain.
- On aura d'yeux que pour toi, si tu as un coup de stresse ou juste besoin d'être rassuré, tu sais où nous trouver. Et peu importe l'issus de ce match, on restera tous fiers de toi.
L'une de ses mains, qui était auparavant sur ma joue, se déplace dans ma nuque tandis qu'elle passe la deuxième dans mon dos afin de me serrer contre elle. Je n'hésite pas une seule seconde et enroule mes bras autour de son corps à mon tour. Mon visage enfoui dans ses longs cheveux, nous restons dans cette position pendant de longues minutes, profitant de la présence de l'autre.
- Merci... finis-je par briser le silence, pour tout...
Un simple hochement de tête de sa part, et il est maintenant l'heure que je quitte la maison. Je soupire en me séparant difficilement des bras de Gabriella, si ça ne tenais qu'à moi je serai resté contre elle pendant des heures à m'imprégner de son odeur apaisante, de la douceur de sa peau et de sa tendresse réconfortante.
***
Trente-deuxième minutes de jeu, toujours aucun but de marqué des deux côtés, je suis déjà cuit. J'ai sous estimé mon retour sur le terrain, et la chaleur qui a du mal à redescendre en ce fin de mois de juillet n'arrange en rien ma difficulté d'être à fond dans ce match.