CHAPITRE 14

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LANDON

La morphine commence à faire effet, je ne sens plus la douleur, en fait, je ne sens plus rien. Je reste là, allongé à fixer le plafond. Parfois, ma tête part sur le côté sans que je le contrôle et, quand je rouvre les yeux, un certain temps s'est écoulé.Je sais que la morphine peut avoir des effets indésirables et on dirait bien que c'est ce qui m'arrive.
J'ai l'impression que mon corps bouillonne à l'intérieur de moi, les gouttes de sueur coulent de partout alors que les bouffées de chaleur s'enchaînent. Par chance, Joshua ne m'a pas fait remettre de tee-shirt après m'avoir mis l'attelle, au moins, je n'ai pas à subir le tissu qui colle contre ma peau.

Mes yeux se révulsent et ma tête tombe de nouveau sur le côté. Lorsque je me réveille, Brooke se tient à mon chevet, assise en tailleur sur le lit.

Elle passe sa main dans mes cheveux complètement trempés.

— Comment tu te sens ?

— Les effets de la morphine sont plus insupportables que la douleur.

Elle sourit, son regard est différent de celui d'habitude.

— Je peux rester un peu avec toi ?

Je hoche la tête.

Elle vient s'allonger à côté de moi et se tourne sur le côté pour me faire face.

— Tu viens d'arriver et tu te fais déjà tirer dessus. Si tu voulais passer inaperçue, c'est raté.

— Je crois que je n'avais pas besoin de ça pour attirer l'attention.

Elle ne dit rien. Je prends une légère inspiration et reprends.

— Joshua s'est servi de moi comme appât.

Elle fronce les sourcils.

— Qu'est-ce que tu lui as fait ?

— Je lui ai peut-être, d'une certaine façon, raccroché au nez.

— Toi aussi, si tu le provoques, attends-toi à une réponse.

— Merci de ta compassion.

Elle change de côté pour ne pas heurter ma blessure et vient se mettre sous mon bras, la tête posée sur ma poitrine, à caresser mon torse brûlant de chaleur.

— Tu pues.

— Je sais, mais là, je ne suis pas en mesure de me lever pour prendre une douche.

Elle se redresse, manque de tomber du lit et s'en va dans la salle de bain. Elle revient quelques secondes plus tard avec un paquet de lingettes pour bébé dans les mains.

Je la regarde, mais finis par loucher, la morphine est encore trop présente dans mon corps pour me permettre de me concentrer correctement.

— Est-ce que c'est ?

— Des lingettes pour bébé. Elle saute sur le lit et se met sur les genoux, collée à moi. Lève le bras.

— Attends, quoi ? D'où ça sort ?

— Il y en a toujours dans les chambres ici. Tu n'as pas besoin de comprendre, contente-toi de lever le bras.

Je cligne plusieurs fois des yeux et bouge ma tête dans tous les sens pour me garder éveillé, mais je ne suis pas sûr que ça suffise. Je lève difficilement mon bras alors qu'elle s'approche et commence à passer la lingette sous mon aisselle.
Lentement, elle remonte le long de mon bras qu'elle tient avec son autre main. Ses mouvements sont doux, apaisants. J'ai beau lutter, mais le sommeil prend possession de moi. Je finis par ne plus résister et me laisse sombrer dans un sommeil qui est tout sauf réparateur, mais plutôt artificiel et déstabilisant.

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