Chapitre 22

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Lorsque nous sommes arrivés au restaurant, nous avons été conduits à une table élégante près de la fenêtre, avec une vue imprenable sur la ville.

Je me suis assis avec Emma et nous avons commencé à étudier le menu, qui proposait une variété de plats raffinés. Je me tourne vers le garde du corps, qui se tient debout à côté de nous, les yeux fixés sur la salle.

" Tu peux t'asseoir pour manger, " lui dis-je.

" Je suis désolé, mademoiselle, je ne peux pas faire cela, " répond-il, sans bouger.

" Très bien, je ne te force pas, mais choisis à manger pour toi et tes collègues, vous les mangerez à l'hôtel. " Je lui tends le menu et il le prend, visiblement ému, mais par quoi, je me le demande.

" Merci, mademoiselle, " dit-il, en baissant les yeux.

Pendant plusieurs minutes, Emma et moi discutons de tout et rien, en sirotant nos boissons.

" D'ailleurs, Claris, dans deux mois, ce sera votre 26ème anniversaire. Madame veut savoir ce que tu comptes faire, " dit Emma, en me regardant avec un sourire.

J'avais complètement oublié que ma date de naissance avait été changée, car on avait choisi comme nouvelle date le jour où mamie m'avait donné ma nouvelle identité. Chaque année, mamie et mes frères m'organisaient une petite fête pour le célébrer.

C'est l'occasion parfaite pour me montrer.

" Emma, dis à mamie que cette année sera différente, car je veux être présenté officiellement à la haute société, " dis-je.

Emma sourit. " Ne vous en faites pas, je vais vous organiser la plus grande fête de tous les temps. "

" Je sais, Emma, je te confie tout. Invite toutes les familles influentes de la ville."

" Oui, aucun problème, " répond-elle, ses yeux brillants de détermination.

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Nous terminons le repas et rentrons directement l'hôtel, laissant derrière nous la chaleur de la soirée.

Lorsqu'on arrive, les employés ont l'air totalement épuisés, leurs yeux sont cernés, leur peau est pâle et leur démarche est lente. Ils ressemblent à des zombies, ce qui me surprend car lorsque je suis parti, ils allaient bien.

Comment en à peine deux heures, ils ont pu changer à ce point ? Je décide de m'approcher d'une réceptionniste, qui semble être la moins fatiguée des employés. Elle est assise derrière le comptoir, les épaules affaissées, les mains posées à plat sur le bureau.

" Bonjour, qu'est-ce qui s'est passé ? " je lui demande, en essayant de cacher ma curiosité.

Elle me regarde avec des yeux vides, sans expression, et répond d'une voix plate, " Bonjour, mademoiselle, tout va bien. On a juste eu la visite et le contrôle surprise du propriétaire. " Sa voix est éteinte, comme si on l'avait vidée de tout son énergie.

Je comprends mieux le mystérieux propriétaire de l'hôtel est venu faire une inspection peu après mon départ et en voyant leur tête je comprends tout de suite qu'il ne rigole pas, quoi que cet hôtel soit le meilleur au monde donc ce n'est pas étonnant qu'il soit aussi strict.

" Je vois ", je dis, en faisant signe à mon garde du corps qui se tient à mes côtés.

Ce dernier se rapproche, son regard balayant la pièce avant de se fixer sur moi, et je lui remets ma carte de crédit, elle n'a pas de plafond, avec un geste rapide. Ses doigts se referment autour de la carte et il la glisse dans sa poche avec un geste précis, avant de me adresser un léger hochement de tête.

" Va au café à côté et commande du café et des petites douceurs pour les employés ", je lui dis à voix basse.

" Bien, Mademoiselle ", il répond, avant de s'en aller avec une démarche silencieuse.

La réceptionniste me regarde alors comme si elle voyait un fantôme, ses yeux écarquillés par la surprise. Elle répond sur un ton paniqué,
" Mademoiselle, ce n'est pas nécessaire".

Je lui souris, amusée par sa réaction,
" Accepté, c'est pour vous remercier car vous vous donnez corps et âme pour que les clients comme moi puissent profiter de leur séjour ".

La réceptionniste semble émue par mes paroles, ses joues rosissant légèrement, et ses yeux brillant d'une lueur de reconnaissance.

" Merci, Mademoiselle ", elle répond, sa voix tremblante de gratitude, comme si mes mots avaient touché une corde sensible en elle.

Une fois que j'ai fini, je me tourne vers Emma, qui m'attendait patiemment à côté de moi, et je lui fais signe de me suivre. Nous prenons l'ascenseur ensemble. L'atmosphère dans l'ascenseur est silencieuse, mais je sens une certaine chaleur émaner d'Emma, comme si elle approuvait mon geste.

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Laissant derrière nous la réceptionniste encore émue, mais visiblement reconnaissante, son regard posé sur la porte de l'ascenseur que la cliente vient de prendre, comme si elle voulait s'assurer qu'elle était vraiment partie.

" Cette cliente est vraiment gentille ", l'une de ses collègues dit à voix basse, car en effet, tout l'échange a été entendu par tout le monde, et les employés se sont arrêtés de travailler pour écouter.

" Oui, elle est très différente des autres gosses de riches qui nous traitent comme de la merde ", ajoute un autre employé, secouant la tête en signe de dégoût, et les autres acquiescent en silence.

Les employés échangent des regards approuvateurs, partageant tous une image positive de cette mystérieuse jeune femme du dernier étage, qui semble avoir su toucher leur cœur.

Ils se remettent au travail, mais avec un sourire, comme si la gentillesse de la cliente leur avait redonné de l'énergie.

la vengeance d'une femmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant