Depuis quelques jours, Florence avait remarqué l'humeur morose de la major. Elle était toujours à son comptoir, un stylo dans la main et son carnet ouvert devant elle. Mais elle avait le regard dans le vague. Elle était toujours aussi dévouée à son travail, mais le verbe était moins acerbe, le regard moins vif. Florence voulait savoir ce qu'il en était et si elle pouvait l'aider un peu. Elle avait une tendresse particulière pour la major, même si au début elle s'était montrée un peu froide, elle avait su faire sa place dans l'équipe et se rendre aussi indispensable que Sidonie l'avait été ... et surtout elle arriver à canaliser Montferrat et pour rien que pour ça elle méritait une médaille.
Alors qu'ils revenaient de la scène de crime, florence s'arrêta devant la major
- Alors major, des infos sur notre victime ?
- Oui j'ai tout transmis aux lieutenants Marchand et Maleva
- Et moi, les infos je n'ai pas le droit de les avoir en direct ?
- Oh oui, pardon. Alors votre victime était vendeuse dans une boutique de cigarette électronique, pas de mari, pas d'enfant. Une femme tranquille, sans histoire
- Ça n'existe pas une femme sans histoire major
- Si vous le dites commissaire, si vous le dites
- Ça ne va pas vous ?
- Si, Si ça va très bien – et elle retourna rapidement le nez sur son ordinateur.
Florence la regarda du coin de l'œil avant de se rendre dans l'open space. Décidemment quelque chose n'allait pas chez la major en ce moment, mais quoi ? Elle se concentra sur l'enquête pour le moment et verrait ce problème plus tard. Après avoir fait le point avec son équipe, Florence passa devant la major, elle avait toujours l'œil dans le vide, mâchouillant son stylo. Elle se dirigea vers son bureau et bifurqua vers le bureau de son adjoint, ferma la porte derrière elle.
- Pascal ?
- Oui commissaire ?
- Vous ne trouvez pas que la major est bizarre en ce moment ?
- Non pas plus que d'habitude, pourquoi ?
- Je ne sais pas, elle a l'air absente. Je ne l'ai jamais vu comme ça depuis qu'elle est avec nous.
- Moi qu'elle soit un peu plus calme ça m'arrange, si vous voyez ce que je veux dire
- Ne me dîtes pas qu'elle vous fait encore peur ?
- La seule personne dont j'ai peur ici, c'est vous madame la commissaire
- Je vous fais peur ? Moi ?
Elle s'approcha de lui, lui sourit, passa sa main sur son torse, pris une profonde inspiration, le regarda dans les yeux et lui susurra à l'oreille « nous reparlerons de cette peur ce soir capitaine » et elle retourna dans son bureau laissant un sourire ravageur et des étoiles dans les yeux de son adjoint. Elle ferma la porte communicante entre les deux bureaux et passa une tête par sa porte. La major était à son comptoir, elle n'avait pas bougé depuis tout à l'heure, même Montferrat était reparti la laissant à ses pensées. Florence appela la major
- Major, vous pouvez venir dans mon bureau ?
- J'arrive Madame la Commissaire
- Fermez la porte derrière vous
Florence s'installa sur son fauteuil et fit signe à la major de s'installer en face d'elle
- Quelque chose ne va pas madame la commissaire ?
