Chapitre 9

18 6 6
                                    


Après avoir passé un moment à discuter et à réconforter Lou-Anne, je me rends compte que le temps a filé bien plus vite que prévu. Le ciel extérieur a pris une teinte dorée, annonçant la fin de la journée.

- Je pense qu'il est temps que je rentre chez moi, dis-je doucement, bien que je regrette de devoir partir. Mais je reste disponible si tu as besoin de quoi que ce soit.

Elle hoche la tête avec une gratitude sincère, son visage se détendant légèrement malgré la tension présente dans ses épaules.

- Merci pour tout. Je vais essayer de rentrer chez moi aussi. J'ai besoin de me reposer et de réfléchir à tout ça.

Nous échangeons une étreinte chaleureuse avant que je ne quitte le café. Le crépuscule tombe alors que je me dirige vers ma voiture, les pensées tourbillonnant dans ma tête. Malgré tous mes efforts pour la convaincre de porter plainte contre son agresseur, Raphaël Bessier, Lou-Anne a refusé d'agir. Elle prétend avoir laissé cette histoire derrière elle et refuse catégoriquement de le revoir, même au tribunal.

Lorsque j'arrive enfin chez moi, je me dirige directement vers mon bureau, où la paperasse de Mme Galtier m'attend. Je soupire en me plongeant dans le dossier, essayant de me concentrer sur les tâches que je dois accomplir.

Je feuillette les documents, prenant des notes et mettant à jour les informations. C'est un travail minutieux qui demande une concentration totale, mais il me permet de me détacher un peu des événements de la journée. Le bruit de la plume sur le papier est apaisant, et je m'efforce de trouver une certaine sérénité dans cette routine.

Après un moment, je réalise que j'ai complètement oublié d'appeler ma mère, comme je le fais habituellement tous les jours. La dernière fois que nous avons parlé, elle semblait préoccupée par quelque chose, mais j'avais été tellement absorbée par mon travail que je l'avais négligée. Je me sermonne intérieurement pour cet oubli et compose rapidement son numéro.

- Allô, maman ? C'est moi, Inès. Désolée, j'ai été tellement prise par le travail aujourd'hui que j'ai oublié de t'appeler.

Sa voix, généralement calme et posée, trahit une légère inquiétude.

- Oh, ma chérie, ne t'en fais pas. Je voulais juste vérifier que tout allait bien. Comment s'est passée ta journée ?

Je lui raconte brièvement ce qui s'est passé avec Lou-Anne, sans entrer dans les détails trop douloureux. Ma mère écoute attentivement, offrant des mots de soutien et de réconfort.

- Je suis contente que tu sois là pour elle, Inès. Tu fais ce qu'il faut. Mais n'oublie pas de prendre soin de toi aussi.

Nous discutons encore quelques minutes avant de raccrocher. Après avoir pris un moment pour moi-même, je retourne à mon bureau, déterminée à finir le discours que je dois prononcer le lendemain avant la fin de la soirée.

Le travail sur le dossier devient une forme de thérapie, une distraction nécessaire pour éviter que les pensées sur Lou-Anne et Raphaël ne prennent le dessus. Les heures passent, et l'obscurité enveloppe progressivement mon appartement.

En fin de compte, alors que je mets le point final à mes tâches de la journée, je me sens à la fois épuisée et soulagée.

Noël derrière les barreauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant