➺ 𝐂 𝐇 𝐀 𝐏 - 𝟐
❥📍𝐁𝐮𝐝𝐚𝐩𝐞𝐬𝐭, 𝟐𝟎𝟏𝟑.
-𝑨 𝑹 𝑰 𝑬 𝑳 𝑳 𝑬-
Le grincement des rails résonne à travers tout le wagon, un bruit constant et métallique qui réveille les plus endormis. Le ciel est encore noir comme de l'encre, mais je suis déjà en route, prise dans le rythme des transports en commun, un matin glacial d'octobre.
L'air frais me revigore ; j'aime cette sensation de froid mordant qui s'infiltre à travers mes vêtements. Assise sur un siège à côté d'un vieil homme absorbé par son journal, je jette un œil distrait à mon téléphone, défilant machinalement entre les applications. Les mêmes nouvelles, encore et encore. Ça en devient lassant.
Soudain, un titre en gras attire mon attention. Il me frappe comme une claque. Ils ont déjà un suspect. Je n'aurais jamais cru ces officiers capables de réagir aussi rapidement dans une ville aussi bordélique que la nôtre. J'avais peut-être jugé trop vite.
« 𝑨𝒍𝒐𝒊𝒔 𝑴𝒊𝒄𝒌𝒆𝒍𝒔𝒐𝒏 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒗𝒊𝒔𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒆𝒔 𝒂𝒖𝒕𝒐𝒓𝒊𝒕𝒆́𝒔. »
Juste en dessous, une photo s'affiche. Un homme à la carrure imposante, les épaules larges et un air de commandement marqué sur son visage. Son sourire, légèrement en coin, dégage une malice qui donne froid dans le dos. L'image d'un homme qui semble incarner l'obscurité elle-même, du moins l'impression qu'il veut donner.
Mais moi, ça ne m'impressionne pas. Ce type ne m'inspire rien. Je suis déjà passée par bien pire. J'ai vu des gens beaucoup plus dangereux que lui, qui ont fait des choses autrement plus horribles que diriger une misérable organisation criminelle censée faire trembler la ville.
Absorbée dans mes pensées, je me lève brusquement et manque de marcher sur le pied d'un autre passager. L'image de cet homme, Alois Mickelson, reste imprimée dans mon esprit, comme un écho qui brouille ma concentration.
Je me rends compte à la dernière seconde que ma station est la prochaine. Si je l'avais ratée, j'aurais pu commencer mon premier jour de travail en retard – et ça, ça n'aurait pas été la meilleure manière de faire mes débuts.
En sortant du métro, une rafale de vent me frappe au visage. Le froid est cinglant, le genre de froid qui brûle la peau. Autour de moi, tout le monde est emmitouflé dans des manteaux épais, des écharpes qui couvrent presque entièrement leur visage, laissant juste deviner des yeux fatigués et quelques mèches de cheveux battant au vent.
Mes bottes claquent sur le béton à chaque pas, un bruit sec qui résonne alors que j'avance rapidement dans la rue, le souffle visible dans l'air glacé.
J'arrive enfin devant le café où je commence aujourd'hui. Derrière la grande vitre, des clients sont déjà attablés, certains feuilletant des journaux, d'autres absorbés par leur téléphone. Une poignée de travailleurs s'affairent derrière le comptoir, prenant des commandes et préparant des cafés à la chaîne.
En poussant la porte, une chaleur agréable me submerge, contrastant brutalement avec le froid de l'extérieur. Une femme, la trentaine, lève les yeux vers moi en souriant. Elle semble chaleureuse, accueillante, tout ce dont j'avais besoin pour atténuer le trac du premier jour.
— Bonjour, vous devez être Arielle, n'est-ce pas ? dit-elle en fermant la caisse avec un petit claquement.
Je jette un coup d'œil rapide autour de moi avant de lui répondre.
— Oui, c'est bien moi. Quand est-ce que je commence ? dis-je en m'appuyant légèrement sur le comptoir, cherchant à masquer un peu ma nervosité par un air détendu.
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SILENT STREET
Teen FictionAprès la mort brutale de ses parents dans un accident de voiture, Arielle et son jeune frère, Milo, sont envoyés vivre à Budapest, une ville à la beauté inquiétante, loin des lumières de l'Ouest. Leur tante, Claire Sparks, une femme austère avec qui...