➺ 𝐂 𝐇 𝐀 𝐏 - 𝟒
❥📍𝐁𝐮𝐝𝐚𝐩𝐞𝐬𝐭, 𝟐𝟎𝟏𝟑.
- 𝑨 𝑳 𝑶 𝑰 𝑺 -
Je me fraye un chemin à travers les couloirs impeccablement entretenus du sous-sol, où chaque détail respire l'organisation stricte et le contrôle absolu. Les murs d'un gris pâle semblent étouffer toute trace de vie, donnant aux lieux une atmosphère aseptisée, presque clinique, mais étrangement déshumanisante.
Les lumières au néon fixées au plafond diffusent une lueur blafarde, sans chaleur, qui donne à chaque ombre une dureté sinistre.
Je progresse, mon pas résonnant contre le sol carrelé, et mes yeux glissent sur les portes numérotées. Les cellules ici sont ordonnées, parfaitement alignées, les murs sont épais et insonorisés, confinant chacun à un silence absolu.
Pourtant, ce soir, le centre est à pleine capacité. Dans ces dernières cellules, on a dû se résoudre à loger les nouveaux arrivants dans des cellules non insonorisées, et les cris résonnent faiblement au loin. Chaque cri, chaque murmure de détresse semble trahir un instant d'humanité perdu dans ce monde froid et organisé.
Arrivé au fond du couloir, je m'arrête devant la porte marquée "226". Je sors mes clés, insérant la bonne dans la serrure avec précision. Un cliquetis métallique retentit, puis la porte s'ouvre dans un grincement feutré, dévoilant l'intérieur éclairé par une simple lumière blanche.
La pièce est exiguë mais propre, les murs d'un blanc éclatant et le sol d'un gris impeccable.
Dans un coin de la cellule, se trouve une jeune femme. Elle est recroquevillée, ses genoux ramenés contre sa poitrine, comme pour se faire la plus petite possible.
Son visage, encadré par des mèches de cheveux légèrement emmêlés, est marqué par la peur et la fatigue.
Ses yeux, grands et écarquillés, suivent chacun de mes mouvements avec appréhension, comme une proie traquée.
Je m'avance doucement, prenant un plaisir presque sournois à briser le silence :
— Bonjour... ou peut-être bonsoir, dis-je d'une voix posée mais teintée d'ironie. Honnêtement, je ne saurais dire. Ça doit bien faire deux jours que je suis enfermé ici-bas, sans voir la moindre lumière naturelle.
À mes mots, je vois son corps se tendre, ses épaules se crispent sous l'effet de la peur. Elle se recule précipitamment, jusqu'à ce que sa tête heurte le mur en béton avec un bruit sourd.
Elle grimace, portant une main tremblante à l'endroit de l'impact, et je laisse échapper un sourire amusé.
— Aïe... ça a dû faire mal, non ? glissai-je d'un ton narquois. J'aime voir les gens souffrir, mais seulement quand c'est moi qui en suis la cause. Là, ce n'est pas aussi divertissant, ajoutai-je en haussant les épaules, tout en faisant les cent pas dans la pièce, mes pas brisant l'immobilité presque glaciale du lieu.
Elle me regarde, son regard est un mélange de terreur et de supplication, et après quelques secondes de silence, elle ose murmurer, la voix tremblante et presque inaudible :
— S'il vous plaît... laissez-moi partir... Je ne dirai rien à personne, je vous le jure...
Dans un geste désespéré, elle tend les bras et se raccroche à moi, agrippant ma chemise, ses larmes coulant le long de ses joues.
Son visage est marqué par la peur et la détresse, ses yeux brillent d'une lueur implorante qui aurait presque pu me toucher si j'étais quelqu'un d'autre.
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SILENT STREET
Teen FictionAprès la mort brutale de ses parents dans un accident de voiture, Arielle et son jeune frère, Milo, sont envoyés vivre à Budapest, une ville à la beauté inquiétante, loin des lumières de l'Ouest. Leur tante, Claire Sparks, une femme austère avec qui...