Chapitre 8: "Un nouveau commencement"

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Le jour du déménagement arriva plus vite que Lidya ne l'avait imaginé. Le manoir des Kingston, avec ses grandes portes en bois massif et son architecture imposante, se dressait devant elle comme une forteresse imprenable. Ses enfants, Holden, Keyden, et Arden, étaient émerveillés par la taille du bâtiment et la beauté des jardins qui l'entouraient.

Cependant, Lidya savait que ce nouveau départ ne serait pas sans défis.Le véhicule qui les avait conduits jusqu'ici était à peine arrêté que la gouvernante, une femme austère et discrète, s'approcha pour les accueillir. Derrière elle, plusieurs domestiques s'affairaient déjà à transporter les bagages à l'intérieur du manoir.Lidya prit une profonde inspiration avant de descendre du véhicule, un sourire forcé sur les lèvres.

Elle devait être forte pour ses enfants. À ses côtés, la nourrice, habillée simplement mais élégamment, leur donna la main. Aujourd'hui, elle n'était plus seulement leur nourrice ; elle devait jouer le rôle de leur mère, au moins en public.Après que toutes les formalités furent réglées et que les bagages furent montés dans leurs chambres, Lidya prit un moment pour s'isoler avec ses enfants dans la chambre qui leur était réservée. C'était une pièce spacieuse, décorée avec soin, mais qui paraissait froide et impersonnelle.

Elle s'assit sur le grand lit, ses trois enfants l'entourant, l'air inquiet. Ils sentaient que quelque chose de sérieux allait être discuté.

« Mes trésors, » commença Lidya d'une voix douce, mais ferme,

« je sais que tout cela est très nouveau pour vous, et je suis tellement désolée que nous devions faire ces changements. Mais c'est important pour nous tous, d'accord ? »

Les enfants hochèrent la tête, leurs yeux fixés sur leur mère avec une incompréhension enfantine.
« Ici, » poursuivit-elle,

« les choses vont être un peu différentes. Vous savez que je vous aime plus que tout au monde, n'est-ce pas ? »

Elle prit leurs mains dans les siennes.

« Mais maintenant, vous ne devrez plus m'appeler maman. Je serai...votre tante. »

Arden, la plus jeune, fronça les sourcils, la confusion visible sur son visage.

« Pourquoi, maman ? » demanda-t-elle d'une petite voix.Lidya lui caressa doucement les cheveux.

« Parce que, ma chérie, c'est un secret que nous devons garder. C'est pour vous protéger. »

« Et maman, » intervint Keyden,

« on doit appeler qui maman alors ? »

Lidya prit une grande inspiration avant de répondre.

« Vous appellerez votre nourrice maman, ici, d'accord ? Elle sera comme votre maman... mais seulement quand nous serons avec d'autres personnes. »

Holden, le plus mature des trois, serra la main de sa mère.

« D'accord, tante Lidya. Nous ferons comme tu dis. »

Lidya sentit une vague d'émotion l'envahir, mais elle s'efforça de rester calme. Elle savait que ce ne serait pas facile, ni pour elle, ni pour eux, mais c'était le prix à payer pour leur sécurité. Elle les serra tous les trois contre elle, murmurant des mots d'encouragement.Une fois cette discussion terminée, Lidya emmena ses enfants dans leur nouvelle chambre, adjacente à celle de la nourrice. Elle leur fit promettre de se rappeler de ce qu'elle venait de leur dire, puis les laissa s'installer.

Alors qu'elle se dirigeait vers la chambre qu'elle partagerait désormais avec Alarick, une étrange sensation de vide s'installa en elle. Elle avait le sentiment de perdre une partie d'elle-même en imposant ces nouvelles règles à ses enfants, mais c'était la seule solution pour leur assurer un avenir.Au moment où elle franchissait la porte de leur chambre, elle se rappela les paroles de Katherine : « Nous allons réussir, pour Alarick, pour toi, et pour les enfants. » Elle espérait que cette promesse tiendrait, car elle se battait désormais sur plusieurs fronts : protéger ses enfants, garder ses secrets, et naviguer dans une vie où la vérité devait constamment être dissimulée.

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