Chapitre 9 : jusqu'au bout des ongles

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New York

- ça va, je te dérange pas ? Tu t'amuses bien ?

Assis à table en face de son invité dans sa propre salle à manger, Bucky peste gentiment contre Sam car ce dernier prend un malin plaisir à lui passer toutes les crevettes de son assiette de paëlla.

- désolé mais j'aime pas les crevettes.

Son aveu se fait dans une moue coupable, ce qui fait tout de suite hausser des sourcils l'analyste et cuisinier attitré du jour.

- ben pourquoi tu me l'as pas dit ? J'aurais cuisiné une paëlla sans crevettes exprès pour toi.

- je sais mais je voulais pas gâcher la soirée en chipotant pour un rien.

- impossible, on est ensemble, rien ne peut gâcher ça.

Bucky dépose une main réconfortante sur celle de son invité et Sam lui serre en retour.

- tu m'avais caché ce côté romantique chez toi, James.

Les deux hommes se sourient mutuellement, ils adorent ce jeu de ping-pong verbal entre eux. Leur dîner se passe à merveille, dans une atmosphère à la fois légère et décontractée.

- je crois que c'est à mon tour de t'avouer un de mes petits secrets bien gardés.

Le front de l'analyste se barre aussitôt d'un pli soucieux, il s'imagine déjà le pire.

- vas-y, je t'écoute.

- tu sais, toute cette fameuse histoire avec ton modèle de l'autre fois. En fait, Loki n'a jamais rien eu à voir là-dedans. Dès le début, c'est moi qui ai pris l'initiative d'éplucher moi-même les relevés téléphoniques de ce mec, je voulais m'assurer que ce soit pas un enfoiré. La vérité c'est qu'il n'y a qu'avec toi que je semble avoir ce côté protecteur donc j'ai bien dû me rendre à l'évidence que... mon geste parle de lui-même... ça veut dire ce que ça veut dire... et c'est à ce moment-là que j'ai réalisé... enfin, tu vois quoi.

Sam en viendrait presque à bégayer et un air clairement amusé s'affiche sur le visage de son hôte.

- non, quoi ? Qu'est-ce que t'as réalisé ? Je vois pas du tout de quoi tu veux parler. Vas-y, exprime tes sentiments librement, Samuel. On est chez moi, à la maison. On est entre nous.

- arrête de te foutre de moi, t'as très bien compris ce que je voulais dire...

- alors là, pas du tout !

Un air faussement innocent passe sur le visage de Bucky et Sam s'empresse de recentrer leur conversation pour ne pas risquer d'en dire trop.

- ce serait pas l'heure du dessert plutôt ? Tu m'avais pas promis un tiramisu ?

- brillant changement de sujet, mais bon, j'accepte volontiers parce que j'ai hâte que tu goûtes à cette petite merveille.

Ni une, ni deux, les deux hommes dégustent ainsi un délicieux tiramisu préparé avec amour par les soins de Bucky et dont Sam ne fait qu'une bouchée.

- elles sont magnifiques toutes tes toiles, ça donne encore plus de goût à toute ta déco.

Le regard de Sam balaie les murs de la salle de manger avec admiration et le cœur de Bucky manque de rater un battement au passage.

- en fait, le secret c'est de pas trop en mettre justement, il faut doser au maximum.

- ni trop, ni trop peu.

- voilà, exactement.

- du coup, j'imagine qu'il y en a un paquet que t'as pas mises, vu comment t'es prolifique avec ton art.

Les 2 fils du docteur RogersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant