La timidité est la prison du coeur 1/4

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Salut ! cela fait longtemps. J'avais cette histoire sous la main depuis deux ans (M. D. R.), donc je la sors aujourd'hui, ayant terminé une partie. J'espère que vous l'aimerez bien !

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- Que voulez-vous commander ?

- Un cappuccino, s'il vous plaît.

Je regardais l'extérieur à travers la vitrine d'un petit café de cette petite ville quand un serveur vient de demander ce que je veux. Aussi vite il part comme il est venu et je me remets à mon activité : toujours observer le dehors comme une rêveuse désespérée. Ecrire des poèmes ne suffit plus ; j'ai envie d'un peu plus de réel. Regarder les gens marcher d'un côté, partir d'un autre, parlant les uns aux autres, se saluant mutuellement devient ennuyant. Être introvertie n'a jamais été facile.

Au fond de mon cœur de fleur bleue, je souhaite rencontrer quelqu'un qui me comprenne et qui partage toutes mes rêveries impossibles. Je soupire et passe mes mains sur mon visage. Depuis longtemps, j'ai toujours été spectatrice des histoires des autres : les couples se forment sous mes yeux ; les drames, les pleurs, les joies, tout m'est interdit. J'ai envie d'aventure, mais je suis coincée ici, dans cette petite ville trop simple sans histoire.

L'odeur du cappuccino me sort de mes pensées et je remercie le serveur qui est venu me l'apporter. Je prends entre mes mains la tasse blanche de porcelaine et la porte à mes lèvres pour souffler sur la boisson fumante, puis en bois quelques gorgées. Je repose la tasse ainsi que mon regard sur la fenêtre.

Alors que je replongeais dans mes pensées, j'entends d'une oreille une conversation entre deux hommes dont je reconnais assez facilement les voix :

- J'ai revu une fille de mon lycée, dit l'un.

- Oh, et c'est qui ? demande l'autre.

- Domitille.

Ce sont ces garçons que j'ai toujours vu traîner ensemble au lycée. Frédéric et Raphaël. Je les avais observés de loin, mais tout le monde disait qu'ils étaient inséparables. Le nom de Domitille me revient en mémoire et je cherche à savoir qui cela peut bien être : si mes souvenirs sont bons, c'est l'ex-petite amie de Raphaël au lycée. Donc, il l'a revu ? Cependant, j'entends le rire distinct de Frédéric. Je hausse un sourcil, plutôt intriguée, et je continue d'écouter, curieuse.

- Oublie-la, dit finalement Frédéric.

Raphaël lève les yeux au ciel avant de lui répondre :

- Quoi ?! On est juste amis, c'est tout !

- Je te connais, Raph, je sais très bien ce que t'as en tête.

- Roh, mais ça va ! Je suis pas assez bien pour elle, c'est ça ?!

Oh, je comprends maintenant la situation. Il veut renouer des liens avec son ex. Je hausse les épaules. Peut-être que c'est bien finalement... Dans mes souvenirs, Domitille est une gentille fille et Raphaël n'a pas l'air si méchant ou agressif.

Je baisse les yeux vers mon cappuccino. Je me retrouve encore avec une conversation au loin qui parle d'amour. Cupidon veut vraiment me rendre malheureuse. Peut-être n'ai-je juste pas le droit d'aimer quelqu'un, ou d'être aimée ? Beaucoup disent qu'on n'a pas forcément besoin d'amour. Mais connaissent-ils la solitude, éloignée de toute amitié, de tout amour ?

Je finis rapidement ma boisson et je me lève, reprenant mon sac, pour aller payer puis sortir rapidement du café. Je ne veux plus entendre parler de romance. Vivre dans l'indifférence de tous est déjà dur à supporter, alors pourquoi subir cela également ? Je marche sur le trottoir, les yeux baissés, tentant de ne plus y repenser.

Dossier PsychéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant