Chapitre 14

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Victoria jeta un coup d'œil à sa montre et se leva, son sac à main en cuir brun déjà prêt à côté d'elle. " Je suis désolée, mais je dois vraiment y aller ", dit-elle, en regardant autour de la pièce avec un sourire mélancolique.

Francine la regarda avec un sourire chaleureux. " Tu peux attendre un peu, Victoria. Ton grand-père Bill arrive bientôt et il sera ravi de te voir. "

Victoria secoua la tête, ses cheveux roux bougeant légèrement. " Je suis désolée, Francine, mais j'ai beaucoup de travail à terminer à la maison. Je ne peux pas attendre. "

Francine poussa un soupir, son visage exprimant une compréhension indulgente. " Je comprends. Tu es une accro du travail, comme mon petit-fils Philippe. "

Victoria sourit, un peu gênée par la remarque. " Je suis désolée, mais je promets de revenir bientôt. Je vais essayer de venir voir mon grand-père Bill plus souvent. "

Pendant que Victoria récupérait le reste de ses affaires, Philippe se leva et lui proposa : " Je vais te raccompagner, Victoria. Il est tard et je ne veux pas que tu rentres seule. La nuit peut être un peu dangereuse. "

Victoria le regarda avec surprise, mais accepta sa proposition. " Merci, monsieur Philippe. C'est très gentil de votre part. "

Le bruit des pas de Victoria résonna dans la pièce tandis qu'elle se dirigeait vers la porte, suivie de Philippe. La lumière du lampadaire extérieur éclaira le chemin alors que Philippe et Victoria s'y engouffraient, projetant des ombres sur les murs. L'air frais de la nuit les enveloppa, emportant les parfums des fleurs du jardin. Les bruits de la ville lointaine leur parvinrent, mêlés aux cris des oiseaux nocturnes.

Victoria frissonna légèrement, et Philippe fut rapide à réagir, enlevant son manteau pour le poser sur ses épaules. "Tiens", dit-il avec un sourire,
" Et puisque nous sommes seuls, pas besoin de me vouvoyer ".

Victoria d'abord choqué, sourit amusée, touchée par son geste. Elle sentit la chaleur de son manteau, la douceur de la laine contre sa peau, et elle se sentit un peu mieux. " Ça me rappelle le jour où tu es devenue PDG ", dit-elle, " j'étais malade et tu as été le seul à le remarquer ".

Se rappelant de son enfance où elle devait toujours faire honneur à sa famille qui a toujours été au service des Howard. Elle devait toujours être impeccable et sans défauts. Cachant ses sentiments et ne montrant aucune faiblesse.

Le seul qui comprenait et qui comme maintenant lui accordait un moment pour être la vraie Victoria c'est lui...

Elle se tourna vers lui, son visage éclairé par la lumière du lampadaire, qui projetait des ombres sur les murs.
" Tu as toujours su voir derrière mon masque ", ajouta-t-elle, sa voix empreinte de gratitude.

Philippe la regarda, son regard chaleureux, et Victoria sentit une sensation de confort et de sécurité en sa présence. Elle a toujours apprécié sa compagnie, et elle était heureuse de pouvoir compter sur lui. Elle se sentait à l'aise avec lui, comme si elle pouvait être elle-même sans craindre d'être jugée.

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Le reste du trajet se déroula sans incident, Victoria et Philippe marchant côte à côte en silence. Mais ce silence n'avait rien de gênant au contraire il est apaisant.

Arrivés devant l'entrée de la propriété, Victoria vit sa voiture garée devant le portail, les phares allumés pour l'accueillir. Elle se sentit un peu soulagée, sachant qu'elle allait pouvoir rentrer chez elle. Le portail en fer forgé était orné de fleurs de glycine, qui embaumaient l'air de leur parfum sucré.

" Merci pour le raccompagnement, Philippe ", dit-elle, se tournant vers lui. " Je te suis reconnaissante ". Elle sourit légèrement, ses yeux verts brillant comme des émeraudes dans la lumière des lampadaires.

Philippe sourit à son tour. " De rien, Victoria. Prends soin de toi ".

Victoria sourit à nouveau, puis se dirigea vers sa voiture. Philippe la regarda partir, puis se détourna pour rentrer chez lui.

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Sur le chemin pour rentrer, Philippe ne put s'empêcher de repenser à Victoria. Il se souvint de leur première rencontre, il avait cinq ans et elle huit. Elle lisait un livre de maths de niveau collège, ce qui l'avait surpris. Il s'était approché d'elle, curieux, et elle avait levé les yeux vers lui, avec un sourire timide. Depuis ce jour, ils étaient devenus inséparables, partageant leurs secrets, leurs rêves et leurs aventures.

Mais un an plus tard, sa vie avait basculé. Ses parents étaient morts dans un accident, et lui et ses frères avaient été envoyés chez leur grande tante Marie, loin de leur maison et de Victoria. Il avait perdu de vue la petite fille qui avait captivé son cœur pendant huit longues années.

Quand il était revenu, il avait appris que Victoria ne vivait plus ici. Il avait pensé ne plus jamais la revoir, mais le destin en avait décidé autrement. Un an après son retour, alors qu'il venait d'avoir seize ans, il l'avait revue, en tant que sa secrétaire. Et à sa grande surprise, elle était restée la même, avec son intelligence, son sourire et sa personnalité attachante. Rien n'avait changé, si ce n'est qu'elle était devenue encore plus belle et plus fascinante.

Philippe prit son visage entre ses mains, perdu dans ses pensées. Il repensait à Victoria, à leur enfance, à leur amitié... Mais il fut brusquement sorti de ses rêveries par un grand bruit. Il leva les yeux pour voir Chris et Louis, ses deux frères, qui venaient de s'étaler par terre sur le chemin.

" Qu'est-ce qui se passe ici ? " demanda Philippe, essayant de cacher son amusement.

Louis se releva, le souffle coupé, et s'approcha de Philippe. " On ne t'espionnait pas, Phil ! On était juste... euh... en train de discuter de quelque chose. "

Philippe le regarda avec un sourire moqueur. " Vous êtes nuls pour mentir, vous le savez. Qu'est-ce que vous faisiez vraiment ? "

Chris et Louis échangèrent un regard coupable avant de baisser les yeux. " On voulait savoir si tu avais enfin dit à Victoria que tu l'aimais ", admit Louis.

Philippe haussa les épaules. " Je ne l'aime pas, les gars. Je veux dire, elle est une amie d'enfance, et ma secrétaire depuis des années et c'est tout. "

Chris et Louis échangèrent un regard déçu. " Ah, dommage ", dit Chris. " On pensait que tu avais enfin trouvé le courage de l'admettre. "

" Qu'est-ce qui vous fait penser ça ? " demanda-t-il, curieux.

Chris réfléchit un instant avant de répondre. " Premièrement, quand nous sommes rentrés, elle a été la première personne que tu as cherchée. Tu as demandé à tout le monde si elle était là, si elle allait bien... "

Louis ajouta son grain de sel. " Et même quand tu es grognon avec elle, tu es quand même gentil avec elle. Tu te préoccupes de ce qu'elle pense, de ce qu'elle ressent. Tu es toujours là pour elle, même si tu ne veux pas l'admettre."

Philippe secoua la tête, essayant de nier les évidences. " Ce n'est pas ce que vous pensez, les gars. Je suis juste... préoccupé par elle, c'est tout. "

Mais Chris et Louis échangèrent un regard sceptique. Ils connaissaient leur frère trop bien pour croire à ses dénégations.

Philippe regarda ses frères et décida de couper court à la conversation. " Je vais rentrer, à plus tard ", dit-il en continuant son chef.

Mais Chris et Louis ne le laissèrent pas s'échapper si facilement. Ils se jetèrent sur lui.

"Non, non, non, Phil ! On n'en a pas fini avec toi !" dit Chris en riant.

Louis ajouta : " Oui, on veut savoir ce qui se passe vraiment entre toi et Victoria ! "

Philippe essaya de se dégager, mais ses frères étaient trop forts. Et ne le lâcheront pas.

Ils continuaient à le taquiner, à essayer de lui faire avouer ses sentiments pour Victoria.

la vengeance d'une femmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant