chapitre 2

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Il ne pouvait plus se retenir. Il avait besoin d'exploser. Il n'avait aucune envie de se justifier et comptait bien le lui faire savoir.
- Putain, tu fais chier toi ce soir ! ! Toi, toi, toi!!! C'est bon, on a compris! T'es heureuse de partir en tournée, tant mieux! D'ailleurs, on est tous très heureux pour toi. Casse-toi pendant deux mois, ça nous fera des vacances ! Mathias, Pénélope et Léa restèrent sans voix. C'était bien la première fois que Bertrand se mettait dans un tel état. D'habitude, il avait plutôt tendance à jouer le rôle du médiateur. Il détestait le conflit et essayait toujours de désamorcer les querelles par un trait d'humour. Léa lui prit le bras et tenta de le calmer. Mais, au fond d'elle, elle savait que son intervention n'apaiserait pas Bertrand. Il n'allait vraiment pas bien. Elle tenta tout de même une intervention pour essayer de l'apaiser:
- Mais enfin Bertrand, calme-toi. Elle est contente, c'est normal...
Il dégagea son bras d'un coup sec et prit son manteau. L'air lui manquait. Sa vue se troublait. Il ne supportait plus rien ni personne. Il fallait qu'il s'en aille. Qu'il sorte au plus vite du bar sous peine de ne plus répondre de rien. Il reprit la parole :
- C'est bon. De toute façon, j'ai envie de rentrer. J'en ai  marre de vous écouter me prendre la tête. Elle me demande ce que j'ai, je lui réponds. Ce n'est pas elle qui aime la franchise.
Pénélope n'apprécia guère sa remarque et ne put s'empêcher de lui répondre. Elle ne voyait pas le regard de Léa la suppliant de se taire.
- Oh, c'est bon. Tu redescends un peu, je rigolais. Va dormir ou fais quelque chose mais calme toi! Je n'ai pas envie de subir tes agressions gratuites ! !
- T'inquiète pas. Je me casse. Léa, tu viens ?
- Attends cinq minutes...
- Fais ce que tu veux, moi je rentre.
- Je te rejoins. Elle était très agacée par son comportement et n'avait aucune envie de le suivre. Elle savait qu'il lui faudrait avoir une conversation avec lui, qu'elle lui parle, qu'il lui confie ce qui ne tournait pas rond. Mais pour l'heure, elle éprouvait beaucoup de colère à son égard. Quelque chose le travaillait depuis plusieurs mois et il ne lui parlait pas, la laissant imaginer que c'était elle le problème. Elle avait failli y croire. Mais ce soir, elle en était sûre. Quelque chose clochait et il refusait de se confier à elle. Elle leva la tête et le défia du regard. Il s'adressa à elle une dernière fois avant de tourner les talons en direction de la porte d'entrée.
- Comme tu veux. A tout à l'heure. Mathias, tu m'ouvres le store ?
- Oui j'arrive. Tout en ouvrant le store, Mathias proposa une cigarette à son ami.
Bertrand accepta à contre cœur.

Tout ce que je ne t'ai jamais ditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant