Chapitre 3:

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BOGOTÁ

Aliyah

Une semaine plus tard

Cette semaine a été la plus difficile de ma vie. Chaque jour qui passe me rapproche un peu plus de ce qui va devenir un enfer. J'étais tellement tétanisée à l'idée de le revoir que je me suis enfermée chez moi, incapable de mettre un pied dehors. Mais je ne peux pas continuer à me cacher. Il fallait  que je retourne travailler.

Aujourd'hui, je suis assise dans notre café habituel avec ma meilleure amie, Rosalia. Ce petit coin est notre refuge, là où on se retrouve pour discuter et laisser nos soucis à la porte. Elle est la seule personne en qui j'ai vraiment confiance, alors je lui ai tout raconté. À la fin de mon récit, elle reste bouche bée, les yeux écarquillés, me fixant comme si j'avais annoncé une chose impossible.

— C'est digne d'un film ! Je... je sais même pas quoi dire, souffle-t-elle, secouée.

Je hoche la tête en soupirant, comprenant parfaitement sa réaction. Même moi, j'ai encore du mal à y croire.

— Je sais, c'est irréel... Et je suis morte de peur, mais je n'ai pas le choix. Je dois le faire pour ma mère, dis-je d'une voix tremblante.

Rosalia se penche en avant, une lueur d'espoir dans les yeux.

— Il n'y a vraiment aucun moyen de faire quelque chose ? Peut-être la police ?

Je secoue la tête, le cœur lourd.

— Tu sais bien que ce cartel contrôle tout. Ils ont des hommes partout, même parmi les policiers. Personne ne pourrait m'aider.

Son visage se ferme, et elle pousse un soupir résigné.

— C'est vrai... J'espère juste qu'il te traitera correctement, dit-elle d'une voix hésitante.

Je serre les poings, essayant de chasser la terreur qui s'installe peu à peu en moi.

— Je n'y crois pas une seconde. Tu connais sa réputation, dis-je en ravalant ma colère.

Rosalia me prend la main, ses yeux remplis de tristesse et de détermination.

— Je serai là pour toi, quoi qu'il arrive. Tu n'es pas seule, me rappelle-t-elle avec un sourire triste.

Je m'apprête à lui répondre quand mon téléphone vibre brusquement sur la table. Mon cœur se serre en voyant un numéro inconnu apparaître à l'écran. Une vague de panique m'envahit tandis que j'ouvre le message. En le lisant, je me fige, les mots se gravant dans mon esprit comme une brûlure.

« Le mariage est prévu pour samedi. Au fait, jolie robe, ma jolie. »

Je ressens un frisson glacial parcourir ma nuque. Instinctivement, je me retourne, cherchant désespérément des yeux ,quelqu'un qui pourrait m'observer. Mais il n'y a personne. Comment a-t-il pu avoir mon numéro ? Et comment sait-il ce que je porte aujourd'hui ?

Mes mains deviennent moites, tremblantes de peur. Rosalia, alertée par mon changement d'attitude, se penche vers moi, inquiète.

— C'est lui ? demande-t-elle doucement.

Je hoche la tête, incapable de cacher la panique dans ma voix.

— Oui... Il a dit que le mariage est pour samedi, chuchoté-je, la gorge serrée.

Rosalia me fixe, son regard se durcissant légèrement.

— Respire... Je suis là pour toi, quoi qu'il arrive, dit-elle avec une fermeté rassurante.

Los Poderosos(Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant