The Black Strip

CHAPITRE 34

JOSHUA

J'ai ramené Landon jusque dans ma chambre, où il s'est endormi. Après ce qui s'est passé entre nous dans les toilettes, il était hors de question que nous partions chacun de notre côté comme si rien ne s'était passé.

On n'a pas vraiment parlé, on s'est simplement laissé aller, collés l'un contre l'autre. Nos mains se baladaient sur le corps de l'un et de l'autre sans attendre un aboutissement , jusqu'à ce que le sommeil nous saisisse. Pour ma part, je ne me suis pas encore endormi. J'aime le regarder dormir... le regarder tout court. J'ai rêvé de cette soirée depuis le premier jour où je l'ai vu, et elle est enfin arrivée, de sa propre volonté, en plus.

Mes yeux se concentrent sur les détails de son torse complètement nu quand j'entends la vibration de mon téléphone. Je me retourne aussitôt et vois un appel de Kai.

Je saute hors du lit et m'enferme dans la salle de bain pour prendre l'appel.

— Oui... Tu es sûr de toi ? Je soupire. Non, je n'oublie pas le deal ; tout va rester tel quel, je vais les remettre sur les rails. Non, la chance n'a rien à voir là-dedans.

Une rage immense prend possession de mon corps. Au fond de moi, je m'en doutais un peu, mais j'espérais me tromper. Mon propre frère, celui à qui j'ai tout donné, m'a trahi. Il m'a trahi dans mon propre club, l'endroit où je l'ai fait rentrer, notre famille ! Putain !

Mes mains serrent la vasque sous le miroir faisant ressortir mes veines, je tends mon cœur battre lourdement au fond de moi. Je serrent si fort que ça ne m'étonnerait pas que le marbre de la vasque cède.

Sans pouvoir me contrôler, j'envoie mon poing dans le mur à côté du miroir créant un trou gigantesque sur celui-ci et quelques égratignures sur ma main. Je ne ressens même pas la douleur ; je suis bien trop en colère pour ça.

Je n'arrive pas à croire que le seul membre qu'il me reste de ma famille m'ait trahi. Dire que je suis en colère est un euphémisme. Lui faire enlever son œil n'était peut-être pas une si mauvaise idée en fin de compte. Ce n'est même pas assez, il mérite pire.

Je lève les yeux et rencontre mon reflet dans le miroir face à moi. Pour les traîtres, c'est la peine de mort.

— Josh ?

Landon est réveillé ; il a dû entendre le coup que je viens de donner contre ce pauvre mur.

Je retourne dans ma chambre et m'assois directement au bord du lit, tandis qu'il se redresse.

Il ne dit rien et commence à m'observer jusqu'à ce que son regard s'arrête sur ma main.

— Tout va bien ?

— Je... Je prends une inspiration. Un petit contretemps, rien de grave.

Je ne dois pas inquiéter Landon avec ça ; il doit rester en dehors de cette affaire pour le moment. C'est mieux pour lui, je dois le protéger.

— Vraiment ? dit-il en fronçant les sourcils.

Je ne réponds pas et dépose un baiser sur ses lèvres dont je ne me lasserai jamais du goût.

Il attrape ma main et la rapproche de lui.

— Laisse-moi au moins faire quelque chose.

Je retire ma main si rapidement que le mot coupable doit être écrit au-dessus de ma tête.

— Ne t'embête pas, ce n'est rien du tout, ça ne saigne plus. Je ferai attention.

— Josh...

Il n'a pas le temps de prononcer mon nom en entier que j'attrape son menton et colle ses lèvres contre les miennes. J'ai l'impression que la tension entre nous ne redescend jamais. Je veux me retrouver de nouveau dans sa chair, tout le temps.

Notre baiser s'intensifie sans effort. Landon sort de sous les draps et vient se positionner à califourchon sur moi. Il n'est vêtu que d'un caleçon, alors que je suis torse nu, simplement habillé d'un pantalon.

Mes mains viennent caresser ses hanches et remontent le long de son dos alors que j'entends sa respiration devenir bruyante et que la chaleur de son corps augmente.

— Tu en veux encore ? demandai-je entre deux respirations, même si je connais déjà la réponse.

— Tu en doutes ?

— Non, dis-je en souriant.

Dans la précipitation, je bascule Landon sur le dos et me retrouve sur lui, entre ses jambes naturellement écartées. Je peux déjà voir l'érection se former à travers son caleçon. Je mentirais si je disais qu'il ne m'arrive pas la même chose à cet instant.

— Tu sais que j'ai très envie de toi, mais je dois régler quelque chose d'important.

Du coin de l'oreille, j'entends un soupir de frustration quitter sa bouche.

Je lui offre un dernier baiser, puis me lève pour enfiler un tee-shirt. Landon reste allongé sans bouger ; il est vrai que cette situation porte à confusion. Il comprendra tout quand je me serai chargé de Ben une bonne fois pour toutes.

— Tu peux rester ici si tu veux, je ne devrais pas en avoir pour très longtemps.