Make me dance

Chapitre 4-Tragédie prolongée

◃Le soleil filtrait à travers les rideaux pliés de l'appartement de Heizou, peignant des rayures dorées sur le parquet usé. Les bruits de la ville qui s'éveillait parvenaient à ses oreilles, mélodie familière du quotidien. Pourtant, pour le détective, chaque son faisait écho d'une tension palpable, d'un poids qu'il ressentait encore sur ses épaules.
Ce poids, c'était celui de la peine et de la détermination propre à Kazuha.

Trois semaines s'étaient écoulées depuis que Heizou avait découvert le passé tragique de son criminel, l'ombre menaçante et étouffante qui planait sur son existence. Kazuha, cet homme à l'âme tourmentée, accusé d'être le responsable de l'enlèvement de Mlle Hina, une silhouette mystérieuse dont on ne connaissait ni l'histoire, ni le visage, ni l'endroit où elle réside réellement...
Les accusations étaient lourdes : soixante et onze délits, une liste apparente "d'horreurs" aux yeux de la justice qui, à première vue, en faisaient un coupable idéal. Mais Heizou savait mieux.
Il savait que derrière ce masque de culpabilité se cachait un jeune homme meurtri par la perte de son meilleur ami, Tomo, et un grand coeur qui pulsait encore énormément, se battant pour rester en vie malgré ces injustices incommensurable qui pèsent sur lui et sur le reste des populations réparties dans Teyvat.

Il s'étira puis se leva lentement, ses muscles encore endoloris par le sommeil. Cela faisait plusieurs nuits qu'il se plongeait dans des piles de dossiers, triturant les déclarations et les preuves, assit par terre et n'ayant pour seuls compagnons que des tasses de café éparpillées partout dans la petite chambre qui lui serre de maison.
Chaque page tournée était une balle tirée dans la direction de la vérité qu'il s'efforçait de dévoiler.
Il se dirigea vers sa kitchenette et entreprit de se prépara son plat préféré qui n'est d'autre que "Vérité unique", une composition simple qu'il réalisa grâce à des restes d'escalopes de porc préalablement grillées, déposée sur un lit d'oeufs brouillés. Cependant, l'allégresse de déguster un bon repas allait devoir attendre et laisser place au prolongement d'un travail acharné.

Une fois terminé, il prit le contenant du plat dans les mains et s'installa au sol une énième fois, se concentrant sur cette même et unique tache: trouver un potentiel coupable dans l'enlèvement de Mlle Hina.
Malheureusement, plus les minutes passèrent et plus les possibles indices/preuves se tarissaient.
A nouveau, la vérité lui filait entre les doigts et lui rongeait les ongles.

Alors qu'il feuilletait les nouveaux documents, une phrase apparut sur presque chaque dossier, faisant écho à une évidence qu'il avait négligée à cause de la fatigue: « Des couleurs similaires à celles que possède Kazuha ». Cela le fit frémir.
Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Peut-être qu'il existait un autre homme qui possédait des caractéristiques esthétiques semblables, un soupçon d'innocence dans un coin obscur de la ville, mais qui ? Ou alors, beaucoup plus plausible, peut-être bien que ce jeune homme était en réalité un rival de Kazuha qui aurait voulu l'accuser d'un crime d'une gravité exponentielle afin de se débarrasser définitivement de lui ? Cette pensée faisait grincer les dents du détective.

Et puis, le nom de "Arataki Itto" apparu dans le fond de sa tête. Cet homme intrépide aussi rapide que le vent et puissant que l'éclair, qui utilise la majorité de ses qualités pour voler ou commettre de stupides méfaits sait sûrement quelque chose sur l'homme recherché ! Après tout, sa réputation de "mouchard" dans l'univers de la criminalité ne trompe pas, (enfin, disons qu'il règle leur compte aux ennemis de son clan en les dénonçant à Heizou lorsque ce dernier le lui demande. Autrement dit, sans la démarche du détective, il peut leur arriver des bricoles, alors, mieux vaut de pas le sous-estimer).

Heizou ne perdit pas de temps; se jetant par la porte, il se dirigea vers la forêt, territoire des confrontations passées avec Itto.
Cette région, un lieu de mystères et de dangers, portait le poids de nombreuses arrestations, mais c'était dans ces bois que la vérité pouvait peut-être se cacher.
En entrant dans la forêt, le doux parfum de la terre humide, de l'évaporation de l'eau, de la pollinisation des diverses fleurs et le chant des oiseaux lui activèrent un sentiment d'espoir. "Itto," ,murmura-t-il à lui-même en levant les yeux vers la petite cabane qui se dressa devant lui, que l'Oni et son gang appellent repère/base,
"je sais que tu sais quelque chose !" La voix du détective, vibrante et déterminée, se mêlait à celle des branchages qui bougeaient grâce au vent alors qu'il attendait la réponse d'Itto, éventuellement enfermé dans cette même cahute en bois d'orme et de wengé.▸