Montmartre, le quartier des artistes et symbole du romantisme, quartier plein de vie, de sourires, d'espoir. Quartier qui m'a vu grandir et installer mon petit café comme je l'ai toujours rêvé.
- Jess, bouges toi le monsieur au comptoir ne va pas attendre son café une éternité... ce n'est pas comme si nous étions débordées dit-elle en soupirant.
- Oui, seconde.
Lou venait de me sortir de mes pensées... Les affaires ne fonctionnent plus, cela fait des mois que je cherche à faire tenir mon café se situant à deux minutes du Sacré Cœur mais je ne peux plus rien faire. Les touristes ne s'arrêtent plus, les habitants sont de plus en plus pressés. Seuls quelques habitués continuent de nourrir cet espoir de ne pas mettre la clef sous la porte. Lou est une jeune fille de seulement 21 ans qui constitue ma seule employée mais je ne m'inquiète pas pour elle. Elle manie la machine à café comme je n'ai jamais vu personne ne la maîtriser ainsi. Non, ce qui m'inquiète c'est ce à quoi va ressembler ma vie. J'ai tourné le dos à maman qui considérais 5 ans plus tôt mon projet d'ouvrir cet endroit comme trop risqué et je me dis aujourd'hui qu'elle devait surement avoir raison. J'aurais peut-être dû suivre le chemin que papa et elle avaient tracés pour moi et je serais aujourd'hui peut-être une diplomate reconnue. Je sais bien qu'avec des « si » nous pourrions refaire le monde mais cet endroit qui fût un petit coin de paradis est tout ce que j'ai. Nous terminons de débarrasser les dernières tables puis je déclare un peu tendue :
- Lou, tu peux fermer et venir par ici ensuite ?
- Oui ? Demande-t-elle avec son sourire qui charme tout ceux qu'elle croise.
- Assieds-toi. Il faut que je te parle. Après quelques secondes je parviens à lui dire : Je
vais devoir fermer le café. Nous ne pouvons plus nous contenter du peu de client qui
viennent. Je...je...je suis vraiment désolée.
Je repoussais ce moment depuis des semaines en ayant peur de la réaction de Lou. Depuis 10 mois qu'elle travaille à mes côtés elle s'est approprié l'endroit, y a ajouté de la vie même avec une salle vide. Mais je ne m'attendais pas à cette réaction.
- Jess. Je sais. Cela fait déjà un bout de temps que nous aurions dû fermer. Les services
fiscaux ont déjà tenté d'appeler en ton absence mais je voyais ton angoisse malgré les
apparences.
-Je vais te verser ton salaire des deux prochains mois, lui dis-je abasourdie. Le temps que tu trouves autre chose mais je veux que tu me promettes de continuer de faire ce que tu aimes et ne jamais au grand jamais laisser quiconque dicter tes choix.
- Merci dit-elle tout en ravalant ses larmes. Puis elle prit ses affaires sachant qu'elle neferait pas l'ouverture du lendemain. Elle ne verrait pas le boulanger se disputer avec son fournisseur car il manque des sacs de farine. Elle ne servirait pas la fleuriste qui commande toujours un café serré avec une tarte à la framboise. Elle ne se débattrais pas avec la machine à café de l'arrière-grand-mère de Jessica. Lou n'avait aucune idée de ce qu'elle allait faire maintenant. Mais elle venait de promettre à Jessica de briller et d'entreprendre des choses qui lui plaisent.
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A Nos Bonheurs
Teen FictionJessica: Je pourrais partir, m'éloigner de cette vie parisienne quelques temps pour me ressourcer, digérer et trouver un nouveau plan de vie. Lou: Ce lancer dans un projet fou est aussi ce dont rêvais Lou. Un roman ou le voyage est mêlé aux sentime...