En ce dimanche soir, Florence regardait avec beaucoup de nostalgie des photos de Jules à l'âge de trois ans, des photos de sa première rentrée scolaire. Elle avait attendu ce moment avec impatience, avait passé tout l'été à préparer Jules à cette nouvelle aventure qui allait commencer pour lui. Et puis, une enquête compliquée avait bouleversé ses projets et Philippe avait dû accompagner seul leur fils. Il avait pris des tonnes de photos, lui avait tout raconter dans les moindres détails : Comment Jules était entré dans la classe droit comme un I, comment il avait tout de suite sympathisé avec un autre petit garçon, comment la maîtresse avait gentiment demander aux parents de partir, comment Jules n'avait pas voulu faire un dernier bisou à son père... mais elle savait que ce jour-là, elle avait manqué un moment important dans la vie de son fils. Le soir, il était rentré en boudant ne voulant rien lui raconter, et cette bouderie avait bien durer toute la première semaine d'école. Elle s'était alors promis intérieurement de ne plus jamais louper une de ses rentrées ... Et elle avait tenu parole.
Les photos s'éparpillaient sur la table basse. Les années de maternelle étaient passées à la vitesse de l'éclair. Elle tenait une photo de Jules à son entrée en CP. Son bébé paraissait si grand sur cette photo, un vrai petit garçon ! Son téléphone bipa « j'arrive dans 10 minutes ». Elle se leva et alla se préparer un thé dans la cuisine. Debout sur sa terrasse, sa tasse de thé dans les mains, elle regardait le lac au loin. La rentrée de CP de Jules ... elle avait l'impression que c'était hier et pourtant .... Pourtant tout était encore tellement frais dans son esprit. Le poids du cartable de Jules, l'impatience et les milliers de questions du petit garçon, le brouhaha des parents présents, le larsen quand le directeur de l'école prit le micro et fit l'appel. Elle se souvenait avec tendresse de la main de Philippe dans la sienne et de ses yeux humides, du mouchoir qu'il lui avait tendu pour essuyer les larmes qui commençaient à couler. A ce souvenir, elle sourit en pensant à Philippe et au chemin qu'ils avaient parcouru. Cela n'avait pas été de tout repos, mais on pouvait dire qu'ils avaient fini, grâce à la si douce et patiente Catherine, à réussir leur divorce et à se parler sans se hurler dessus au bout de deux minutes.
Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas la voiture se garer, ni le claquement de la portière. Elle allait retrouver dans la cuisine quand un « Mamie !! » la fit se retourner. Sa petite fille arrivait en courant. Elle eu juste le temps de poser sa tasse pour attraper la demoiselle et la porter pour lui faire un énorme câlin.
- Bonjour ma princesse !! Comment tu vas ?
- Super !!
- Elle est surtout très impatiente d'être à demain, n'est-ce pas ma puce ? répondit Jules en embrassant sa mère
- Allez venez à l'intérieur, le vent commence à se lever
La petite fille courut dans le salon sans attendre les adultes. Florence entra et posa sa tasse dans l'évier de la cuisine. Attiré par les rires de sa fille, Jules se dirigea directement dans le salon et comprit très vitre l'hilarité de sa petite progéniture
- Dis donc maman .... Tu as un petit coup de blues ce soir ?
- Ne fais pas le malin avec ta mère ... on en reparlera quand ta fille aura un enfant en âge d'aller à l'école
Jules éclata de rire, Florence fit semblant d'être vexée ce qui déclencha encore plus les rires de la fillette qui ne ratait pas une miette du spectacle que lui offrait son père et sa grand-mère. Florence et Jules s'assirent sur le canapé la fillette entre eux
- Mamie, c'est qui la ?
- Ca c'est ton papa avec son papa
- C'est papy Phiphi ?
