Scène 3

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Scène 3, Max, Paul

Max observe Paul jouer.

Paul – Tu veux mon avion ? Max hoche la tête, Paul le lui donne. Max joue tristement avec et Paul le regarde. Max ? Silence. Allô, la Terre appelle la lune ! Silence. Qu'est-ce qui va pas, Max ?

Il pose l'avion.

Max – Je veux devenir un avion. Ou une fusée, voire un hélicoptère...

Paul – Pour voler ?

Max – Oui, et en haut...

Paul – En haut ?

Max - Rejoindre papa.

Silence.

Paul – Mais tu peux le saluer d'en bas, Max.

Max – Il me manque.

Paul – Je te comprends. Silence. Mais peut-être que papa ne souhaite pas que tu viennes.

Max – Impossible. Il m'aimait.

Paul –Tu sais, un jour, j'ai vu un papillon. Ses couleurs étaient trop belles ! Mais en m'approchant, j'ai été bêta et je l'ai fait fuir. Eh bien je l'ai pas suivi.

Max – Que veux-tu me dire ?

Paul – Parfois on veut courir vers du rien, car on croit que c'est notre bonheur. Mais Max, notre bonheur, il est déjà dans notre « jardin intérieur » comme disait papa, dans notre cœur. Il nous a planté de l'amour et du bonheur !

Max – Oui, mais elles ne pousseront plus jamais, ces plantes. Tout mon jardin ne poussera plus : maman ne me prête même plus attention. Pleurs

Paul – Mais Max, nous serons toujours là pour toi. Vivants en bas ou en haut, tout le monde cultivera ton jardin : rien ne fanera, promis ! Maman, elle est comme toi, tu sais. Elle observe les dégâts chez elle en oubliant les autres. Y a que le manque qui révèle ce qui vaut vraiment autour de nous.

Silence.

Max – Pourquoi n'es-tu pas triste, Paul ?

Paul – Je suis triste. Papa me manque autant qu'à toi et maman.

Max – Mais tes lèvres... ce sourire, Paul... pourquoi ?

Paul – Il apparait dès que je regarde ce qu'il nous a donné.

Max sourit.

Max – Il a été généreux, ce papa...

Paul – Le meilleur des papas...

Max – Notre papa. Pause. Comment vois-tu la vie en rose constamment ?

Paul – Elle a plein de couleurs différentes, Max : du jaune, du vert, du gris... Seulement on les remarque moins, les couleurs claires.

Max – On est souvent concentrés sur ce qui s'étale le plus en face de nous.

Paul – En oubliant trop le reste !

Curé, passant la tête depuis la porte - Mais pour avoir réellement vécu, il faut confronter les différentes lumières qu'on nous offre.

Paul - Avec un air exaspéré mais moqueur. Pas comme le monsieur avec sa blouse !

Max- Oh non, pas lui !

Paul imite sa posture. Max en rit.

Paul - Imitant la voix du Savant. « Scientifiquement » !

Savant, passant la tête depuis la porte – Cela ne me ressemble point !

Max s'esclaffe, puis reprend son inspiration afin de se reconcentrer.

Max – Paul, quel adulte avait raison finalement ?

Paul – Eh bien... Je ne suis pas fort en science ou en religion, mais si t'es pas vivant, tu ne pourras jamais me toucher ! C'est toi le chat !

Max – Oh, rêve pas trop !

Les enfants jouent dans la pièce, courent et s'amusent. Petit à petit, les rires d'enfants montent jusqu'à en remplir la salle. La lumière augmente progressivement. La Mère revient et les embrasse. Le Curé applaudit de loin, avant que le Savant l'embrasse.

FERMETURE DU RIDEAU

Papa manquantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant