Chapitre 14: "Les masques tombent"

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Jensen O'Connor n'était pas du genre à se laisser impressionner par le danger. En tant qu'homme de main fidèle d'Alarick Kingston, il avait appris à naviguer dans les eaux troubles des intrigues et des complots.

Ce jour-là, en suivant discrètement Finnick, il ne s'attendait pas à tomber sur une scène aussi révélatrice.Dans l'ombre, caché derrière un vieux bâtiment, Jensen avait observé la rencontre entre Hannah et Finnick. Leur conversation avait été tendue, les mots échangés lourds de menaces et de sous-entendus.

Jensen, avec l'efficacité et la précision d'un professionnel, avait capté chaque mot, chaque nuance, et avait pris des notes mentales détaillées.Il n'avait pas eu besoin de beaucoup d'efforts pour comprendre que Finnick exerçait une pression considérable sur Hannah. Le ton de Finnick, la peur visible sur le visage de la nourrice, tout indiquait que cette dernière était sous l'emprise de son ancien employeur.

Jensen avait compris que cette relation cachait bien plus qu'une simple surveillance ; il y avait des enjeux bien plus grands.

De retour au manoir Kingston, Jensen avait rédigé un rapport détaillé pour Alarick. Il avait noté chaque mot de la conversation entre Finnick et Hannah, y compris la mention d'une rencontre prévue entre Finnick et Lidya. Jensen savait que cette information serait cruciale pour Alarick, non seulement pour comprendre la trahison d'Hannah, mais aussi pour anticiper les mouvements de Finnick.

Le rapport en main, Jensen se dirigea vers le bureau d'Alarick, prêt à lui remettre les informations. Il savait que son patron ne prendrait pas cette trahison à la légère. Ce qui se jouait ici dépassait les simples manigances ; il s'agissait d'une menace directe contre le contrôle d'Alarick sur sa vie, son mariage et, plus important encore, sur sa femme.


Pendant ce temps, au manoir Kingston, Lidya se sentait submergée par un tourbillon d'émotions. Depuis qu'elle avait emménagé ici avec ses enfants, elle avait l'impression de perdre peu à peu le contrôle de sa vie. Les mensonges, les secrets, tout s'accumulait, formant une toile complexe dans laquelle elle se sentait piégée.Les changements d'humeur constants d'Alarick, la pression qu'elle subissait pour cacher la vérité sur ses enfants, et maintenant les soupçons de Finnick...

Tout cela pesait lourdement sur son esprit. Lidya savait qu'elle marchait sur un fil, essayant désespérément de maintenir un équilibre précaire entre la vérité et le mensonge.Elle se souvenait encore du jour où elle avait été confrontée à la proposition de la mère d'Alarick. Cette idée de faire passer ses propres enfants pour ceux d'une autre, de leur demander de l'appeler "tante" au lieu de "maman", l'avait déchirée.

Mais elle n'avait pas eu le choix. Pour protéger ses enfants, pour les garder près d'elle, elle avait accepté ce rôle.Maintenant, tout semblait s'écrouler autour d'elle. Elle se demandait combien de temps encore elle pourrait continuer à jouer ce jeu sans se briser. Chaque jour, chaque minute passée au manoir était une lutte contre elle-même, contre ses propres émotions, contre la peur de ce qui pourrait arriver si la vérité éclatait.

Lidya se sentait démunie, dépassée par la situation. Elle ne savait plus à qui faire confiance, ni comment sortir de ce piège dans lequel elle s'était elle-même enfermée. Et pourtant, malgré tout, une partie d'elle continuait à espérer, à croire qu'une solution existerait, qu'elle pourrait protéger ses enfants, même si cela signifiait sacrifier son propre bonheur.

Une semaine après le rapport de Jensen, Alarick avait pris sa décision. Il avait passé chaque nuit à analyser les informations, à réfléchir à la meilleure manière de réagir. Il savait qu'il ne pouvait pas laisser cette trahison impunie, et encore moins permettre à Finnick de manipuler les personnes autour de lui.

Ce soir-là, il demanda à Hannah de le rejoindre dans son bureau. La nourrice entra, tremblante, consciente que le moment de vérité était arrivé. Alarick l'observa un long moment, son regard impassible, avant de briser le silence.

« Hannah, je sais tout, » commença-t-il, sa voix froide comme l'acier.

« Je sais ce que tu as fait, pourquoi tu es ici, et ce que Finnick t'a demandé de faire. »

Hannah pâlit, ses mains se serrant nerveusement. Elle savait que mentir ne servirait à rien. Le regard perçant d'Alarick ne laissait aucune place à la dissimulation.

« Je... Je suis désolée, Monsieur Kingston, » balbutia-t-elle, la voix tremblante.

« Je n'ai jamais voulu... »

« Parle, » l'interrompit-il sèchement.

« Dis-moi tout. »

Hannah prit une profonde inspiration et commença à tout déballer. Elle avoua son rôle de nourrice, engagé par Finnick pour surveiller Lidya. Elle expliqua comment Finnick l'avait forcée à soutirer des informations à Lidya, la menaçant de révéler ses propres secrets si elle n'obéissait pas.

Mais le choc le plus grand pour Alarick fut lorsque Hannah avoua que Lidya était la véritable mère des triplés. Cette révélation lui coupa le souffle, mais il se maîtrisa rapidement, écoutant attentivement la suite.Hannah poursuivit, expliquant que Lidya et Finnick avaient prévu de se rencontrer le lendemain soir. Elle n'avait pas tous les détails, mais il était clair que Finnick cherchait à piéger Lidya, peut-être pour la faire chanter ou la manipuler d'une manière ou d'une autre.

Alarick resta silencieux un moment, pesant chaque mot de Hannah. Lorsqu'elle eut fini, il se leva lentement de son bureau, se dirigeant vers la fenêtre pour réfléchir.

« Demain soir, tu m'accompagneras, » déclara-t-il finalement, le ton impérieux.

« Nous confronterons Lidya et Finnick ensemble, avec toutes les preuves que tu m'as fournies. »

Hannah hocha la tête, soulagée d'avoir enfin révélé la vérité, mais terrifiée par ce qui allait suivre. Alarick, quant à lui, sentait la colère monter en lui. Il était déterminé à mettre un terme à cette situation une fois pour toutes. Lidya et Finnick allaient devoir répondre de leurs actes, et cette fois, personne ne s'en sortirait indemne.La nuit promettait d'être longue, mais Alarick était prêt. Le lendemain, il mettrait un point final à cette trahison, et plus rien ne serait comme avant.

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