Le retour chez moi est violent. Je retrouve toute ma vie. Tous ce que j'ai voulu oublier ces dernières semaines.
Personne ne m'attendait à l'aéroport. Le seul courrier dans la boîte aux lettres sont les publicités. Je suis revenue ici comme si de rien n'était.
Je préfère ne pas y penser et aller me coucher, les cinq jours venant de se terminer n'ont pas été les plus reposants et les jours à venir ne le seront pas non plus.
Jour 01:
Si l'on m'avait dit que je me sentirais moins chez moi en me réveillant dans mon lit qu'ailleurs je n'y aurais jamais cru.
Je décide de vite enfiler un jean et un pull pour me balader dans Montmartre.
Cet endroit m'avait tout de même un peu manqué. Il ne fait pas encore chaud donc le quartier n'a pas encore été engloutis par les touristes. Je traverse les rues en pavés, je passe par les parcs, devant la maison rose, à proximité de la fameuse maison de Dalida, je m'arrête devant son buste et je constate les dégâts que continue de causer la légende. Et comme toute personne censée, je m'arrête sur la place du Tertre. Évidemment, il y a énormément de monde. La place n'est pas grande mais fait justice à la réputation qu'avait Montmartre en accueillant un grand nombre d'artistes passant de Claude Monet à Pablo Picasso.
A défaut de me réveiller dans mon lit, retrouver les rues de Montmartre me fait du bien. J'avais besoin de cette énergie pour l'après-midi à venir.
Moi:
Hello ma Lou,
Je suis bien arrivée hier soir. C'est étrange de revenir ici. Je te confirme que je ne resterais pas longtemps.
J'ai un rendez-vous avec un agent immobilier cette après-midi. Avec lui ça devrait bien se passer mais ce n'est pas n'importe quelle personne. Souhaite-moi bonne chance
Lou:
Coucouuu,
Contente que tu sois de retour dans le coin. J'espère que tu arriveras à passer de bons moments quand même.
Un lien avec tes parents ?
Moi:
Oui... mais au moins avec lui, je sais que le café sera vendu.
Lou:
Oui je comprends.
Bon courage alors 💕
Moi:
Mercii. Je te tiens au courant.
Un tailleur vert sapin, une paire d'escarpin et un maquillage léger plus tard, me voilà en direction de chez mes parents. Je n'ai vraiment pas envie de remettre les pieds là-bas. Je ne sais pas qui sera présent. J'espère que maman sera en visite de charité comme elle aime les appeler et papa en rendez-vous je ne sais ou. Je n'ai pas envie de me retrouver une nouvelle fois face à un discours ou ils vont souhaiter me ramener à la maison, m'intégrer dans un monde que je ne veux pas rejoindre ou encore me rabaisser parce que je viens pour vendre mon café. Ils doivent jubiler au fond d'eux.
Je me trouve devant le grand portail de la maison. Celle que j'ai quitté à tout juste dix-huit ans. Celle que j'ai voulu oublier. Celle ou Anthony n'est jamais rentré. J'ai une boule au ventre mais je sors tout de même mon trousseau de clefs. Me voilà dans cette grande cours que je considérais comme l'entrée de mon château en étant petite. Il y a des arbres de part et d'autre du chemin en gravillons blancs, des pas japonais au devant de la porte, des escaliers dignes d'une maison de la haute bourgeoisie. Elle est magnifique. Deux énormes pots de fleurs encadrent la porte. Je respire profondément, il faut absolument que j'entre, mon rendez-vous est dans moins d'une heure il ne faudrait pas qu'il voit que je suis perdue ici.
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A Nos Bonheurs
Teen FictionJessica: Je pourrais partir, m'éloigner de cette vie parisienne quelques temps pour me ressourcer, digérer et trouver un nouveau plan de vie. Lou: Ce lancer dans un projet fou est aussi ce dont rêvais Lou. Un roman ou le voyage est mêlé aux sentime...