Chapitre I

82 16 18
                                    

N'oubliez pas de commenter et de voter, bonne lecture !

Je me tenais là, au bord de la ruelle, en train d'écouter le grincement insupportable de la sirène de police qui s'éloignait. Il n'y avait rien de plus désagréable que de devoir se cacher dans les ordures pour éviter des flics que j'avais pourtant autrefois appelés collègues. En tout cas, c'était un excellent moyen de redécouvrir la variété des déchets de la ville.

Le petit écran de mon téléphone vibrait encore avec le dernier message de Elias : "Ils savent, on doit bouger." Comme si je n'avais pas assez de raisons de me demander si ma vie était devenue une série B de mauvais goût.

Il était à peine 22 heures, mais dans ce coin de la ville, c'était comme si le jour et la nuit se ressemblaient par leur absurdité. Une nouvelle fois, j'étais traquée, à fuir pour des raisons qui auraient pu me faire rire si ce n'était pas si grave. L'ironie m'a toujours plu, surtout quand elle se servait de moi comme d'un punching-ball.

Je pris une grande inspiration, ce qui fut difficile avec l'odeur omniprésente de pizza moisie et de poubelles non triées. Je me concentrai sur l'itinéraire que j'avais mémorisé. Il fallait que je retrouve le reste de l'équipe avant qu'ils ne tombent dans le piège que l'État avait tendu, ou pire, avant qu'ils ne finissent dans la même situation que moi.

Alors que je marchais à pas de loup, mes pensées s'entrechoquaient comme les bouteilles vides que j'évitais. Où était-ce que tout avait dérapé ? Oh oui, peut-être lorsque nous avions décidé de briser les règles du jeu et de dévoiler les secrets les mieux gardés de ce système pourri. Mais qui aurait cru que notre propre jeu deviendrait la partie la plus dangereuse ?

Je vérifiai une dernière fois les coordonnées sur mon téléphone avant de plonger dans l'obscurité d'un tunnel de métro abandonné. La chasse était ouverte, et à ce stade, il ne restait plus qu'à espérer que le reste de l'équipe soit aussi rapide à réagir que moi. Sinon, je serais peut-être forcée de faire des nouvelles rencontres avec d'autres conteneurs à déchets. Et ça, c'était une perspective que je pouvais largement éviter.

Je poussai la porte dérobée de notre nouvelle planque, un ancien atelier de mécanique reconverti en cachette qui se trouve dans le métro abandonné. La pièce était austère : des murs en briques dénudées, des étagères chargées de matériel disparate, et une vieille table de travail couverte de papiers éparpillés. Une lumière froide accentuait l'atmosphère tendue.

Elias était penché sur un écran d'ordinateur démodé, les yeux fixés sur des fichiers numériques. Il releva la tête en entendant le bruit de la porte.

- Enfin, Nora ! Nous commençons à nous demander si tu avais décidé de nous abandonner, dit Elias, son ton à la fois soulagé et irrité.

Je haussai les épaules, un sourire en coin malgré la situation.

- Comme si je pouvais abandonner une équipe qui a autant de mal à rester hors de vue, alors qu'est-ce que j'ai raté ?

Lex était assis sur une chaise, en train de feuilleter des documents avec une concentration presque excessive. Ses lunettes reposaient sur le bout de son nez, et ses sourcils étaient froncés.

- Nous avons découvert que l'État prévoit une opération majeure contre nous, dit Lex, sans lever les yeux. Les informations sont encore floues, mais nous avons identifié une cible potentielle : une réunion secrète des hauts responsables. Nous devons y infiltrer pour obtenir des détails.

Ivy était accroupie près d'une boîte à outils, en train de vérifier des équipements. Elle s'arrêta un instant pour nous regarder, son expression grave comme d'habitude.

Fracture sous CouvertureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant