STALKER. 31

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J'attendais que tu finisses ton repas que tu avalais rapidement.
Tu avais dû avoir tellement faim.
Encore une fois, ce n'était pas un repas de luxe.

Mais tu n'avais l'air de rien dire.

Une fois fini, je t'accompagnais dans la salle de bain.

- La pièce n'est pas incroyable, mais ça fait l'affaire. Tes affaires sont ici, elles sont propres et certainement à ta taille.

Il s'agissait d'un simplement d'un jogging avec un gilet.

- Profite bien, ça te fera certainement du bien.

- Mais attends ! Je ne peux pas fermer ?

Non, il n'y avait pas de clé pour cette porte, il n'y en a jamais eu à ma connaissance.

- Pas besoin, je n'ouvrirais pas.

Je sortais de la pièce et soufflais un bon coup.
J'aurais bien voulu néanmoins.
Ai-je le droit de me permettre ?

L'eau coulait, je pouvais l'entendre.

J'en avais tellement envie.
Juste de jeter un coup d'œil.
Rien que ça.

Cette image n'avait pas quitté mon esprit, elle persistait.

Ton corps, il était si magnifique.
Je ne le voyais qu'à travers des vêtements, mais j'étais certain de ce que je disais.
Tu étais tellement belle Emma.

Je devais m'interdire.
Il n'en était pas possible que je puisse faire ça.
Ce n'était pas moi.

J'attendais.
Le temps me semblait passer lentement.
Trop lentement.

Je ne voyais que toi, que ton corps.
J'arrivais à l'imaginer si bien.

J'arrivais à percevoir tes courbes.
Ton visage, tes yeux, ton nez, ta bouche.
Ton coup, ta poitrine, ton ventre, tes hanches.
Tes fesses, tes cuisses, tes jambes.
Tout.

La porte s'ouvrait, je n'avais pas entendu l'eau se couper, j'étais tellement perdu sur ma pensée et sur mes visions.

Tes cheveux te collaient au visage.
On aurait dit que tu avais meilleure mine grâce à cette douche.

Ces vêtements prêtés t'allaient parfaitement.
Les souvenirs me remontaient, ils étaient douloureux.
Tu me manquais malgré tout.

- Merci.

Ce mot me sortit du brouillard dans lequel je m'étais une nouvelle fois perdu.
Je me re concentrais sur toi et te souriais légèrement.

- C'est tout à fait normal, après tout, tu vis ici.

Ton visage changeait d'expression.
Ton peu de sérénité procurée par la douche semblait avoir disparue.

Je te raccompagnais à la chambre et fermais la porte une fois que nous étions tous les deux rentrés dans celle-ci.

- En retour, je peux te demander quelque chose ?

Ta peur se lisait sur ton doux visage.

- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas grand-chose.

À la suite de cela, tu hochais lentement la tête, pas convaincue de m'accorder cette faveur.

- Parle-moi d'Antoine.

Surprise.
Telle était ta réaction.

Eh oui Emma.
Je devais m'occuper de celui-ci.

Je t'aime.

Je t'aime pas.  STALKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant