Chapitre 1: Aby ou Tounka?

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Almadies, 2016

Ma mère fut vaincue par le cancer...

Cette foutue maladie qui la rongeait de jour en jour a fini par prendre le dessus.

Je la voyais depuis deux ans s'affaiblir, sans pouvoir rien faire pour elle.

Aujourd'hui, ces souffrances ont disparu, elle sera dans un meilleur monde, un monde meilleur que ce monde cruel dans lequel nous avons vécu ensemble pendant 16 ans.

Mon cœur saignait de tristesse alors que je demandais de l'aide auprès des gens que je rencontrais dans la rue. Mais, personne ne voulait m'aider.

_S'il vous plait, aidez-moi. Ma mère vient de mourir, je ne sais quoi faire, je n'ai pas d'argent pour son enterrement, dis-je

Mais je ne recevais que du mépris et des regards de dégoût de la part des gens que je rencontrais. Certains même marchaient à toute allure comme si j'étais atteinte de la peste.

J'étais habillée de haillons et il y'a trois jours que je n'avais pas pris de bain normal, mais était-ce  une raison pour me fuir de la sorte ?

Je retournais alors bredouille dans le bâtiment non achevé dans lequel nous vivons depuis une semaine.

Le corps de ma mère sans vie était toujours là.

Elle avait l'air si paisible. Toutes ses souffrances ont disparu. Une femme battante venait de décéder...

_Mais pourquoi a-t-il fallu que tu partes ? Me laissant toute seule dans ce monde cruel, dis-je en sanglotant

J'essuyais mes larmes qui ne me donnaient que des maux de tête et je sortais du bâtiment toute désemparée.

_Que vais-je faire du corps de maman maintenant ?

C'est là qu'un homme qui passait, s'arrêta net devant moi.

L'homme : Bonjour madame, qu'est ce qui vous arrive ? Vous avez l'air désemparé

Moi : J'ai juste besoin d'aide. Ma mère vient de mourir et je n'ai pas les moyens de payer son enterrement

L'homme me regarda alors bizarrement. Je m'attendais à ce qu'il s'enfuit rapidement comme l'ont fait les autres mais il a proposé gentiment de m'aider.

L'homme : Où est-elle ?

Moi : Dans ce bâtiment

L'homme : Quoi ? Q...qu'est ce qu'elle fait là ?

Moi : O...on vit ici. N...nous sommes des clochardes ou des mendiantes si vous préférez...

Il me regardait avec pitié.

Et en quelques minutes, les ambulances vinrent, après avoir reçu l'appel de l'homme.

Ma mère fut conduite en toute urgence à la morgue. Et après le lavage mortuaire, elle fut ramenée vers sa dernière demeure.

Des inconnus l'ont enterré, personne d'autre n'y était, ni amis, ni famille. D'ailleurs je ne connaissais même pas sa famille.

Je n'ai jamais autant pleuré que ce jour.

L'homme et moi prirent ensuite le car jusqu'aux Almadies, il me raccompagnait ensuite jusque devant le bâtiment abandonné où je vivais.

L'homme : Courage à toi jeune fille, la vie ne te fera plus de cadeau. Il faudra survivre et aller de l'avant

Après ces mots il voulut s'en aller.

Moi : Amenez-moi avec vous, dis-je

Il fit une pause puis se retourna, triste.

Aby TOUNKA, la clocharde de luxe§§§ (En cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant