Chapitre 4 : Réalisation du Plan

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Nous descendons prudemment vers les geôles de la Tour d'Ursaris, les ténèbres pesant autour de nous comme un lourd manteau. Les couloirs sont gardés par des gobelins de toutes tailles, petits et grands, qui patrouillent de manière aléatoire. Je chuchote quelques mots, et grâce à mes pouvoirs druidiques, Rukik et moi devenons invisibles, nous fondant dans les ombres comme des spectres silencieux. Ensemble, nous avançons discrètement vers les cellules.

Blank est déjà à l'étage supérieur. Il descend calmement les escaliers et s'approche du garde en poste, demandant d'un ton impérieux à voir le prisonnier. Pendant ce temps, je me faufile jusqu'à la deuxième cellule, où Barnille est retenu. Rukik, en restant invisible, crée une diversion : il pousse un cri soudain dans les escaliers, un son qui résonne dans le couloir et attire immédiatement l'attention de l'un des gobelins gardiens.

Le gobelin, intrigué, se détourne et commence à grimper les marches pour voir ce qui se passe. Profitant de ce moment, je glisse rapidement un morceau de papier à travers les barreaux de la cellule, un message destiné au prisonnier. Barnille, méfiant au début, saisit le mot et le lit rapidement. Il hoche la tête et chuchote doucement : « J'ai des informations cruciales à vous donner avant que vous me plongiez dans cet état de léthargie. »

Pendant ce temps, Rukik déploie sa deuxième diversion : il utilise un encens à l'odeur de bacon, un parfum irrésistible pour les gobelins. Le deuxième garde, alléchée par la fragrance, commence à renifler autour de lui, cherchant la source de cette délicieuse odeur. La ruse fonctionne à merveille, et le gobelin se désintéresse momentanément de son poste.

Blank, en approchant de la cellule, bouscule légèrement Rukik, toujours invisible. Heureusement, il ne montre aucune réaction et se concentre sur le gobelin qui le suit. « Je veux parler au prisonnier, » déclare Blank d'un ton ferme. Le gobelin, admiratif devant la stature de Blank et conscient de son rang, s'empresse d'ouvrir la porte de la cellule.

C'est le moment que j'attendais. Profitant de l'ouverture, je me glisse dans la cellule pour rejoindre Barnille. Blank engage la conversation avec le gobelin, détournant son attention de ce qui se passe à l'intérieur de la cellule. Pendant ce temps, je redeviens visible et montre discrètement à Barnille le livre de comptes du royaume d'Estalia. Ses yeux s'agrandissent de surprise, mais il comprend rapidement que je suis là pour l'aider.

Il s'approche et chuchote, la voix basse et pressée : « Zulvar prépare un complot. Il veut orchestrer une attaque sur l'une des îles d'Ursaris, Klasska, pour faire croire que c'est une agression d'Estalia, ce qui déclenchera une guerre totale. Les documents seraient entreposés dans son bureau »

Je hoche la tête, le cœur battant. Il nous fallait des preuves, et cette information est essentielle. Je murmure quelques mots apaisants, et Barnille feint la mort sous l'effet de mes sorts. Je m'assure qu'il ne tombe pas en le retenant délicatement, puis je rédige rapidement un papier avec tout ce qu'il vient de me révéler.

Quelques instants plus tard, Blank entre dans la cellule en criant « Hey ! » à l'attention du prisonnier, jouant parfaitement son rôle. Il me voit, me fait un clin d'œil complice. Je lui glisse le papier dans la main avant de redevenir invisible. Blank me couvre en sortant de la cellule en même temps que moi. Je file immédiatement vers les escaliers, tandis que Blank commence à engueuler le gobelin avec une autorité feinte.

« Quoi ? Ce prisonnier est mort, et vous n'avez rien remarqué ? C'est inadmissible ! » s'exclame Blank, exagérant sa colère pour semer la confusion. Le gobelin, pris de panique, bredouille en se justifiant : « Je viens tout juste de prendre mon tour de garde, je ne savais pas... » Blank l'interrompt sèchement : « Peu importe. Je vais immédiatement en parler à Zulvar ! »

Nous nous dirigeons alors vers les quartiers de Zulvar, tout en maintenant l'apparence de la situation en notre faveur.

Pendant ce temps, le grand gobelin revient à son poste, croisant le petit gobelin qui raconte en tremblant ce qui vient de se passer. Ils échangent des regards effarés. Les deux sont figés sur place, tétanisés par la vue du corps apparemment sans vie de Barnille, allongé dans la cellule.

Ils savent que Zulvar ne leur pardonnera pas cette bévue. Ils tremblent de peur, les yeux écarquillés, incapables de comprendre comment le prisonnier à pu mourir seul. Mais pour nous, l'important est que leur confusion gagne du temps. Nous avons déjà franchi une étape cruciale de notre plan, et il ne nous reste plus qu'à affronter Zulvar avec les informations que nous avons recueillies.

Les Ombres de la Tour d'UrsarisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant