Chapitre I le desert

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Selly Brother n'aimait pas parler de son passé.
Il n'aimait pas parler de son futur non plus d'ailleurs.
En fait, il préférait vivre sans trop réfléchir.
Se réveiller lorsque la chaleur du désert devenait trop intense dans la petite caravane qui lui servait d'abri.

Alors il se levait, le corps perlé de petites gouttes de transpiration, préparait des œufs au beacon avec des haricots en boîte ou de ce qu'il avait pensé à acheter au "food&drink philly's" ,  la seule épicerie à des kilomètres à la ronde.
Puis il sortait son assiette sur la table de camping en formica brinquebalante, et posait son cul sur la vieille chaise rouillée qui grinçait  à chaque mouvement de son corps.

Lorsqu'il était rassasié, il buvait un bourbon, parfois deux, parfois plus, en regardant cette grande étendue vide à perte de vue, lunettes fumées sur son long nez, abrité par le auvent de sa maison sur roue.
Il pouvait rester des heures comme ça.
A observer toute sorte de machins.

Les gens disent que y a rien dans le désert mais c'est pas vrai !
Selly le constatait tout le temps.

Il y a les petits animaux qui sortent de leur terrier en espérant trouver de quoi grailler,
les variations du ciel et la température qui provoquent des sortes d'ondulations,
comme si l'horizon se déformait sous ces effets.

Puis quand le vent se lève, il y a... Les tempêtes de sable.

Selly BrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant