16. Egoïsme

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Point de vue Valérie...


La vie continuait, mais au fil des jours, je remarquais un changement dans le comportement de Jules. Il était toujours aussi affectueux, certes, mais il semblait avoir... moins de patience.

Il se mettait souvent en colère pour des détails insignifiants, des choses qui ne le dérangeait pas auparavant, et me reprochait presque tout. Au début j'ai rejeté la faute sur le dos de la fatigue, mais au fil du temps, ça en devenait suspect.

Tellement suspect que je commençais à me demander s'il ne le faisait pas exprès, s'il n'essayait pas de trouver un prétexte pour commencer une dispute ?

Mais pourquoi ferait-il...

"Mais pourquoi ferait-il ça?"

Oh, cette même question, encore et encore. Cela faisait d'ailleurs un moment que je ne me l'étais pas posée. Mais à quoi bon? Je ne trouvais jamais la réponse, tant Jules était imprévisible.

Cette même question a su me couter des larmes mais aussi des sourires. Je ne savais jamais à quoi m'attendre en me la posant.

Tout ce que je savais, c'est qu'à la fin, j'étais toujours surprise, que ce soit agréablement ou non.

Et j'espérais de tout cœur que je le serais agréablement cette fois...

Une atmosphère tendue, s'installait dans l'air durant nos soirées qui étaient remplies de rire et de complicité, les rendant horriblement silencieuses. Et même quand j'essayais d'engager la discussion, ses sourires forcés me faisaient comprendre que je le dérangeais, ce qui me forçait à repasser mes soirées enfouie dans le travail.

Mais je ne pouvais m'empêcher de lui laisser le bénéfice du doute.

Malgré tous les signes, malgré le fait que je le connaissais comme la paume de ma main, malgré tout, une part de moi ne pouvait s'empêcher de penser que peut-être que j'étais la fautive dans l'histoire.

Tout cela m'avait amené à me remettre en question jour et nuit, à me demander sans cesse si son comportement était le résultat de quelque chose que j'avais fait, et pour laquelle il m'en voulait encore.J'oubliais mes nuits à penser ça, je n'avais même plus d'appétit.

J ne pouvais plus continuer à vivre comme ça, dans la confusion et la culpabilité, l'estomac se nouant à chaque fois que je le voyais. Alors, pour mon bien, je décidai de lâcher l'affaire, car me connaissant mieux que personne, je savais qu'à la moindre chose, je commençais à torturer mon esprit sans raison.

Alors c'était encore sans doute le cas cette fois ci. Donc j'ai encore une fois rejeté la faute sur le dos de la fatigue, et j'ai laissé passer le temps pensant où il allait tout réparer.

Mais celui-ci n'avait rien arrangé du tout, il n'avait fait qu'empirer les choses, rendant Jules de plus en plus distant, de moins en moins patient.

Puis un jour, j'ai décidé que j'en avais assez; que je ne voulais plus vivre comme ça, laisser la frustration et l'incompréhension me torturer. Mes questions demeuraient sans réponses, et la seule façon d'obtenir ces réponses-là, était de confronter Jules. De mettre un terme à cette mascarade, car même si j'avais vraiment fait quelque chose, je ne méritais pas d'être traitée ainsi, je méritais au moins des explications.

En rentrant du parlement européen ce soir-là, j'avais eu la boule au ventre tout le trajet à l'idée de faire face à Jules, mais je savais que c'était devenu plus que nécessaire.

Je m'étais assise à la table basse du salon, perdue dans mes pensées mais le simple bruit de la clé qui s'enfonça soudainement dans la serrure me fit instinctivement lever les yeux.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 24 ⏰

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