𝕿𝖚 𝖓𝖊 𝖕𝖊𝖚𝖝 𝖕𝖆𝖘 𝖊𝖈𝖍𝖆𝖕𝖕𝖊𝖗 𝖆 𝖙𝖔𝖓 𝖉𝖊𝖘𝖙𝖎𝖓 𝕬𝖉𝖉𝖆𝖒𝖘

Alors explique moi...

Enid quitta la bibliothèque d'un pas rapide, presque fiévreux. Ses pensées tourbillonnaient comme des feuilles dans un vent d'automne, éparpillées et impossibles à attraper. Son cœur battait encore à un rythme effréné, répercutant à chaque pulsation la frustration et l'intensité du moment qu’elle venait de vivre avec Wednesday. Les couloirs de Nevermore semblaient s'étendre à l'infini devant elle, leurs murs de pierre froide renvoyant un écho étouffé de ses pas précipités.

Les chandeliers suspendus au plafond projetaient une lumière vacillante qui faisait danser les ombres sur les murs d'un autre temps, rendant l'atmosphère à la fois mystérieuse et oppressante. Les portraits d’anciens élèves et professeurs semblaient la suivre du regard alors qu’elle passait, leurs visages figés dans des expressions sévères ou mélancoliques, comme s’ils jugeaient silencieusement ses émotions à vif. Enid ignora les regards fantomatiques, ses yeux fixés droit devant elle, cherchant désespérément un refuge pour calmer la tempête qui grondait en elle.

Lorsqu'elle atteignit finalement la porte de son dortoir, elle s'arrêta un instant, la main tremblante sur la poignée. Elle inspira profondément, cherchant à se recentrer, mais l’air froid qui emplissait ses poumons ne fit qu'accentuer le vide qu'elle ressentait. D’un geste brusque, elle ouvrit la porte et entra, la refermant derrière elle avec un claquement sec.

La pièce était plongée dans l’obscurité, seulement éclairée par la pâle lueur de la lune qui pénétrait à travers la fenêtre, projetant des ombres torturées sur les murs. Le lit d’Enid était défait, les couvertures en désordre, comme si elles portaient la trace de nuits agitées. Les coussins étaient éparpillés çà et là, et une pile de livres à moitié lus traînait sur sa table de chevet, témoins de ses tentatives désespérées pour occuper son esprit. Et même les peluches quelle chérissait temps était éparpillées au bas de son lit.

Elle alluma une petite lampe de chevet, dont la lumière douce et dorée chassa partiellement les ténèbres de la pièce. Enid se laissa tomber sur le lit, attrapant un oreiller qu'elle serra contre elle comme une bouée de sauvetage. Ses cheveux, humides de transpiration froide, collaient à son front, et elle passa une main tremblante pour les écarter, avant de se recroqueviller sur elle-même. Les pensées de Wednesday s'entremêlaient dans son esprit, tourbillonnant avec une intensité presque douloureuse. Le visage de la jeune fille aux tresses noires semblait hanter chaque recoin de son esprit, ses yeux sombres résonnaient en elle comme un écho persistant. Ses tâches de rousseur qui en constellation était éparpillées sur son visage ,et ses focette qu ressortait les fois au elle souriais

"Pourquoi je m'entête autant ?" murmura-t-elle à voix basse, ses mots se perdant dans le silence de la pièce. Sa voix était brisée, une pointe de chagrin perçant sous la colère sourde qui l’animait. "Pourquoi est-ce que j’y crois encore, alors qu’elle ne fait que me repousser ?"

Elle se sentait stupide, enchaînée à une obsession qui la consumait peu à peu, malgré tous les signes de rejet que Wednesday lui envoyait. Mais il y avait eu ces moments ; fugaces, presque imperceptibles ;où la froideur habituelle de Wednesday s'était fissurée, laissant entrevoir une autre facette, plus vulnérable. C’étaient ces rares instants volés qui la gardaient dans ce tourbillon d'incertitude.

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Dans la bibliothèque, Wednesday était restée immobile après le départ précipité d'Enid. Elle s’était adossée à l’étagère, les bras croisés contre sa poitrine, comme pour empêcher la tension qui l’habitait de s’échapper. La lumière baignait la pièce dans une semi-obscurité rassurante, les étagères de bois sombre se dressaient autour d'elle comme les murs d'une forteresse. L’air était chargé de l'odeur familière du cuir vieilli et du papier ancien, un parfum rassurant qui avait toujours su apaiser son esprit. Pourtant, ce soir, même l’atmosphère enveloppante de la bibliothèque ne parvenait pas à la calmer. Seul Enid était dans ses pensées.