Ⅴ - 𝒫𝒶𝓇𝓉 𝟸

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— M

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— M. Metzinger, je suis extrêmement, extrêmement, extrêmement, désolée de mes trois minutes de retard. Pouvez-vous m'indiquer où je dois rejoindre la nouvelle boursière ?

J'ai envie de rigoler, mais je me retiens car on peut voir qu'elle se sent mal. Le directeur fait un signe de la tête dans ma direction.

— Mademoiselle Juliane Lauterstein, voici mademoiselle Elizabeth Moore, nous présente-t-il, ses yeux passant de la métisse à moi. Lauterstein, je compte sur toi pour être l'ange gardien de Moore et de la prendre sous ton aile !

Juliane et moi échangeons un coup d'œil rapide, teinté d'une légère gêne. Je crains qu'elle ressente une pression et je ne veux pas en être la cause. Sa main manucurée d'un vernis orangé démêle quelques-unes de ses boucles crépues noires et je sens une boule se former dans ma gorge. Je sais qu'elle me voit comme un fardeau que M. Metzinger lui impose et j'ai horreur de cette situation.

— Qu'est-ce que vous attendez ? Déguerpissez, il reste moins d'une heure avant le discours de bienvenue ! s'exclame le directeur en rouvrant brusquement la porte et nous faisant signe de sortir d'un geste sec.

Sans me faire prier, j'attrape mon sac et quitte le bureau, Juliane sur mes talons.
Nous marchons quelques instants avant qu'elle ne s'arrête soudainement et éclate de rire.

— Il est complètement perché, ce M. Metzinger. La première fois que je suis entrée dans son bureau, il a commencé à me parler de son chat !

— J'y ai eu droit aussi ! répliqué-je, amusée. C'est difficile de le prendre au sérieux après ça, non ?

Je me joins à Juliane, et bientôt, nous sommes prises d'un fou rire incontrôlable.

— Désolée si tu as pensé que ma réaction était à cause de toi. En fait, c'est le directeur qui me met mal à l'aise, et j'essaie toujours de faire bonne impression.

— T'en fais pas, je comprends. J'ai ressenti la même chose.

Juliane m'offre un sourire dévoilant des dents parfaitement alignées. Elle porte le même uniforme que moi, sauf qu'elle a opté pour un pantalon à carreaux au lieu de la jupe. Ses boucles brunes tombent sur ses épaules, recouvertes du même polo gris que le mien.

Pour être honnête, les uniformes sont plutôt moches, mais Juliane le porte avec une telle grâce que ça passe presque inaperçu. Elle me tend la main.

— Recommençons à zéro, sans être mal à l'aise à cause du directeur.

J'acquiesce avant de saisir sa main.

— Juliane Lauterstein, boursière depuis deux ans. Je viens d'Afrique du Sud, mais mon père et moi avons immigré en Allemagne il y a une dizaine d'années, après la mort de ma mère.

Même si elle est ici depuis longtemps, Juliane garde un léger accent étranger.

— Ah, et je fais partie de la troupe de théâtre du Luxevale Academy, mais je ne suis qu'une figurante. Le rôle principal va toujours à la même personne, confie-t-elle avec une pointe d'amertume dans la voix.

Heartstring of Rivalry : Discover me | EN COURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant