Chapitre 6: Amour et sangtiment

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Aros se tenait près du lit, ses pensées tourmentées par le tourbillon d'émotions qui l'habitait depuis qu'il avait trouvé cette femme au bord de la rivière. Elle était là, si fragile, si mystérieuse, mais pourtant d'une beauté ensorcelante. Il sentait son cœur battre avec une intensité qu'il n'avait jamais connue auparavant, chaque pulsation résonnant dans son être comme un écho d'une vérité profonde et irrévocable. Cette femme, il en était sûr, était celle qui avait été destinée à être à ses côtés depuis toujours. Et pourtant, une part de lui restait inquiète, consciente du danger que représentait cette union improbable.

Soudain, un faible gémissement rompit le silence de la chambre. Aros, pris d'un sursaut d'alarme, se précipita vers le lit, ses yeux fixés sur le visage de la jeune femme. Elle ouvrait lentement les yeux, révélant des iris d'un violet éclatant, presque surnaturels, qui scintillaient dans la pénombre. Il retint son souffle, frappé par l'intensité de son regard, un regard qui semblait capable de percer jusqu'au plus profond de son âme.

Elle paraissait faible, épuisée, mais il y avait quelque chose dans ses yeux, une lueur de reconnaissance, comme si elle savait, tout comme lui, qu'ils étaient liés d'une manière que ni l'un ni l'autre ne pouvait expliquer. Aros s'approcha doucement d'elle, s'agenouillant près du lit pour la soutenir, son cœur battant furieusement dans sa poitrine.

« Comment te sens-tu ? » murmura-t-il d'une voix rauque, son ton empreint d'une douceur qu'il ne se reconnaissait pas.

La jeune femme le regarda avec une intensité troublante, comme si elle cherchait à comprendre qui il était, pourquoi il était là. Elle sembla vouloir répondre, mais aucun mot ne sortit de ses lèvres. Aros sentit son contact contre sa peau, une chaleur douce qui éveillait en lui un désir bouleversant, un besoin primal de la protéger, de la garder à ses côtés pour l'éternité.

Il se pencha légèrement vers elle, attiré irrésistiblement par cette proximité, mais elle l'interrompit en passant une main tremblante dans ses cheveux, ses doigts s'entrelacèrent dans les mèches sombres avec une délicatesse infinie. Elle s'avança vers lui, ses lèvres effleurant les siennes avec une hésitation qui ne fit qu'accroître l'anticipation brûlante qui montait en lui.

Puis, dans un élan soudain, elle l'embrassa. Ce baiser n'avait rien de doux ou de timide ; il était chargé d'un besoin désespéré, d'une passion sauvage et indomptable qui les consumait tous les deux. Aros se laissa emporter, sentant son âme résonner et vibrer en harmonie avec la sienne. Chaque fibre de son être semblait s'éveiller à son contact, une connexion si profonde qu'il en fut presque submergé. Il n'avait jamais ressenti une telle intensité auparavant, un tel lien, comme si leur union était la seule vérité qui comptait.

Mais soudain, tout bascula. Une main ferme les sépara brusquement, rompant le baiser avec une force qui le laissa étourdi. Aros se tourna vers Lius, qui se tenait là, une expression de gravité et de panique sur le visage.

« Aros, non ! » s'écria Lius, le ton de sa voix teinté d'une autorité qu'il n'employait que rarement. « Elle est une vampire, tu ne peux pas... tu ne dois pas... »

Aros sentit une vague de colère monter en lui, une rage primaire qu'il ne comprenait pas tout à fait. Il grogna d'une voix rauque, ses yeux brillant de fureur alors qu'il se tournait vers Lius, défiant toute raison. « Ne m'ordonne pas ce que je dois faire, Lius. Elle est mon âme sœur ! »

Lius recula légèrement, voyant la détermination farouche dans le regard du prince. « Je comprends, Aros, mais tu dois réfléchir. Les vampires... ils sont différents, dangereux. Tu ne sais pas ce que tu es en train de faire. »

Le regard d'Aros se durcit, mais avant qu'il ne puisse répondre, un autre bruit attira son attention. La jeune femme, maintenant pleinement réveillée, le regard furieux et dépitée, s'était redressée sur le lit. Ses yeux violets étaient désormais brillants de douleur, et ses dents, d'une blancheur éclatante, claquaient dans le vide, comme si elle luttait contre une soif insoutenable. Elle se plia en deux, sa respiration devenant haletante, son corps secoué de tremblements violents.

« Elle a besoin de sang, Aros ! » avertit Lius, sa voix tendue. « Si tu ne fais rien, elle pourrait mourir... ou pire, elle pourrait perdre tout contrôle. »

Aros regarda la scène avec horreur, voyant la souffrance déchirer son âme sœur. Il ne pouvait pas la laisser ainsi. Sans hésiter, il s'approcha d'elle et, dans un geste qui défiait toute prudence, il tendit son bras vers elle. « Prends mon sang, » murmura-t-il, sa voix teintée d'une douce résolution. « Bois autant qu'il te faudra. »

La jeune femme leva des yeux terrifiés vers lui, comme si elle luttait contre l'envie irrésistible qui la dévorait de l'intérieur. Mais la soif était trop forte. Elle agrippa son bras avec une force surprenante, ses lèvres se posant sur sa peau avec une urgence désespérée. Aros ferma les yeux, sentant ses crocs percer sa chair, une douleur vive qui fut rapidement noyée sous un torrent de sensations contradictoires : une chaleur envahissante, un sentiment d'abandon total, et une connexion encore plus profonde que tout ce qu'il avait pu imaginer.

Elle buvait, son souffle se mêlant au sien, et il pouvait presque sentir son corps se régénérer, retrouver sa force à mesure qu'elle puisait dans son sang. La sensation était à la fois extatique et terrifiante, mais Aros ne bougea pas, laissant son âme sœur boire jusqu'à ce qu'elle soit rassasiée.

Finalement, elle relâcha son emprise, son corps s'affaissant contre le sien, épuisée mais apaisée. Elle s'endormit dans ses bras, ses traits marqués par une paix fragile. Aros la serra contre lui, son cœur battant encore plus fort, mais d'une manière différente cette fois. Il ressentait une sérénité étrange, comme s'il venait de traverser un seuil dont il ne pouvait plus revenir. Son destin était scellé avec le sien, pour le meilleur ou pour le pire.

Lius les observait, ses yeux empreints de préoccupations profondes, mais il savait que toute tentative de raisonner le prince serait vaine. Aros était lié à cette femme d'une manière que même lui ne pouvait comprendre pleinement, et rien ni personne ne pourrait le séparer de son âme sœur désormais.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 23 ⏰

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