4. Le café

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Le lendemain, Valérie et François-Xavier se rejoignirent à leur café habituel comme ils l'avaient prévu la veille, l'atmosphère était détendue et le café peu rempli. Les deux amis prirent place à une table et commandèrent leurs boissons, en attendant leur arrivée, ils se mirent à discuter.

François-Xavier écoutait Valérie parler de tout et de rien. Plus il la regardait, plus il était peiné de voir à quel point elle souffrait dans sa relation. Cette personne assise en face de lui, tant douce et gentille, qu'il avait parfois du mal à la différencier d'un ange ne méritait pas tout ce qu'elle vivait. Il savait qu'il était son seul ami, le seul qui avait une chance de la sortir de sa relation qui était tout sauf saine. Elle dormait peu, pleurait beaucoup, il ne pouvait plus continuer à la voir ainsi sans rien faire, malgré le nombre de fois où il l'avait averti par le passé, il décida qu'après presque un an, il était fin temps de parler français, de lui dire clairement ce qu'il pensait. Lui proposant une solution radicale.

Il se lança malgré son incertitude sur comment elle allait réagir, certes il l'avait sous entendu plusieurs fois dans le passé dès qu'il avait vu le comportement répugnant de Jules mais il savait qu'elle prétendait ne pas comprendre car elle aimait trop Jules, il était doux au début, attentionné, charmeur mais peu à peu quand il a vu qu'il avait Valérie dans sa poche, son comportement changea du tout au tout, devenant distant, froid, et mentait régulièrement à cette dernière qui avait une confiance aveugle en lui.

"Valérie." Dit-il, la coupant dans son récit.

Elle s'arrêta net et le regarda avec des yeux confus, attendant qu'il parle et qu'il explique pourquoi il l'avait coupé.

"Valérie, écoute, je sais que tu ne veux pas en parler et j'ai essayé de respecter ta décision du mieux que je pouvais jusqu'à maintenant, mais saches que ça ne peut plus durer, je ne peux plus physiquement rester les bras croiser à regarder ce connard...pardonne mon langage, te traiter ainsi" il marqua une pause dans son récit, laissant à Valérie le temps d'absorber ses paroles, cette dernière le regardait intensément, attendant avec impatience chaque prochain mot qui allait sortir de sa bouche. "Il est capable du pire Valérie, je le sens, je le sais." Il soupira "Ecoute je dis ça seulement parce que je m'inquiète pour toi, c'est ta vie tu en fais ce que tu veux et je n'ai pas à te dire quoi faire certes mais..., Ca ne change pas le fait que je tiens beaucoup à toi, et je me détesterais à jamais si quelque chose venait à t'arriver alors que je savais que j'aurais pu l'éviter..."

Il prit une profonde inspiration sachant que ses prochaines paroles allait peut être créer une réaction indésirée chez Valérie, mais c'en était trop. "Quitte le, Valérie, pour ton bien quitte le. Tu mérites mille fois mieux et tu trouveras surement une personne meilleure que lui, quelqu'un qui sauras te traiter à ta juste valeur." Dit-il, son estomac se nouant de stress en anticipant sa réponse.

Mais à sa très grande surprise elle était totalement calme comme à son habitude, ses traits s'étaient même adoucis face aux mots de François-Xavier. "François-Xavier." commença-t-elle doucement. "Tu ne peux pas savoir a quel point j'apprécies le fait que tu t'inquiètes pour moi à ce point, et je ne peux pas nier le fait que tu as parfaitement raison..."

"Mais?" François-Xavier l'interrompu sachant exactement ce qu'elle allait dire "Tu n'es pas prête à le quitter, n'est ce pas?"

Valérie le regarda d'un air désolé, soupirant légèrement. "Non, François-Xavier, je suis désolée mais c'est au dessus de mes forces. Malgré que je sais qu'il me ment et qu'il me traite d'une manière des plus déplaisante, mais je l'aime au fond, et une partie de moi ne peut s'empêcher d'espérer qu'il va changer un jour."

François-Xavier soupira lourdement, bien qu'il ai deviné sa réponse avant même que cette dernière ne quitte ses lèvres il ne pouvait s'empêcher d'être quelque peu déçu, mais François-Xavier était têtu, et il s'était promis d'essayer de convaincre Valérie de quitter Jules aujourd'hui, en réalité il avait un mauvais pressentiment depuis quelques jour, il ne pouvais l'expliquer mais il savait pertinemment que quelque chose clochait.

"Valérie tu es bien trop pure pour ce monde" Dit-il en pinçant le pont de son nez, légèrement exaspéré, avant de la regarder droit dans les yeux de nouveau, "Je connais les hommes Valérie, j'en suis un après tout, et si il y'a une seule dont je suis sûr c'est qu'il ne changera pas. Ni aujourd'hui, ni dans dix ans, ni jamais. Donc, Valérie, je t'en supplies, fais moi confiance... S'il te plaît." François-Xavier la supplia du regard, ses yeux remplis d'une tendresse qu'il n'avait jamais exprimé envers personne auparavant.

Valérie connaissait François-Xavier, et si il insistait autant ça ne voulait que dire qu'il fallait le croire, et lui faire confiance sur ce coup là, ça allait être extrêmement difficile pour elle, de rompre avec Jules, elle le savait, mais elle savait aussi que c'était pour son bien, pour le bien de sa santé mentale, et physique. Cet homme avec qui elle partageait sa vie ne lui procurait que chagrin et désarroi, il la dévalorisait sans cesse, la manipulait, lui mentait, pouvait parfois se montrer violent, elle ne savait même pas elle même pourquoi elle restait avec lui, mais elle s'était attachée à lui et ça, ça a été sa plus grande erreur.

Elle soupira alors que le serveur arriva avec leur cafés, elle attendit que ce dernier reparte avant de reparler. "Bon," se lança t-elle "Tu ne dois pas oublier que ça sera extrêmement dur pour moi, mais je le ferrais,... promis, dès que je m'en sentirais capable." Elle vit un sourire de soulagement se former sur les lèvres de François-Xavier. "Je ne dis pas que j'irais le quitter ce soir,... mais j'essayerais dans les jours à venir, tu as ma parole."

François-Xavier prit une gorgée de son café avant de sourire à cette nouvelle, content qu'elle l'écoutait finalement et qu'il avait enfin réussi à la résonner inconscient au fait qu'un acte aussi innocent que celui ci aurait des répercutions plus grave que prévu.

Le téléphone de Valérie commença à sonner et elle répondit, en se levant faisait signe à François-Xavier qu'elle devait prendre cet appel.

Elle revint quelques instants plus tard, ouvrant son sac et déposa un billet sur la table, "Désolé de partir si brusquement, mais j'ai un rendez vous urgent, mais on se reverra demain au parlement."

"C'est pas grave, ne t'inquiètes pas," Il prit une nouvelle gorgée de son café "A demain, Valérie."

"A demain, François-Xavier." Elle tourna sur ses talons, et commençait à s'en allait quand elle s'arrêta brusquement, se retourna un instant pour regarder François-Xavier dans les yeux. "Oh, et merci pour tout." Dit-elle avec un sourire sincère avant de s'en aller pour de bon cette fois. Laissant François-Xavier seul.

"Pas de soucis, Valérie." murmura-t-il alors qu'elle était déjà bien partie, il espérait sincèrement qu'elle allait suivre son conseil, en quittant Jules et s'offrir l'opportunité d'une meilleure vie.

Amitiés ÉbranléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant