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1 AN PLUS TÔT

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1 AN PLUS TÔT

— Elizabeth Mary Kate Moore, veux-tu m'épouser ?

Dès que je l'ai vue replacer ses lunettes sur le bout de son nez et se racler la gorge, j'ai tout de suite su. J'ai su qu'Eliott Meyer, mon petit-ami depuis seulement 6 mois, allait me faire la grande demande. Je suis tout de même surprise, car je n'ai jamais vraiment réfléchi à la réponse à cette question.

Sous les regards ébahis de ma famille, je réalise que j'ai à peu près deux secondes pour décider du reste de ma vie. Chez les Moore, « À la vie, à la mort » n'est pas qu'une expression ; c'est une réalité. Je détaille Eliott, agenouillé devant moi, une bague au métal terni dans la main. Ses cheveux bruns sont soigneusement taillés, mais son costume, trop grand et un peu usé, raconte une autre histoire. Je vois bien qu'il a tout donné pour rendre cet instant spécial.

Après un temps qui doit avoir paru une éternité
— surtout pour lui, j'agrippe mes bras autour de son cou, les larmes dévalent sur mes joues.

— Oui, je le veux. Je t'aime, Eliott. Je ne me vois pas passer le reste de ma vie avec personne d'autre que toi.

Un soupir de soulagement s'échappe de ses lèvres et il glisse la bague à mon annulaire gauche, avant de se jeter sur moi et m'embrasser dans un geste tendre habituel. Les applaudissements résonnent de tous parts. Mes parents viennent m'enlacer, non sans mouiller chacune de mes épaules.

— Ce sera le mariage le plus grandiose de l'histoire ! s'exclame Eliott en se joignant à notre accolade.

Je remarque les traits de mon père s'affaisser. Il essuie l'une de ses larmes et se rassoit dans son fauteuil en cuir usé jusqu'aux cordes, dont il refuse toujours de se débarrasser. Je me dirige vers lui et pose une main sur son épaule, le regard compatissant.

— Oui...Enfin, l'important c'est que tout le monde à qui nous tenons, seront présents...

Mon père serre ma main de la sienne. Mes parents tiennent un petit presse-tabac en bas de notre immeuble, un commerce modeste mais essentiel pour les habitants du quartier Fechenheim, où les façades vieillies des bâtiments racontent des histoires de lutte et de résilience. Nous vivons au-dessus, dans un logement social où chaque coin est empreint des sacrifices qu'ils ont faits pour m'offrir une vie convenable. Les odeurs de papier imprimé et de tabac froid imprègnent notre quotidien, rappel constant de leur travail acharné, mais aussi de l'amour qu'ils y mettent. L'argent n'apporte pas le bonheur et nous en sommes la preuve vivante. La famille d'Eliott et la mienne viennent toutes les deux de la classe ouvrière allemande et nous ne sommes pas malheureux, bien au contraire.

Heartstring of Rivalry : Discover me | EN COURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant