Chapitre 15 : karma is a bitch

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Los Angeles

- hey.

Steve relève la tête. Tony se tient à présent debout juste au pied de son lit. Les mains dans le dos et une lueur clairement amusée danse dans ses sublimes yeux chocolats.

- hey.

Le frêle blond ne sait pas quoi lui répondre d'autre. Il ne sait pas du tout où ils en sont tous les deux. Il se sent totalement perdu.

- ça va ? Comment tu te sens ?

- bien. Le médecin a dit que je vais me remettre complètement. J'en garderai aucune séquelle.

- c'est bien. C'est une bonne nouvelle.

- oui. Excellente.

Un silence d'or règne dans sa chambre d'hôpital. Steve ose à peine croiser le regard de Tony.

- tu sais ce qui t'es arrivé ?

- oui, Bucky m'a tout raconté.

- et tu te souviens de moi ? T'as pas perdu la mémoire, rassure-moi ? Ton frère m'a dit que t'as prononcé plusieurs fois mon nom à ton réveil.

- heu non, enfin oui, je veux dire non, j'ai pas perdu la mémoire. Et oui, je me souviens de toi et j'ai bien prononcé ton nom, c'est exact.

- tant mieux. Enfin, je veux dire, tant mieux que tu n'aies pas perdu la mémoire.

- oui.

- ton frère est allé chercher ta mère. Ils devraient plus tarder maintenant.

- cool.

- oui.

Le silence refait son apparition. Un silence de mort. Mon Dieu que c'est gênant. Steve se sent très inconfortable dans cette situation. Irrespirable est le bon mot. Voilà, c'est exactement le qualificatif qu'il cherchait afin de décrire l'ambiance qui règne dans cette foutue chambre.

- Bucky m'a dit que t'étais allé passer un coup de fil urgent. Tout va bien ?

- ouais, juste Christine qui refait des siennes. Tu la connais. Tu sais comment elle est.

Christine Everhart. Alias la love interest de Tony dans la série NYPD Blue. Le beau brun ne l'a jamais calculée mais ça ne la dissuade pas d'essayer de le séduire à la moindre occasion.

- qu'est-ce qu'elle a fait cette fois ? Vas-y, raconte-moi.

- t'es sûr que tu veux savoir ?

- ouais, tu me connais, je suis trop curieux.

- en fait, j'ai liké la story d'une femme qui demande de prier pour son mari comateux avec les deux premières notes de « love of my life, don't leave me » de Queen en fond sonore et cette pourriture a posté une story avec une photo « karma is a bitch » avec exactement les mêmes deux premières notes de la même chanson.

- ah oui, quand même. Donc elle croit quoi ? Que j'ai eu que ce que je méritais en me faisant poignarder dans le dos par un malade ?

- non, je crois que c'est moi qu'elle vise dans ce message. Elle doit penser que je mérite de traverser l'enfer parce que mon mec s'est fait agresser. Juste parce que je n'ai jamais voulu d'elle et j'ai toujours refusé ses avances, c'est fou, non ?

« Mon mec ». Steve est resté bloqué sur ces deux mots. Ces simples mots qui lui remplissent le cœur de joie. Ça veut dire qu'ils sont encore ensemble tous les deux aux yeux de Tony ? Tout n'est pas perdu pour eux alors ?

- qu'est-ce qu'elle t'a dit au téléphone ? Comment elle a tenté de se justifier ?

- oh tu penses bien que cette lâche n'a même pas osé décrocher. Mais je lui ai laissé un vocal pour lui dire le fond de ma pensée et j'ai vu qu'elle a finalement effacé sa story vu la réaction extrêmement négative des fans de la série, elle a choisi le mauvais timing parce qu'ils ne sont pas cons, ils ont vite fait le rapprochement avec ce qui t'es arrivé.

- tu crois que la chaîne ou le studio va vouloir la garder ?

- ça m'étonnerait. Déjà qu'elle était pas très présente à l'écran, j'ai l'impression qu'ils vont juste parler du personnage deux trois fois, vite fait en passant et finalement, on apprendra qu'elle a eu une promotion à des kilomètres de New York et que mon personnage ne veut pas la suivre ou encore entamer une relation longue distance donc ils en sont restés là et puis voilà, problème réglé pour tout le monde !

- c'est toi qui espères que ça se passe comme ça ou ça risque de vraiment se passer comme ça ?

- les deux, mon capitaine.

Le regard de Tony se veut joueur, il lui adresse un salut comme dans l'armée, puis contre toute attente et à la plus grande surprise de Steve, le beau brun s'installe sur la chaise juste à côté de son lit.

Ses yeux chocolats fixent sa main droite sur les draps et il lui prend délicatement, noue ses doigts aux siens avant d'approcher tout doucement sa bouche de cette dernière et de déposer un bisou appuyé tout contre sa peau.

- tu m'as fait la frayeur de ma vie, Steven. C'est moi qui t'ai trouvé et je crois que j'ai plus réussi à respirer jusqu'à ce que le médecin nous dise que t'étais hors de danger.

Attendri par cette confidence, Steve passe tendrement sa main gauche dans les cheveux hirsutes de son homme en ne le quittant plus des yeux une seule seconde, parce que oui, Tony est l'homme de sa vie, plus que jamais, c'est SON homme.

- j'aimerais que tu saches qu'il y a deux choses que j'aime plus que tout dans ce monde et pour qui je donnerai ma vie entière : ma fille. Et toi, Steven.

- Tony...

Ému, le frêle blond tente de se donner une contenance en s'amusant à passer une mèche rebelle de son homme derrière son oreille.

- juste parce que je te l'ai dit au téléphone, faut pas te sentir obligé de...

- non, tu comprends pas Steven, je ne me sens obligé de rien. Je mets juste les choses au clair, je lève un doute, c'est tout. Parce que je déteste le fait que t'aies pu paniquer à l'idée que c'était trop tôt pour me faire ta déclaration ou encore que tu puisses penser une seule seconde que je te dise pas ces trois mots en retour. Parce que je les pense, Steven. Bien sûr que je les pense. Du plus profond de mon cœur.

Bon sang, retrouver les lèvres de Tony c'est comme le paradis sur terre. Il l'embrasse, et l'embrasse encore, c'est bien simple, il croit qu'il ne sera jamais rassasié.

Un raclement très peu discret le fait décoller instantanément ses lèvres de celles de son homme. Visiblement émue, sa mère se tient debout à côté de Bucky, un sourire flamboyant aux lèvres.

- je peux venir embrasser mon fils ou il faut que je fasse la queue ?

Le ton employé par sa mère est visiblement taquin et Tony se lève immédiatement de sa chaise, un air clairement amusé peut se lire sur son visage. Steve a donc la confirmation que son frère ne lui a pas menti, sa mère et Tony s'entendent vraiment comme larrons en foire.

- allez y Sarah, je vous laisse ma place, mais pas trop longtemps, ok ?

- promis.

Son homme et sa mère échangent un sourire complice avant que cette dernière ne se précipite vers Steve et le frêle blond l'accueille chaleureusement dans ses bras en retour, soulagé d'être en vie et comptant bien profiter de chaque instant qui lui reste à vivre désormais.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 01 ⏰

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Les 2 fils du docteur RogersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant