Almadies, 1998
Sira
Je n'eus presque pas pu fermer l'œil de la nuit. J'étais tout de même à la merci de tous les malfaiteurs.
Heureusement cette nuit je n'eus pas été agressée. Du moins c'est ce que je pensais, jusqu'à ce que je me rende compte que toutes mes affaires avaient disparu : ils ont pris tous mes habits, chaussures, mon téléphone et le peu d'argent qui me restait, me laissant que mon album photo.
Je mis mes mains sur la tête et sanglotai. Je ne savais plus quoi faire maintenant.
Je décide alors de ravaler ma fierté et d'aller demander de l'aide à Bachir.
J'y suis allée à pied et lorsque j'arrivais enfin chez lui, on me fit savoir que Bachir et sa famille était retournée en France.
Mon désespoir était juste indescriptible.
_Bachir est parti sans savoir que j'allais avoir un enfant de lui
Je retournais ensuite au restau, suppliant Billy de me donner une autre chance.
Moi : Je t'en supplie Billy, j'ai besoin de ce travail pour survivre. Je peux même être femme de ménage s'il te plait Billy
Billy : Dégage d'ici petite trainée, et ne reviens plus jamais ici si tu ne veux pas te retrouver à la police
Il m'avait littéralement humilié et m'y dehors comme si j'étais une moins-que-rien.
C'est à partir de cet instant que j'eus su que ma vie ne serait plus facile.
La rue devint ainsi ma seule option. Pour survivre fallait que je fasse la manche.
J'ai commencé par arrêter des inconnus dans la rue et d'essayer de leur expliquer ma situation pour qu'ils aient pitié de moi. Ça marchait parfois, mais la plupart du temps, je ne recevais que du mépris.
Le soir, avec le peu d'argent que les gens m'ont donné, je réussis à m'acheter quelque chose à manger. Et la nuit, je me blottissais sous un pont. J'essayais en vain de m'endormir. En réalité, j'avais peur de me faire cambrioler encore une fois ou pire.
La fraicheur insupportable de la nuit ne m'empêchait pas de sangloter de toutes mes forces et de regretter de toutes mes forces d'avoir désobéi à mes parents.
Je maudissais encore une fois Bachir...
Cette nuit je me suis rendu compte que les nuits aux Almadies sont plus animés que les journées. Et, animées dans le bon comme dans le mauvais sens, car je voyais passer beaucoup de voitures de luxe, mais aussi les agresseurs et les voyous se fondaient dans la foule.
Je me demandais où est-ce que les gens fortunés avec leur voitures de luxe se rendaient-ils.
Je me relevais, tenant à la main le drap qui me servait de couverture, ne ressemblant à rien.
Je commençais à marcher.
Je découvre après quelques heures de marche un ensemble de mendiant assis à côté des boites de nuits et endroits prisés. J'imagine que la manche marchait le plus de ce côté-ci, ai-je pensé et ici, je serai au moins en sécurité.
Ma vie de mendiante débuta ainsi.
Parfois des hommes d'arrêtaient devant moi et me faisaient des propositions indécentes en échange d'une éventuelle aide. Et honnêtement, j'étais prête à accepter car il me fallait à tout prix un moyen de survie. Mais, dès qu'ils voyaient que j'étais enceinte, ils s'en allaient à toute vitesse.
Et oui, mon ventre commençait à se faire voir et heureusement pour moi. Car, dès qu'ils s'en allèrent, je pris conscience de l'erreur que j'étais sur le point de commettre.
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Aby TOUNKA, la clocharde de luxe§§§ (En cours)
Ficción GeneralTounka est mon nom, Aby Tounka Camara. Dès ma naissance, ma mère a vu en moi une reine (Tounka). Mais qui a dit qu'une reine devrait forcément naitre riche ? Nous vivions dans la rue, dépendant de la charité des autres. Après la mort de ma mère, j'...